Témoignage Entreprise

Un soudeur devient ouvrier logistique chez Bosal Le Rapide

En visite régulière chez le médecin du travail de son entreprise, Elyazid, soudeur depuis 10 ans chez un équipementier automobile de l’est de la France, est déclaré inapte à son poste avant d’être reclassé comme ouvrier logistique.

L'expérience

Fiche rédigée le 16/06/07

Des douleurs cervicales incessantes

Soudeur depuis une dizaine d’années chez l’équipementier automobile Bosal Le Rapide, près de Reims, Elyazid, 40 ans souffre de douleurs cervicales constantes. Son métier demande des efforts physiques importants. Pour Pierrette Mas, médecin du travail, la station débout et penchée en avant du soudeur, coiffé d’un masque de protection, 8 heures par jour, est la cause de ces souffrances qui génèrent aussi parfois des tendinites. L’homme vient souvent la voir : près de 24 fois en 10 ans.

Inaptitude au poste et reclassement interne

Pierrette Mas connaît parfaitement cette problématique des soudeurs en activité depuis longtemps. Elle décide d’effectuer un bilan radiologique de l’intéressé et conclut, au vu des résultats, qu’Elyazid ne peut plus exercer son métier. Elle le déclare inapte à son poste et constitue un dossier de demande de reconnaissance du handicap. Elle propose son reclassement en interne à la direction de Bosal Le Rapide qui en accepte le principe sans hésiter. Elyazid est tout d’abord affecté comme ouvrier au secteur de la préparation visserie puis à la logistique des matières premières des équipements fabriqués par la société.

Une démarche bien maîtrisée

Forte d’une expérience de plus de 20 ans dans l’entreprise, Pierrette Mas connaît bien les postes proposés. Elle maîtrise parfaitement les procédures d’inaptitude et de maintien dans l’emploi. Sa formation d’ergonome est un atout supplémentaire. C’est donc seule qu’elle conduit les démarches. Elle en réfère bien sûr à la direction et aux partenaires sociaux, partie prenante dans le choix du poste de destination pour le reclassement du travailleur handicapé. Ensuite, elle recourt à l’Agefiph pour sa participation au maintien dans l’emploi.

Une réussite pour tous

Elyazid est très heureux de sa nouvelle affectation où une formation informatique, dispensée en interne, lui a permis d’évoluer dans sa fonction. Hormis la visite médicale annuelle à laquelle sont soumis tous les salariés, l’ouvrier n’éprouve plus aucune nécessité de rencontrer le médecin du travail. De son côté, la direction est également très satisfaite. Pour Pierrette Mas, c’est une réussite. Et elle sait de quoi elle parle, il ne s’agit pas de son premier reclassement !

Le témoignage

Mas Pierrette, médecin du travail chez Bosal Le Rapide

« Ne pas maintenir à leur poste des employés qui souffrent »

« Sentir son corps en permanence, cela n’a rien de normal. Il ne faut pas maintenir à leur poste des employés qui souffrent. Sinon, on multiplie les arrêts maladie et on aggrave le mal. Il faut sensibiliser l’entreprise au fait de dégager des postes adaptés, qui ne doivent pas pour autant être des postes où l’on ne fait rien. De cette manière, tout le monde s’y retrouve : l’employeur et l’employé. Il est aussi très important de beaucoup dialoguer avec les salariés, de les informer, de les rassurer sur leurs capacités à changer de travail. Il y a des cas idylliques et d’autres moins, c’est sûr. Mais il ne faut pas hésiter à engager un maintien dans l’emploi dès que nécessaire. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Bosal Le Rapide
  • Activité : équipementier automobile
  • Région : Champagne-Ardenne
  • Effectif entreprise : 250
  • Effectif TH de l'entreprise : 12
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Pierrette Mas (médecin du travail) :
    pierrette.mas@laposte.net
  • Mise à jour : 22/06/2007

La fiche technique

  • Durée de mise en œuvre : 2 mois
  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : douleurs cervicales
  • Aménagements :
    • techniques : non
    • organisationnels : non
    • formation : oui
  • Financement : Bosal Le Rapide, Agefiph
  • Partenaires : médecin du travail
Publié le 28 septembre 2010