Victime d’une double hernie, le responsable des écuries abandonne la fourche pour un grappin mécanique…

L'expérience

Article rédigé le 19/06/08

Un emploi menacé par une double hernie

Créées en février 2004, à Blain, près de Nantes, en Loire-Atlantique, les Écuries de Mélissandre dressent des poneys ainsi que des chevaux de sport et de loisirs dont ils sont propriétaires ou qui leur sont confiés en pension. François*, 36 ans aujourd’hui, occupe le poste de responsable des écuries. Sa tâche consiste à entretenir les pâtures, à soigner les poneys et à curer les boxes. Confronté à des problèmes de hernie discale, il est reconnu travailleur handicapé en 2005. Aucun aménagement de poste n’est envisagé à l’époque. Le salarié subit une intervention chirurgicale, mais une seconde hernie se déclare. Cette fois-ci, sa situation professionnelle devient réellement préoccupante car les travaux qui lui incombent, et qu’il effectue le plus souvent à la main, provoquent des douleurs de plus en plus insupportables.

Un grappin mécanique pour remplacer la fourche

Une à deux fois par semaine, lorsque les chevaux sont au pré, François doit nettoyer leur box. Il intervient dans 28 boxes en hiver, et 10 à 12 le reste du temps, un travail éprouvant, effectué à la fourche. Étant donné son état physique, cette tâche lui est désormais interdite. Pour contourner la difficulté et, surtout, maintenir le responsable des écuries à son poste, Cécile Demier, la gérante, choisit de faire l’acquisition d’un engin spécifique. Il s’agit d’un véhicule à quatre roues motrices doté d’un grappin. Grâce à cet équipement, le salarié peut évacuer le fumier des boxes sans fournir le moindre effort physique. Il est ensuite déposé d’un coup de godet (spécifiquement adapté au fumier de cheval) dans une benne attelée à un tracteur.

Une démarche menée avec le médecin du travail de la MSA

Pour amorcer la démarche d’aménagement de son poste, c’est François lui-même, avec le consentement de son employeur, qui contacte le médecin du travail de la Mutualité sociale agricole. Ensemble, ils recherchent la solution le plus adaptée pour compenser le handicap. Par chance, l’engin spécifique existe déjà « sur catalogue » . Il n’est donc pas nécessaire d’envisager une quelconque innovation technique. Un devis est demandé aux trois seules sociétés commercialisant ce type d’équipement dédié à l’environnement cheval. La moins-disante en terme budgétaire est finalement retenue. L’engin est livré aux Écuries de Mélissandre huit à neuf mois plus tard.

Du temps en plus pour surveiller les chevaux

Grâce à cet équipement, la pénibilité des tâches réalisées par François a disparu. Il ne risque pas d'aggraver son handicap par de mauvaises postures ou des rotations du dos, proscrites dans son état. L'usage de l'engin lui fait par ailleurs gagner un temps précieux qu'il peut maintenant consacrer à la surveillance des chevaux, un autre aspect du travail de chacun dans une écurie. Cécile Demier reconnaît qu'au sein d'une petite équipe comme la sienne, où chacun doit s'entraider, tout le monde profite de cet investissement. Seule ombre au tableau : la remorque du tracteur qui n'est pas tout à fait adapté. Elle oblige des montées et descentes du véhicule relativement inconfortables et quelque peu chronophages.

* Le nom de la personne a été modifié pour préserver son anonymat

Le témoignage

Demier Cécile, gérante

« Un effort financier conséquent pour une petite structure »

« Notre structure est jeune. Nous devons faire face depuis deux ans à l’augmentation du prix des fourrages et des aliments pour nourrir les chevaux : un budget que nous ne répercutons pas sur nos tarifs clients. Bien que nous n’ayons pas eu la globalité de l’investissement à financer, la part que nous avons eu à assumer reste lourde. »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Entreprise : Les Écuries de Mélissandre
• Activité : Centre équestre, élevage de chevaux
• Région : Pays de la Loire
• Effectif entreprise : 3
• Effectif TH de l'entreprise : 1
• Contact : Demier Cécile (gérante) :
• Mise à jour : 08/10/2008

La fiche technique

• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : moteur
• Aménagements :
  • techniques : oui
  • organisationnels : non
  • de formation : non
• Financement : Les Ecuries de Mélissandre, Agefiph
• Partenaires : médecin du travail de la Mutualité sociale agricole (MSA)