Une organisation en binôme pour accueillir un collaborateur handicapé mental

L'expérience

Fiche rédigée le 17/11/09

François postule spontanément chez GSF Phébus

Spécialisé dans le nettoyage industriel, le groupe niçois GSF s’appuie sur une vingtaine de directions régionales et plus de cent établissements en France. L’entité rayonnant sur les régions Auvergne, Centre et Limousin a été baptisée GSF Phébus. Sensibilisée à la politique d’emploi des travailleurs handicapés comme toutes les filiales du groupe, l’entreprise travaille en lien étroit avec les Cap Emploi de son secteur pour faciliter le recrutement de nouveaux collaborateurs.

C’est pourtant dans le cadre d’une candidature spontanée que François se présente en septembre 2007. Présentant un handicap mental et peu expérimenté, le candidat à l’embauche fait preuve d’une franche volonté de « travailler et d’avoir un patron », se souvient Romain Brunel, coordonnateur qualité, sécurité, formation, développement durable chez GSF Phébus. Il réussit son entretien auprès du chef d’établissement qui souhaite le recruter pour « donner l’exemple » . La candidature de François tombe à point nommé car l’entreprise doit justement faire face à un accroissement d’activité chez un client majeur, une unité d’impressions de billets de la Banque de France, à Chamalières. François y est affecté en CDD à temps complet.

Une organisation du travail en binôme

« Nos tâches requièrent de la méthode mais ne sont pas compliquées », précise Romain Brunel. Aussi François reçoit-il dès son arrivée, une formation au nettoyage (lavage, dépoussiérage…) dispensée par la chef d’équipe, également formatrice de tous les nouveaux arrivants sur le site. Conformément aux exigences du client, il est également sensibilisé aux règles de sécurité du site, où tous les mouvements de personnel sont strictement contrôlés, depuis l’entrée jusqu’à la sortie.

Dès l’arrivée du nouveau salarié, un collègue est nommé pour l’accompagner et le suivre au quotidien. Il a la double responsabilité de lui rappeler les consignes de travail et de contrôler ses tâches. Cette organisation en binôme fait suite à une notification formulée par le médecin du travail lors de sa visite de pré-embauche, spécifiant que François ne doit pas rester isolé durant son travail. Après 6 mois en CDD, il est finalement intégré en CDI.

Une demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap

Dans le cadre de l’embauche de François, GSF Phébus reçoit une prime à l’insertion de l’Agefiph. Mais l’entreprise dépose dans le même temps auprès de la DDTEFP une demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap. Cette mesure ouvre droit à une aide à l’emploi spécifique, destinée à compenser la moindre productivité d’un salarié du fait de son handicap ou la mise en place d’un dispositif d’accompagnement particulier pour lui permettre de travailler. « François met 20 à 30 % de temps en plus que ses collègues pour effectuer ses tâches et il est systématiquement accompagné. Au final, le travail est effectué, mais il mobilise deux salariés. De leur côté, les chefs d’équipes passent plus de temps à préparer et à contrôler les tâches effectuées », précise Romain Brunel.
Au fur et à mesure de l’intégration de François et de la sensibilisation de l’équipe, le binôme mis en place au départ évolue. Il n’est plus dévolu à un seul équipier. François « tourne » avec d’autres collègues.

De nouvelles formations pour un salarié très volontaire

Pour Romain Brunel, François, qui est d’un contact facile, a aujourd’hui parfaitement trouvé sa place au sein de l’équipe. D’autres prestations ayant été déployées par GSF Phébus à la demande du client (déménagement, manutention…), le salarié a vu lui aussi ses interventions évoluer. « Il a été formé à l’utilisation de la monobrosse et de l’autolaveuse par le fournisseur de machines lui-même. Il a également suivi une formation aux gestes et postures et une autre, très spécifique, pour obtenir l’habilitation de travailler en zones particulières, au voisinage des conduites électriques. À chaque fois, il fait preuve de beaucoup d’implication. Nous veillons à informer les formateurs de son handicap pour qu’ils se montrent plus vigilants. De notre côté, nous continuons à être très attentifs. »

Le témoignage

Brunel Romain, coordinateur qualité, formation, développement durable

« Nous avons rassuré l’équipe et avons veillé à tout organiser pour apporter entière satisfaction à notre client »

« Lorsque François est arrivé, les salariés, confrontés pour la première fois au handicap mental, se sont montrés surpris. Ils se sont interrogés sur sa capacité à s’intégrer sur le site de la Banque de France, où l’exigence de réactivité est importante et les process de sécurité sont draconiens. Nous les avons rassurés et avons veillé à tout organiser pour apporter entière satisfaction à notre client. François est très suivi, c’est sûr, mais grâce à l’envie qu’il a, on parvient à faire des choses ensemble ! »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Groupe : GSF
• Entreprise : GSF Phebus
• Activité : Nettoyage industriel
• Région : Auvergne / Limousin
• Effectif entreprise : 1 300
• Effectif etablissement : 250
• Effectif TH de l'entreprise : 7
• Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
• Accord d’entreprise : NON
• Convention Agefiph : NON
• Contact : Brunel Romain (coordonnateur qualité, sécurité, formation, développement durable) :
  rbrunel@gsf.fr
• Mise à jour : 13/01/2010

La fiche technique

• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : mental
• Aménagements :
  • techniques : non
  • organisationnels : oui
  • de formation : oui
• Financement : Agefiph, GSF Phebus
• Partenaires : Cap emploi, DDTEFP