Rencontre avec Nou Cour Kom Zot

« Kom zot, ni plus ni moins », c’est ce que clame haut et fort toute l’équipe de Nou Cour Kom Zot, et c’est ce que Laurence, Marie, Frédérique, Mathilde, Mathieu et Fleur de l’Agefiph Réunion-Mayotte ont eu l’occasion de vérifier, et plus encore ! Nou Cour Kom Zot, c’est une équipe d’une vingtaine de coureurs, constituée de bénévoles et de personnes en situation de handicap travaillant en ESAT à l’Alefpa, qui s’entrainent et participent à des courses régionales et internationales, sans étiquettes depuis 2013.

Tout un programme !

Au menu de l’association : entraînement les lundi et mercredi pendant 1h30, à base de footing, échauffements et parcours de renforcement musculaire. Puis les samedis, toutes et tous se retrouvent pour des sorties en montagne toute la matinée. « Les entrainements sont programmés selon les prochaines courses auxquelles nous allons participer », précisent les bénévoles qui accompagnent et soutiennent les jeunes en situation de handicap. Et des courses, ils en ont fait partout dans le monde ! Le Cambodge, la muraille de Chine, le Marathon de New-York, Rodrigues, Madagascar, le Maroc… ils ont parcouru le monde, en courant, comme n’importe quel participant. « Notre challenge, ce serait de faire tous les continents ». Sans oublier bien sûr, nos courses péï, puisque depuis 2013 ils ont participé à la Mascareignes, aux trails de Bourbon, des anglais, du volcan, la course de l’arc en ciel…

Parcourir le monde

2020 aura été une année sans course, puisqu’ils devaient partir cette fois-ci pour l’Ouzbékistan, mais le trail a bien évidemment été annulé. « Mais la motivation a été gardée et le planning suivi jusqu’à décembre, hors période de confinement. Nous étions tous toujours là, présents, et motivés », précisent-ils. Et pour 2021 ? « On va voir comment ça se passe, il y a encore du temps pour s’inscrire, nous choisissons chaque année tous ensemble les courses que l’on va faire, cela dépendra de ce qui sera maintenu. Nous avons aussi comme projet de créer un groupe de marche, pour entraîner encore plus de jeunes avec nous ».

A la question posée par l’équipe Agefiph sur ce qu’ils aiment le plus pendant les voyages, les jeunes répondent en cœur « manger ! ». Car ces courses sont aussi l’occasion de voyager, de découvrir de nouvelles langues et d’autres façon de manger, d’autres climats. « Nous arrivons en général 5 jours avant la courses pour s’acclimater, se reposer, se préparer ». Ce qu’ils retiennent également de leurs voyages, ce sont les rencontres, avec les habitants mais aussi et surtout, avec les autres coureurs, venus du monde entier. Et le plus dur ? « La barrière de la langue. Ce n’est pas toujours facile de communiquer, mais cela ne nous a jamais empêcher d’échanger avec tout le monde, on trouve toujours un moyen pour se comprendre ».

Des bénévoles investis

Tout cela ne serait pas possible sans les bénévoles impliqués dans le projet. Julie, qui travaille à l’Alefpa, cherchait un groupe avec qui courir. Elle a assisté à deux entrainements et ça lui a tout de suite donné envie. « On chante, on danse, on partage beaucoup de choses, c’est un vrai plaisir de retrouver toute l’équipe plusieurs fois par semaine ». Un autre bénévole confie : « Je courrais déjà depuis de nombreuses années, mais je ne prenais plus autant de plaisir quand je faisais des courses. Rejoindre Nou Cour Kom Zot a été très enrichissant pour moi. Et vous n’imaginez pas la joie que l’on ressent quand on voit les jeunes que l’on accompagne, finir la course ! ». D’autres ont commencé par faire les ravitaillements pendant les courses, puis se sont plus impliqués par la suite. Toutes et tous partagent la satisfaction de les booster et de les encourager, pendant les entraiment puis en course. « Il y a des hauts et des bas. Et quand toi-même tu n’en peux plus et qu’il faut les motiver, ce n’est pas toujours facile. Mais nous sommes un groupe uni, donc on se tire les uns les autres vers l’avant ».

Et il en faut du monde et de la motivation, car chaque voyage représente une grosse organisation : vérification des passeports, accompagnement pour faire son sac, passage à la douane… « Nous avons aussi besoin de personnes qui ne courent pas et qui assistent ». Pour chaque course, ils ont à minima quatre encadrants et des personnes qui font les ravitaillements. Il y a également deux services civiques qui les aident pendant les entrainements, pour faire le transport des jeunes notamment. Il y a également un pôle santé, composé de kinés, d’infirmières et de médecins, qui les aide pour avoir les certificats, prévoir les traitements à prendre au cours des voyages… etc.

« Tout cela est bien sûr possible grâce aux subventions et aux partenaires qui soutiennent le projet, financièrement, ou en terme de matériel. Nous avons toujours besoin de bonnes volontés et de soutiens financiers ».

Après l’échange, l’effort

La rencontre s’est terminée par une séance d’entraînement, où tout le monde a mouillé le maillot…avec plus ou moins de facilité !! Les jeunes de Nou Cour Kom Zot et les bénévoles, pourtant en phase de reprise après les vacances, ont toutes et tous été plus qu’à la hauteur des différents exercices proposés. Côté Agefiph, certaines ont fait honneur à l’équipe, d’autres n’ont pas réussi à suivre le rythme jusqu’au bout. Mais toute l’équipe a passé un beau moment et ont été unanimes : « A Nou Cour Kom Zot, il y a un sacré niveau ! ».