Linévia est une entreprise de transport de voyageurs, une entreprise familiale de 200 personnes, dont 90 sur le site de Chartres-de-Bretagne.
On fait principalement du transport pour Rennes Métropole, pour le Conseil régional, ou pour des écoles en direct.
Je suis conducteur de car, je travaille pour le scolaire. J’emmène des enfants le matin,et le soir des lycéens.
J’ai un bras paralysé, suite à un accident de mobylette que j’ai eu à 17 ans.
J’ai travaillé ce projet durant un an et demi, avec une ergothérapeute spécialisée dans le transport.
Grâce à elle, j’ai trouvé le centre de formation, l’entreprise elle s’est mise en rapport avec l’Agefiph, Cap emploi, tout le réseau…
Yves m’a sollicité pour faire un stage de découverte en entreprise, un stage d’observation.
Il est arrivé avec des contacts et la technologie pour pouvoir adapter son poste de conduite au métier.
C’était quelque chose d’assez nouveau pour moi, on a échangé pas mal et j’ai appelé les contacts qu’Yves m’avait donnés, puis on a lancé le stage.
Il était très motivé donc on a décidé de continuer et on l’a aidé à entrer en formation.
C'est un titre professionnel, qui comprend le permis B et la formation de 3 mois, qui se fait dans un centre de formation près de Rennes.
J’ai débuté la formation à la STRAL, par une séance à bord d’un simulateur pour les personnes handicapées.
J’ai pu voir si je pouvais devenir conducteur de car. Pour l’embaucher, il fallait déjà un car avec une boîte de vitesses automatique.
Nous en avions quelques-uns sur notre parc, et ensuite il a fallu emmener un véhicule dans un garage pour l’équiper d’un boîtier électronique, avec une “boule” au volant.
Cette boule commande les essuie-glaces, les feux…et tout ce qu’Yves ne peut pas atteindre avec son bras.
L’Agefiph nous a aidés à financer le système pour le véhicule et à centraliser toutes les personnes qui ont travaillé sur ce dossier l’ergothérapeute, Cap emploi, le centre de formation et le médecin de la préfecture.
Et à la suite de sa formation nous l’avons embauché directement. Je me sens très bien, épanoui, cet emploi m’a fait du bien sur tous les points, financier, psychologique… ça se passe bien avec les collègues, les parents, les élèves…et tous les matins j’ai la banane pour aller bosser.
On avait informé le Conseil général qu’on avait une personne avec un handicap qui allait prendre un car, pour qu’ils puissent informer les familles d’élèves, et tout s’est très bien passé, Yves a été très bien accueilli par tout le monde.
Le bilan est tellement positif qu’on va continuer à embaucher des personnes qui ont un handicap similaire à Yves.
On a deux profils qui sont dans les tuyaux actuellement et on espère pouvoir les embaucher d’ici un an.