A Villefranche-de-Rouergue, LISI Aerospace renforce son partenariat avec un Esat
De la sous-traitance au détachement de personnel
À Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), LISI Aerospace est le fleuron de l’industrie locale et l’un des premiers employeurs du secteur. Dans son unité de production de la zone d'activité de la Glèbe, en périphérie de la ville, le groupe français fabrique des composants et des systèmes de fixation (vis, écrous…) pour de grands noms de l’aéronautique et de l'automobile tels que Dassault, Airbus, Boeing ou Rolls-Royce. Très investi dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées, Johan Fabre, son directeur, travaille en étroite collaboration avec l’Esat les Dolmens de Martiel, depuis plus de dix ans. « Nous avons commencé avec l’externalisation du lavage de nos bacs de manutention puis la gestion des espaces verts et la numérisation de nos archives. Un jour, en observant des salariés de l’usine prendre un café avec deux travailleurs de l’Esat en mission chez nous, j’ai eu un déclic : je me suis dit qu’il fallait aller plus loin et étoffer le volet mise à disposition. » En lien avec la direction de l’Esat, une nouvelle activité susceptible d’être prise en charge par les travailleurs handicapés est identifiée : le contrôle de pièces. Chez LISI, il prend deux formes très différentes : dans un cas, les vérifications de conformité sont réalisées par ultra-sons. Dans l’autre, un lot de vis et d’écrous est tronçonné à l’aide d’une disqueuse pour s’assurer de la « santé » métallurgique du produit. Deux postes à temps plein sont ouverts pour chacune de ces opérations. Huit travailleurs de l’Esat s’y succéderont à un rythme hebdomadaire.
Une habilitation supplémentaire pour Thibaut
En juillet 2019, l’équipe constituée de personnes ayant exprimé dans leur projet personnalisé d’accompagnement leur volonté de travailler en milieu ordinaire débutent chez LISI Aerospace. Chaque ouvrier se voit attribuer une tenue professionnelle, un casier, un vestiaire et un badge d’accès à l’usine, comme n’importe quel autre salarié. Ils sont ensuite formés et placés sous la supervision du responsable de secteur. Un moniteur de l’Esat vient les rejoindre une fois par mois pour faire le point. Parmi les huit travailleurs, Thibaut, 25 ans, est rapidement remarqué pour ses compétences au poste de contrôle destructif de pièces. Le jeune homme qui s’occupe de découpe, de pliage et d’usinage de pièces industrielles et agricoles à l’Esat a également travaillé sur des machines à commandes numériques. Il se familiarise vite avec l’environnement de travail de LISI, ce qui le pousse à aller plus loin dans la mission de contrôle qui lui est confiée. Son envie d’apprendre est soutenue par ses collègues de LISI qui confirment ses talents à son directeur d’Esat. Après une nouvelle formation plus poussée, il devient le premier travailleur détaché à maîtriser et à être officiellement habilité sur la réalisation du process complet de préparation des « échantillons » avant leur analyse au microscope, une tâche plus complexe. Durant ses semaines de présence dans l’entreprise, Thibaut est également intégré aux réunions d’équipes où sont passés en revue commandes, chiffres et faits marquants.
Des projets d’embauche sur la table
Pour Thibaut, les missions chez LISI Aerospace constituent un véritable « bol d’air frais ». Travailler en milieu ordinaire lui permet de se sentir « comme tout le monde ». Il apprécie également l’ambiance et les compliments qui lui sont adressés quand le travail est bien fait. Sa confiance en lui n’en est que renforcée. Pour autant, le jeune homme ne se sent pas encore tout à fait prêt à basculer à plein temps vers le milieu ordinaire. Cette alternance entre l’entreprise et l’Esat lui permet de « se ressourcer, d’échanger avec le moniteur et voir ses amis ». De son côté Johan Fabre, le directeur de l’usine, a mis sur la table le sujet de l’intégration définitive d’un ou plusieurs travailleurs de l’Esat, parmi lesquels Thibaut figure en bonne place. « Le comité de direction de l’usine soutient ma démarche à 300 %. Mais pour l’heure, nous avons encore besoin de l’étayage des moniteurs et sûrement, de formations complémentaires pour bien encadrer ces collaborateurs. » Depuis juin 2021, un atelier intégré employant deux travailleurs handicapés à temps plein a été créé. Il gère l’emballage et l’expédition de produits LISI. Le volontarisme de Johan Fabre a par ailleurs inspiré certains de ses homologues de la division Aerospace à contractualiser avec des Esat voisins.
TÉMOIGNAGE
Johan Fabre, directeur de l’usine LISI Aerospace de Villefranche-de-Rouergue « Je suis touché quand je les croise avec la tenue LISI »
« A chaque fois que je croise un travailleur handicapé vêtu de la tenue LISI, je suis touché. J’ai vu certains d’entre eux venir me voir pour me dire : « J’ai ma tenue, j’ai mon badge, je suis salarié LISI ! » D’une certaine manière, c’est vrai. J’en veux pour preuve l’audit que nous avons eu récemment dans un secteur de l’usine où ils travaillent. Personne ne m’a fait de commentaire ni n’a constaté quoi que ce soit qui aurait pu marquer une différence. Pour moi, c’est une victoire ! »
FICHE D’IDENTITÉ
Groupe : LISI
Usine : LISI Aerospace Villefranche-de-Rouergue
Région : Occitanie
Activité : Industrie des biens intermédiaires
Effectif groupe : nc
Effectif TH : nc
Contact : Johan Fabre, directeur d’établissement
Mise à jour : 18/21/2021
FICHE TECHNIQUE
Nombre de personnes handicapées concernées : 1
Type de handicap : nc
Aménagements
- techniques : non
- organisationnel : oui
- formation : oui
Financements : LISI Aerospace
Partenaires : Esat les Dolmens