Témoignage Entreprise

Une reconversion réussie pour Cathy, conductrice dans l’équipe des Transports T

Recrutée dans le cadre d’un contrat de professionnalisation, l’ancienne ambulancière, licenciée pour inaptitude, s’est reconvertie dans le transport de personnes au sein de la petite entreprise ligérienne.


L'expérience

Fiche rédigée le 05/12/2012

Une ancienne ambulancière en reconversion

Installés à Trignac, tout à côté de Saint-Nazaire, les Transports T se sont spécialisés dans le transport de passagers à la demande sur toutes distances, du périmètre régional à l’international. Dès sa création, la petite entreprise, qui emploie aujourd’hui 20 salariés, a souhaité affirmer ses valeurs, notamment en matière de promotion de la diversité et de l’égalité des chances. Au milieu de grands groupes du CAC 40, elle figure depuis 2006, parmi les signataires de la Charte de la Diversité. « Nous partons du principe que la qualité de service est une affaire de compétences, peu importe l’origine, le handicap ou la situation des personnes que nous recrutons », rappelle Mallory Josso, qui gère les ressources humaines de la société et d’autres entreprises appartenant à la même holding.
Régulièrement, la directrice des ressources humaines se voit proposer des stagiaires par des organismes de formation partenaires. C’est dans ce cadre qu’elle fait la connaissance de Cathy, 50 ans, ancienne ambulancière en reconversion professionnelle. « Elle avait été licenciée pour inaptitude en raison d’un problème à une main qui lui interdit certains gestes. Mais elle pouvait conduire et n’avait qu’une idée en tête : reprendre le volant », raconte Mallory Josso.
L’entreprise qui est en plein développement propose alors à Cathy de l’accueillir en contrat de professionnalisation.

Des douleurs à la main

Les trois premiers mois du contrat sont consacrés à la préparation du permis D et de la Fimo (Formation initiale minimale obligatoire), indispensables l’un et l’autre pour être habilité à transporter des voyageurs. « Nous avons parié sur la réussite de Cathy, reconnaît Mallory Josso. Son contrat de professionnalisation courait sur 9 mois. Si elle avait échoué, nous risquions d’être dans l’impasse. Mais elle n’en a rien su. Il n’était pas question de lui mettre la pression. Cela étant, nous étions confiants car elle était vraiment motivée et avait une solide expérience de la conduite. »
Après 420 heures de formation, Cathy décroche son permis et peut enfin reprendre la route. Elle est embauchée par l’entreprise fin 2011. Mais le volume d’heures de conduite n’est plus le même que pendant sa formation. À force de passer les vitesses toute la journée, Cathy ressent à nouveau de fortes douleurs à la main droite. Très inquiète, elle s’en ouvre à son employeur.

Un nouveau véhicule et de nouvelles tâches

Sitôt alertée, Mallory Josso prend contact avec le Sameth. Techniquement, la solution est simple, mais elle suppose un important investissement de la part de l’entreprise : pour pouvoir conduire dans de bonnes conditions, Cathy a besoin d’un véhicule adapté. L’employeur, qui mise sur le développement de son activité, décide de s’engager financièrement. L’Agefiph, pour sa part, accepte de cofinancer le surcoût lié à la compensation du handicap. L’acquisition du véhicule se fait très rapidement, de sorte que la conductrice reprend le volant dans un délai assez bref. De plus, afin d’alléger son volume d’heures de conduite, son rôle dans l’entreprise s’est diversifié : non seulement, elle conduit son autocar, mais elle se voit également confier la responsabilité de l’entretien et de la maintenance des véhicules, hors travaux mécaniques. Elle est ainsi chargée de centraliser les différents cahiers de bord de des collègues et de s’assurer du bon état des sièges, de la sono intérieure, des équipements vidéo et des bandes adhésives décorant les cars.

Une prise en compte des restrictions d’aptitudes

« Notre engagement vis-à-vis de Cathy répond avant toute chose à son envie de travailler et à son expérience professionnelle passée, largement transposables dans le métier des transports de personnes, conclut Mallory Josso. Il correspond aussi à un positionnement de l’entreprise. L’obligation d’emploi n’est pas notre principale motivation puisque nous dépassons le taux légal. Simplement, du fait de nos métiers et du parcours professionnel antérieur de nos salariés, nous sommes régulièrement confrontés à des situations de restrictions d’aptitudes, notamment sur des ports de charges, des problèmes lombaires. »
Dernièrement, Mallory Josso, qui connaît bien les structures Cap emploi et Sameth de la région, a accompagné deux salariés dans leurs démarches afin d’obtenir la reconnaissance administrative de leur handicap. « Je leur explique que c’est important pour eux-mêmes et pour l’entreprise au cas où des aménagements s’avéreraient nécessaires. »

Le témoignage

Mallory Josso, responsable des ressources humaines pour les Transports T

« Je participe toujours aux forums organisés autour du handicap pour m’informer, mais aussi pour sourcer des candidats »

« Dans notre entreprise, nous aimons le dire et le répéter : nous recrutons sur des compétences et accessoirement… sur des compétences ! Dans le transport, nous ne sommes pas fixés sur un niveau de qualification. Ce qu’il faut, c’est un permis. Nos métiers sont donc très accessibles, notamment aux personnes handicapées. Pour ma part, j’accueille volontiers les stagiaires qui me sont proposés, et participe toujours aux forums et événements divers organisés autour du handicap. Pour m’informer, mais aussi pour sourcer des candidats. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Transports T
  • Activité : Transports de personnes
  • Région : Pays-de-la-Loire
  • Effectif magasin : 20
  • Effectif TH : 3
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Contact : Mallory Josso (responsable des ressources humaines)
  • Mise à jour : 05/12/2012

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : déficience motrice
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : non
  • Financement : Transports T, Agefiph, Opcalia
  • Partenaires : Sameth, médecine du travail, centre de formation
Publié le 18 février 2013