Un parcours sécurisé en alternance pour accéder à une qualification avec GEMA Handicap
L'expérience
Fiche rédigée le 20/01/2014
Ouvrir les métiers de l’assurance aux candidats handicapés
En matière de recrutement des personnes handicapées, le décalage entre le niveau de qualification moyen des candidats et les compétences requises n’est pas une fatalité. Si le diplôme d’un postulant à l’emploi n’est pas tout à fait le bon, ses expériences professionnelles passées, son potentiel et ses motivations peuvent lui permettre d’acquérir les prérequis attendus pour une embauche. À condition toutefois de lui proposer un parcours de formation ad hoc.
C’est à partir de ce raisonnement que le syndicat professionnel des mutuelles d’assurance a créé, en 2009, GEMA Handicap, une association chargée, notamment, d’ouvrir la voie des métiers de l’assurance à des candidats handicapés éloignés de l’emploi.
Chaque année, une cinquantaine de personnes présentant un niveau de départ allant du CAP/BEP au bac préparent ainsi en un an un Certificat de qualification professionnelle (CQP) leur permettant de candidater, dans le secteur de l’assurance, sur des postes de conseiller à distance, de conseiller en face à face ou de gestionnaire de sinistre. Le dispositif s’appuie sur un parcours parfaitement jalonné construit avec différents partenaires autour du contrat de professionnalisation.
Un maître mot : la sécurisation des parcours
Pour Marie-José Uger, déléguée générale de GEMA Handicap, qui vient de mettre en place la cinquième session annuelle de formation pour l’année 2014, la notion de sécurisation est le maître mot de la démarche. Elle intervient dès la phase de sélection des candidats, réalisée en partenariat avec Pôle emploi et Cap emploi. « Notre premier souci est de nous assurer que les personnes présentent les habiletés nécessaires pour occuper un poste commercial, puis de vérifier l’adéquation entre leur projet professionnel et leur handicap. » Les évaluations sont réalisées par des centres de reclassement professionnels partenaires qui possèdent les compétences médico-sociales requises. Cette première phase de sélection est ensuite validée par un entretien professionnel avec les recruteurs dans le cadre de forums des métiers organisés par GEMA Handicap.
Pour les candidats sélectionnés intervient ensuite une période de préformation de 4,5 mois permettant de valider l’orientation de chaque candidat et de préparer l’alternance en lien avec l’entreprise d’accueil. Un premier contact avec le milieu professionnel est établi au cours de trois périodes d’immersion. « Au terme de cette phase amont, 9 candidatures sur 10 sont validées », précise Marie-José Uger.
Élargir la base de recrutement des alternants
Le contrat de professionnalisation court sur une période de 12 mois pendant laquelle les candidats suivent, en alternance, 345 heures de cours dispensés par l’un des 19 centres de l’Institut de formation de la profession de l’assurance (Ifpass). La sécurisation du parcours passe également par le soutien quotidien apporté par les tuteurs, au sein de l’entreprise d’accueil, qui bénéficient d’un accompagnement par un cabinet spécialisé.
« L’avantage du CQP est qu’il est attribué sur dossier et non suite à un examen, ce qui est plus adapté au public concerné, constitué aux deux tiers de personnes en reconversion professionnelle pour qui la reprise d’une formation ne va pas de soi », constate Marie-José Uger.
Développés avec l’appui de l’Agefiph, les parcours d’alternance proposé par GEMA Handicap ont vocation à se développer et à se diversifier. Au printemps 2014, l’association inaugurera à titre expérimental une formation de chargé d’assistance « sinistres » validée par un CQP.
Elle envisage ensuite d’étendre cette expérimentation à la mise en place d’une préparation à une licence professionnelle via un contrat d’apprentissage, qui lui permettra de répondre aux besoins d’autres métiers de l’assurance.
Le témoignage
Marie-José Uger, déléguée générale de GEMA Handicap
« La succession des étapes en amont de l’alternance peut paraître contraignante aux candidats, mais elle les préserve des situations d’échec »
« D’année en année, notre dispositif s’est structuré pour sécuriser au maximum le parcours des alternants. La succession des étapes, en amont du contrat d’alternance, peut paraître contraignante pour les candidats, mais elle est nécessaire pour leur permettre de bien valider leur projet et de limiter les situations d’échec toujours difficiles à vivre. L’expérience montre par ailleurs qu’il faut apporter beaucoup de soin à la préparation et à l’accompagnement des tuteurs. Souvent, les échecs s’expliquent par une défaillance du tutorat, notamment lorsqu’un alternant doit changer de tuteur en cours de contrat. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Organisme : Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (GEMA)
- Structure : GEMA Handicap
- Activité : assureurs mutualistes
- Région : France
- Convention Agefiph : 2013-2014
- Contact : Marie-José Uger (coordinatrice du GEMA Handicap) – MarieJose.UGER@gema.fr
La fiche technique
- Nombre de personnes handicapées concernées : environ 50 par an
- Type de handicap : tous types
- Financements : employeurs, Agefiph, dispositifs de droit commun
- Partenaires : Pôle emploi, Cap emploi, centres de reclassement professionnel, plateformes de vocation, Institut de formation de la profession de l’assurance