Témoignage Entreprise

Un petit coup de pouce pour le retour à l’emploi de Jean-Jacques à l’Océarium du Croisic

L’Océarium du Croisic, en Loire-Atlantique, peine à recruter un agent d’entretien polyvalent, suite à un départ en retraite. Par l’intermédiaire de Cap emploi, la petite entreprise embauche Jean-Jacques, 48 ans, déficient auditif.


L'expérience

Article rédigé le 09/12/08

Des difficultés pour remplacer un salarié parti à la retraite

Nadine et Stéphane Auffret inaugurent l’Océarium du Croisic, dans sa version « moderne », en 1992. Mais l’origine de cette affaire familiale remonte à 1972, date à laquelle les parents de Stéphane ouvrent un aquarium axé sur la découverte de la faune et de la flore locales.
Début 2008, l’un des salariés chargés de l’entretien, prend sa retraite. Le couple Auffret lui cherche un successeur, dont les missions seront très polyvalentes : prendre en charge le nettoyage des locaux techniques, des filtres d’aquariums, réaliser de petits travaux de bricolage ou encore assurer certaines tâches auprès des animaux : sortir les manchots le matin et les rentrer le soir, préparer la nourriture de certains pensionnaires.

L’offre d’emploi est envoyée à l’ANPE et à Cap Emploi qui transmettent les profils de plusieurs candidats. Deux essais d’embauche sont effectués, mais ils tournent court. Dans les deux cas, la motivation manque. Les Auffret se retrouvent au point de départ.

Cap Emploi présente un candidat malentendant

Puis Cap emploi propose la candidature de Jean-Jacques, 48 ans, sans emploi depuis 2003 et animé d’une forte envie de retravailler. Il est reçu à l’Océarium par Nadine et Stéphane et leur fait part de sa reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé pour un problème à la cheville « qui ne le fait plus souffrir et n’est pas visible », précise-t-il. Il présente également une déficience auditive de naissance. « Au cours de l’entretien, il nous a demandé de lui parler en restant bien en face de lui, ce que nous faisons toujours aujourd’hui. » Appareillé un temps, Jean-Jacques est resté très longtemps sans aide auditive et s’est habitué à lire sur les lèvres. Cap Emploi s’engage à faire une demande d’aide financière auprès de l’Agefiph pour la prise en charge d’un nouvel appareillage auditif si l’Océarium embauche Jean-Jacques. C’est chose faite au moment où il intègre l’entreprise, en CDI assorti d’une période d’essai de deux mois. Pour les Auffret, c’est la motivation de Jean-Jacques qui a le plus pesé dans leur décision.

Une formation assurée par le directeur et certains collaborateurs

Jean-Jacques est accueilli chaleureusement par ses nouveaux collègues de travail, informés de son handicap auditif et de son problème à la cheville, en partie résolu, mais qui lui vaut, cependant, une restriction de port de charges lourdes. « En réalité, précise Nadine Auffret, cette restriction n’a aucune incidence sur les tâches qu’il a à effectuer chez nous. » Pour apprendre le métier et connaître les habitudes de la maison et des pensionnaires, Stéphane Auffret, relayé par d’autres collaborateurs, le forment dès son arrivée, pendant une semaine à temps complet, puis à un rythme plus souple, selon les nouvelles tâches qui lui sont progressivement confiées. Jean-Jacques se montre très motivé dans son travail. Aucun aménagement de poste n’est nécessaire. La mise en œuvre de ses appareils auditifs est réalisée conjointement par Cap Emploi, l’Agefiph, les prestataires de santé et l’intéressé lui-même. L’opération n’est à aucun moment gérée par Océarium.

Une fatigabilité à prendre en compte pendant la période d’intégration

Quelque temps après ce nouveau départ professionnel, Jean-Jacques vit une période de grande fatigue, liée selon Nadine Auffret « à la reprise du travail après une longue période  d’inactivité professionnelle et à ses nouvelles aides auditives » . « Je crois qu’il était perturbé par son nouveau monde sonore. Après des années de « malentendance », il a dû faire l’apprentissage de son nouveau matériel et se rééduquer à tous les nouveaux sons oubliés. C’était très fatigant pour lui. A suivi un moment de découragement. Nous avons pris le temps d’en parler ensemble et depuis cela va mieux. Mais Jean-Jacques reste quelqu’un de distant, se mettant volontiers en retrait. Pour autant, nous sommes contents de son travail et lui, je crois, se sent bien chez nous. C’est une ambiance familiale. »

Le témoignage

Auffret Nadine, directrice commerciale

« Avant de recruter Jean-Jacques, nous étions déjà sensibilisés au handicap »

« Lorsque nous avons reçu la candidature de Jean-Jacques, nous étions déjà sensibilisés au handicap : son prédécesseur souffrait d’une légère déficience intellectuelle. Il se trouve que nous sommes également confrontés au handicap à titre plus personnel. Par ailleurs, j’adhère à un groupement d’employeurs, le

 (Centre de jeunes dirigeants), à Saint-Nazaire. C’est un lieu d’échanges, de formations où l’on travaille aussi en commissions sur certains sujets, parmi lesquels le handicap. Cela permet à chacun d’avancer soi-même et de faire avancer son entreprise. L’approche sociale y tient une place importante dans nos réflexions. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Océarium
  • Activité : Aquarium
  • Région : Pays de la Loire
  • Effectif entreprise : 15
  • Effectif TH de l'entreprise : 1
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Auffret Nadine (directrice commerciale) :
    n.auffret@ocearium-croisic.fr
  • Mise à jour : 02/02/2009

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : auditif
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : non
    • de formation : non
  • Financement : Agefiph
  • Partenaires : médecin du travail, Cap Emploi
Thématique
Publié le 28 septembre 2010