[Musique]
[Benjmin Copin :]
Alors je suis technicien support informatique. Mon rôle consiste à dépanner à distance les magasins des surfaces de vente. Ça peut être une information tel un mot de passe ou comment se servir de tel ou tel logiciel. Donc je suis hyperacousique, j'ai une hypersensibilité aux bruits environnants.
[Au téléphone avec un client espagnol]
[Gaëtan Marescaux :]
Nous avons appris que Benjamin souffrait d’un handicap auditif dès le début du processus de recrutement. Pour Benjamin, nous avons souhaité prendre, avant l’embauche, un premier contact avec le médecin du travail, qui nous a signalé qu'il existait une adaptation technique et ergonomique du poste qui permettait parfaitement à Benjamin d'intégrer sa fonction. Il s'agissait d'aller à la chasse aux bruits parasites, parce que finalement ce sont ces petits bruits, les clics de souris, le bruissement d’un clavier qui finissent, au bout de la journée, par le fatiguer et le perturber dans son travail. Donc l'ergonome est intervenu directement sur le centre de services, là où travaille Benjamin. Nous avons fait l'acquisition d'un casque binaural de manière à ce que Benjamin, phoniquement, soit isolé et puisse se concentrer sur les appels des utilisateurs informatiques, mais également ne pas être parasité par les par les bruits ambiants.
[Jean-Yves Decottignies :]
Il y a eu un filtre sur l'écran pour éviter des lumières trop agressives, un fauteuil également adapté pour le mettre dans une situation un peu plus de confort. Il y a eu l'adaptation du clavier et de la souris. Alors pour Benjamin mais également pour les collègues qui travaillent autour. Ce matériel qui ne fait plus de bruit, j'ai suggéré aux équipes techniques de le généraliser sur l'ensemble du centre de service.
[Claire Devernay :]
Ce clavier, je l’aime beaucoup. Il est plus fluide. La souris ça m’a fait bizarre les dix premières minutes. On ne sent pas le clic du tout.
[Gaëtan Marescaux :]
La particularité de Benjamin, liée à son handicap, a très rapidement été évincée quand il s'est agi d'adapter le poste de travail, il y a eu, spontanément, une forme de solidarité, d'écoute et de bienveillance à son égard.
[Benjamin Copin :]
Depuis j'ai mis en place des exercices de respiration de sophrologie. Je m'isole dans la voiture ou dans une salle et je prends dix minutes pour souffler un peu et pour me sortir du brouhaha du plateau.
[Jean-Yves Decottignies :]
Benjamin a démarré, je dirais, doucement et sûrement, en vérifiant bien que l'adaptation du poste lui permettait de travailler de façon sereine. Et aujourd'hui, je pense qu’il gagne en productivité. Et voilà, c'est complètement intégré, et puis, c’est un technicien à part entière.
[Benjamin Copin :]
Maintenant, je suis beaucoup plus en forme quand je rentre à la maison, je suis capable de réfléchir à autre chose, de faire du sport, chose que je n'arrivais pas à faire avant. Je suis stabilisé et plutôt heureux, on va dire ça…
[Musique]