Une double adaptation de poste
Jean Theleven
Normandie
Conserver son emploi
Un accident juste après l’école
Jean Thevelen ne travaillait que depuis deux ans à la DCNS de Cherbourg lorsqu’est arrivé son accident. Il y était entré en 1976, en sous-traitance, juste après l'école. « C'était un samedi matin. On plaçait du matériel dans les sous-marins et il fallait enlever un vieux pont roulant pour le déposer sur un terre-plein. Un élément est tombé. J'étais dessus, je me suis retrouvé dessous… » En regardant les photos, Jean ne comprend toujours pas comment il a pu rester en vie ce jour-là : « Jambes, côtes, bras… j'avais tout un tas de trucs de cassés. Je me suis dit que tout ce qui arriverait alors, serait du bonheur ! »
Un poste adapté jusqu’à un nouveau choc
Hospitalisation, rééducation. En 1979, l'entreprise propose à Jean un poste « doux« , en bureau d'études: « J'étais interdit de port, de bord… je boitais mais j'arrivais à me déplacer. J'y ai travaillé une trentaine d'années et ai gravi quelques échelons. » En 2005, des analyses révèlent une maladie de la moelle épinière. Nouveau choc. Jean doit garder la position allongée dans un appartement qui n'est pas adapté. En janvier 2007, il est enfin autorisé à s'asseoir sur un fauteuil. « C'est désormais mon seul moyen de locomotion ! Je ne peux plus me lever ni marcher. »
Bureau, véhicule, horaires … le quotidien aménagé
Au sein de l'entreprise, on s'active. Jean souhaite reprendre son travail au plus vite. « Le bâtiment était trop ancien pour être aménagé, se souvient l'infirmière Nelly Colombo. Nous avons alors déplacé le service administratif dans un autre bâtiment plus récent, équipé d'un ascenseur. » D'emblée, les quatre collègues sont d'accord. Une étude de poste est réalisée. Sans hésiter, l'entreprise acquiert un bureau à plateau réglable et modifie l'espace de travail pour faciliter la circulation du fauteuil. L'Agefiph participe à l'aménagement du véhicule. « En même temps, poursuit Jean, un plan incliné était installé au bas de mon immeuble. J'ai aussi bénéficié d'aménagement d'horaires pour permettre à ma femme de m'emmener, venir me chercher chaque jour et assister à mes séances de kiné. »
Il faut aller de l'avant
Aujourd'hui, Jean dit avoir le moral : « J'ai accepté la situation mais surtout, je suis bien entouré par ma femme, mon fils, les amis, les collègues et toute l'équipe. Faut aller de l'avant… J'aurai pu ne pas m'en sortir et alors, je n'aurai pas connu mes petits-enfants. Et ça, c'est du bonheur ! »