Témoignage Entreprise

Une équipe « hors les murs » sur les lignes de conditionnement de Ferrero

Pour concrétiser sa volonté de favoriser la diversité en interne, le groupe Ferrero intègre une équipe de douze travailleurs handicapés issus d’un Esat local sur les lignes de conditionnement de son entrepôt grand-quevillais, en Normandie.


L'expérience

Fiche rédigée le 01/02/10

Associer travailleurs handicapés et collaborateurs sur les lignes de conditionnement

Concentrée sur trois sites autour de Rouen, en Haute-Normandie, l’activité de l’industriel chocolatier Ferrero compte désormais plus de 1 000 collaborateurs parmi lesquels la force de vente répartie, elle, sur tout le territoire. Aucun travailleur handicapé n’est recensé dans les effectifs jusqu’en 2004, date à laquelle le groupe entreprend de favoriser la diversité. Il s’informe alors sur les possibilités d’intégration d’une équipe de personnes handicapées sur les chaînes d’approvisionnement. Sa volonté ? Associer ces nouveaux collaborateurs avec ceux déjà en poste sur les lignes de conditionnement et d’emballage des produits chocolatés, afin que « tous ensemble travaillent sans barrière, ni a priori », comme le souligne Grégory Debuchy, directeur de la chaîne d’approvisionnement France et Bénélux.

Chefs de ligne et encadrement de proximité féminin autour des 12 travailleurs

Différents contacts sont pris avec des Esat locaux. C’est finalement une équipe de douze hommes et femmes, de tout âge, issus de l’Esat du Mesnil-Esnard qui intègre l’unité d’approvisionnement de Grand Quevilly en 2005. Les nouveaux opérateurs intègrent les lignes de conditionnement et d’emballage par lots, aux côtés d’autres salariés. Mais pas n’importe lesquels. « Nous les avons confiés, au départ, aux chefs de ligne et à un encadrement de proximité composé de personnel féminin, choisi pour son « côté maternant », se souvient Grégory Debuchy. Bien sûr, toutes les opératrices avaient été sensibilisées au handicap auparavant et informées des tâches à accomplir. » Les douze travailleurs handicapés sont ainsi « plongés dans le bain », comme n’importe quel autre nouvel arrivant, en 2/8, sans autre forme d’aménagement technique de leur poste que l’accompagnement humain précité.

Signalétique et process de sécurité revisités

Simple en apparence, l’intégration des douze nouveaux collaborateurs a cependant nécessité de fréquentes réunions en amont, entre animateurs et formateurs de l’Esat et Ferrero. « Ce temps a été utile pour bien caler la nature des tâches attendues », souligne Grégory Debuchy. Ensuite, l’Esat a sélectionné douze candidats parmi les plus motivés pour travailler, en hors les murs, au sein de Ferrero. Ensemble, ils ont fait un point tous les quinze jours, puis une fois par mois pour assurer le suivi des nouveaux arrivants. Leur intégration a d’ailleurs poussé la direction de l’entrepôt à revoir ses process de sécurité ainsi que sa signalétique. « Bureaux, plan de circulation, bennes à papier et à carton ont fait l’objet d’une identification par pictogrammes, pour permettre aux travailleurs handicapés de se déplacer en toute autonomie, sans se perdre. C’est après avoir envoyé l’un d’entre eux au bout de l’entrepôt, en suivant la ligne jaune au sol, que nous nous sommes aperçus qu’il avait fait un tour complet sans obtenir ce qu’il était allé chercher. Pour nous qui travaillons ici depuis un moment, l’agencement de l’entrepôt semblait évident, pas pour eux, à juste titre. »

8 opérateurs restés en poste, 2 intégrés en CDI

Au fil des mois qui ont suivi l’intégration des douze nouveaux arrivants, quatre d’entre eux n’ont pas supporté le rythme de travail. Ils ont retrouvé leur place au sein de l’Esat. Pour les huit restants, l’intégration sous la « tutelle » des chefs de ligne et de l’encadrement de proximité a été réussie. Deux d’entre eux ont été embauchés en CDI fin janvier 2009, les six autres conservent leur statut de travailleurs détachés en hors les murs.
Quant aux process de sécurité et à la nouvelle signalétique, la direction de l’entrepôt a finalement convenu qu’ils constituent un apport non négligeable pour tout nouvel arrivant, stagiaire ou salarié.

Le témoignage

Debuchy Grégory, directeur chaîne d’approvisionnement France/Bénéluxl

« Des liens naturels entre nos salariés et les travailleurs de l’»

« Sur le plan social et humain, l’arrivée des opérateurs de l’

a constitué une vraie avancée. Lorsque des étudiants visitent l’entreprise, ils sont toujours frappés en constatant les liens naturels entre salariés et travailleurs handicapés, sans barrière ni a priori. Les travailleurs handicapés le disent eux-mêmes : ils savent où est leur place et ce qu’ils ont à faire dans l’entrepôt. Considérés comme les autres, ils ne bénéficient d’aucun traitement de faveur. Les voir évoluer ainsi, avec leur handicap, nous inspire beaucoup d’humilité. C’est également cela qui nous enrichit. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Ferrero
  • Etablissement : entrepôt de Grand-Quevilly
  • Activité : chocolatier
  • Région : Normandie
  • Effectif entreprise : 1200
  • Effectif TH de l'entreprise : 40
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Debuchy Grégory (directeur chaîne d’approvisionnement France/Bénélux) :
  • Mise à jour : 25/02/2010

La fiche technique

  • Nombre de travailleurs concernés : 12
  • Type de handicap : déficience intellectuelle
  • Aménagements :
    • techniques : non
    • organisationnels : oui
    • de formation : non
  • Financement : Ferrero
  • Partenaires : Esat Mesnil-Esnard
Publié le 29 septembre 2010