Une opératrice de production s’oriente vers la qualité en raison de douleurs articulaires aux mains.
L'expérience
Article rédigé le 11/09/08
Souffrant de vives douleurs, Annie ne veut pas renoncer à son activité
Opératrice de production polyvalente depuis 1992 chez Minilampe, à Carcassonne, Annie fabrique des filaments de lampes spécifiques en verre soufflées à la bouche. Jour après jour, la salariée cuit, coupe et applique un traitement chimique à ces longs fils « fins comme des cheveux » . Cette gestuelle aussi minutieuse que répétitive éprouve progressivement les articulations des mains – et plus précisément des doigts - de la salariée qui finit par se plaindre, courant 2007, de très vives douleurs. Annie a également perdu en sensibilité sur le plan du toucher. Elle ne peut même plus tourner les pages d’un livre. Son médecin traitant lui signe un arrêt maladie d’une durée de deux mois et demi. Il l’informe également de la possible qualification en maladie professionnelle de ce type d’affection provoquée par certains gestes et postures de travail. Très affectée moralement, Annie n’envisage pourtant nullement de renoncer à son activité.
Un poste d’agent qualité à mi-temps
Tenue informée de l’état de santé de sa salariée, la direction de Minilampe lui propose, tout d’abord un retour en mi-temps thérapeutique. La place d’Annie n’est pas remise en cause au sein de la société qui réfléchit avec elle à son maintien dans l’emploi. L’idée de départ est de l’orienter de préférence vers l’administratif pour ne pas aggraver ses souffrances.
À la faveur d’un départ au service qualité, Annie se voit rapidement proposer un poste d’agent qualité. Elle l’occupera seulement à mi-temps et, moyennant quelques aménagements, restera sur son ancien poste le reste du temps.
Ses nouvelles tâches lui étant totalement inconnues, elle bénéficie, dans la foulée d’une formation de base de 13 jours par l’une des sociétés du groupe JPR-CAP, à parfaire sur le terrain, aux côtés du responsable qualité. Sa mission consistera à participer à la remise à plat du système qualité de la société afin de l’améliorer en vue d’obtenir le renouvellement de la certification Iso 9001. À cette même période, Françoise s’initie à l’outil informatique en dehors de ses heures de travail, grâce à un DIF (droit individuel à la formation).
Une démarche engagée très en amont
Le reclassement d’Annie a pu être organisé très rapidement car la démarche a été initiée très en amont. Dès son congé maladie, un agent de la CRAM a informé la direction de Minilampe sur la procédure à suivre dans le cadre d’un maintien dans l’emploi ; la salariée a immédiatement fait sa demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé et l’a obtenue dans un délai relativement bref.
Éligibles aux aides de l’Agefiph, les frais de sa formation ont pu être pris en charge et une aide au maintien dans l’emploi a été allouée à l’entreprise.
Enfin, bien qu’il n’y ait pas eu d’investissement lourd lié à l’aménagement de son poste d’opératrice « filament », Annie et son responsable de production ont étudié ensemble les possibilités d’amélioration de ses conditions de travail. Petits outillages et bon sens ont permis d’éviter toute gestuelle répétitive, douloureuse et de nature à aggraver son handicap.
De nouveaux acquis professionnels et des perspectives d’évolution
Depuis octobre 2007, Françoise enfile sa blouse d’opératrice « filament » tous les matins et la quitte pour la casquette d’agent qualité tous les après-midis. Loin d’être évident, ce changement de cap l’a obligée à un important investissement personnel et professionnel, pendant plusieurs mois. Elle se montre aujourd’hui très satisfaite de cet emploi du temps conjuguant deux fonctions qui s’avèrent très complémentaires puisque ses connaissances en matière de production constituent un formidable atout pour la qualité.
Le témoignage
Raunier Jean-Luc, comptable
« Tout s’est passé dans la clarté »
« Je me suis occupé de la partie administrative de ce dossier de maintien dans l’emploi et je retiens surtout la facilité et la rapidité avec laquelle il a été mené. Nous étions déterminés à garder Annie dans l’entreprise. Dès lors, tout s’est passé dans la clarté, avec la salariée qui souhaitait retravailler, mais aussi avec le médecin-conseil de la
et avec l’
. Franchement, si tous les dossiers que je traite pouvaient suivre le même cheminement, ce serait formidable ! »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : JPR-CAP
- Entreprise : Minilampe SA
- Activité : Production de source lumineuse
- Région : Languedoc-Roussillon
- Effectif entreprise : 26
- Effectif TH de l'entreprise : 2
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
- Contact : Raunier Jean-Luc (comptable) :
- Mise à jour : 23/04/2009
La fiche technique
- Durée de mise en œuvre : 1 an
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : moteur
- Aménagements :
- techniques : oui
- organisationnels : oui
- de formation : oui
- Financement : Agefiph, Minilampe SA
- Partenaires : CRAM