Témoignage Entreprise

Un salarié du secteur protégé intégré en CDI à la fromagerie Bressor

Sollicitée par une association spécialisée dans l’insertion de travailleurs handicapés en milieu ordinaire, l’entreprise Bressor a embauché un jeune malentendant dans son usine de Grièges. Une démarche spécifique a été mise en place pour l’accueillir.

L'expérience

Fiche rédigée le 24/04/07

Une démarche de retour en milieu ordinaire

Fin 2005, Estelle Perey-Dorin, opératrice d’insertion de l’AMFPEI Pôle d’insertion Macônnais Charolais prend contact avec Marie-Line Desmarquest, DRH de la société Bressor, pour lui proposer d’intégrer un ou plusieurs salariés employés à l’Esat d’Hurigny (Saône-et-Loire). La fromagerie souhaitant développer l’emploi direct de personnes handicapées sur l’un de ses deux sites de production, implanté à Grièges, accepte de s’associer à cette démarche de placement en milieu ordinaire. Marie-Line Desmarquest consulte la direction du site et les différents responsables d’ateliers de l’usine susceptibles d’accueillir une personne de l’Esat. L’un d’eux accepte de s’engager sur le projet.

Deux mois de test en contrat de détachement

Après une première présentation de l’entreprise par le chef d’atelier dans les locaux de l’Esat, trois travailleurs handicapés intéressés viennent visiter le site de Grièges. L’un d‘eux souhaite faire un test. Âgé de 27 ans, il est malentendant. D’emblée, l’entreprise sait qu’il ne pourra pas occuper un poste ordinaire et répondre aux mêmes exigences que les autres salariés. Mais il a déjà plusieurs expériences à son actif en milieu ordinaire, et une période d’essai de deux mois en contrat de détachement confirme son aptitude au poste. Il est donc embauché en CDI en décembre 2006 comme opérateur dans l’atelier de fabrication Caprice des Anges.

Un tuteur pour accompagner le salarié

Avant son entrée en poste, le responsable d’atelier réunit l’équipe et explique la situation particulière du nouvel arrivant : productivité moindre, difficultés de communication (il est appareillé, lit sur les lèvres et oralise difficilement). Il demande instamment à ce qu’aucune discrimination ne soit exercée à son encontre. Par ailleurs, l’un des membres de l’équipe se porte volontaire pour travailler en binôme avec le jeune homme. Il le formera, l’accompagnera dans son travail quotidien, lui transmettra les instructions (qu’il est parfois nécessaire de répéter plusieurs fois) et l’aidera si besoin dans certaines tâches. De son côté, l’opératrice d’insertion reste en contact régulier avec l’entreprise pour s’assurer que l’intégration se déroule bien.

Une demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap

Le jeune homme est aujourd’hui accompagné quotidiennement par son tuteur. Il s’est progressivement adapté à son poste et a été accepté par l’équipe. Selon Marie-Line Desmarquest, une fois passé la période d’intégration, des formations internes aux techniques de fabrication et aux procédures d’hygiène pourront être envisagées.

Du fait des déficiences du salarié, l’entreprise a monté un dossier de demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap auprès de la DDTE. En cas d’acceptation, elle lui donnera droit à une subvention spécifique ou à une minoration de sa contribution à l’Agefiph.

Le témoignage

Desmarquest Marie-Line,

 de la société Bressor

« L’engagement et les qualités humaines du chef d’atelier ont été primordiaux »

« Nous savions dès le départ que ce salarié ne pourrait pas répondre aux mêmes exigences que les autres membres de son équipe. La mise en place d’un binôme était indispensable. Plusieurs facteurs ont été décisifs à sa bonne intégration : tout d’abord, les nombreux échanges que nous avons eu en amont avec sa référente. C’est avec elle que nous avons déterminé les postes qu’il pourrait éventuellement occuper. Nous avons choisi une petite unité d’une quinzaine de personnes car il aurait beaucoup plus de difficultés dans un plus grand atelier. Il faut surtout souligner le rôle primordial du responsable d’atelier dont l’engagement et les qualités humaines ont rendu cette intégration possible. Enfin, le salarié lui-même est très motivé. Il se sent bien à son poste, apprend beaucoup et se réjouit d’avoir quitté le secteur protégé. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Soparind Bongrain
  • Entreprise : Bressor
  • Activité : Industrie agricoles et alimentaires
  • Région : Rhône-Alpes
  • Effectif entreprise : 400 personnes
  • Effectif TH de l'entreprise : 17 unités
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,60
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Marie-Line Desmarquest (DRH) :
    marieline.desmarquest@bressor.fr
  • Mise à jour : 20/06/2007

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : auditif
  • Aménagements:
    • techniques : non
    • organisationnels : oui
    • formation : oui
  • Financements : Agefiph
  • Partenaires : AMFPEI Pôle d'insertion Macônnais Charolais, Esat d'Hurigny
Thématique
Publié le 28 septembre 2010