Témoignage Entreprise

Un harnais pour garantir la sécurité d’un peintre en bâtiment handicapé

Victime d’un malaise un an après son embauche, un peintre en bâtiment révèle sa maladie invalidante et sa qualité de travailleur handicapé à son employeur, la PME nîmoise Technic Façades. Désormais équipé d’un baudrier de sécurité, il peut poursuivre son travail en toute sécurité.

L'expérience

Article rédigé le 16/09/09

Suite à un malaise, le peintre révèle sa maladie un an après son embauche

Implantée à Nîmes, Technic Façades est une société spécialisée dans le ravalement de façades. Courant 2004, pour répondre à un surcroît d’activité, elle recrute Vincent, 56 ans, sur candidature spontanée. Il signale alors à son employeur qu’il ne peut pas conduire. Demba Coulibaly, le gérant, ne pose pas de question, estimant qu’il est peut-être sous le coup d’une suspension de permis, et organise le travail en fonction de cette réalité. Le salarié, qui possède une solide expérience professionnelle, s’intègre bien et se montre aussi motivé que consciencieux. Mais un an après son embauche, Vincent est victime d’un malaise sur un chantier. Il fait une chute sans gravité. Il se résout alors à révéler à son employeur qu’il est épileptique et ne fait mention qu’à ce moment, de la reconnaissance de sa qualité de travailleur handicapé. « Notre cœur de métier, c’est le ravalement de façades. Et nous sommes une toute petite équipe. Impossible de proposer d’autres tâches à Vincent », se souvient Demba Coulibaly. Pour l’employeur comme pour le salarié, c’est l’impasse.

Un baudrier homologué pour travailler en hauteur sans risquer de chuter

Pendant quelque temps, Vincent « reste au sol » . Une précaution jugée transitoire : il faut à Demba Coulibaly trouver une solution pour garder ce « bon élément travailleur, qui aime profondément son métier » . La médecine du travail suggère l’utilisation d’un godet en plastique pour permettre au peintre de travailler en toute sécurité. « Impossible, répond l’employeur, Vincent doit être libre de ses mouvements, aller et venir sans contrainte sur l’échafaudage. » Une autre solution d’aménagement est alors envisagée : un harnais de sécurité muni d’attaches fixées à la structure métallique. Une société spécialisée est contactée pour organiser une démonstration sur site, à laquelle assistent le salarié, son patron et le médecin du travail. Pour ce dernier, le baudrier homologué remplit parfaitement son office : prévenir toute chute en cas de malaise de l’intéressé. Le système n’entrave ni les gestes, ni la mobilité du peintre. La solution est donc retenue. Vincent peut reprendre ses rouleaux et ses pots de peinture.

Un maintien dans l’emploi réalisé main dans la main avec l’Agefiph

Pour n’avoir jamais été confronté au handicap dans son entreprise, Demba Coulibaly ignore totalement à qui s’adresser lorsqu’il apprend la maladie de son salarié. « Le problème se résumait en ces termes : garder Vincent ou s’en séparer » . Il « met alors la pression sur la médecine du travail » pour l’aider à trouver une solution. Celle-ci l’aiguille vers le Sameth qui accompagnera l’entreprise tout au long de la recherche et de la mise en œuvre du dispositif finalement adopté. « C’est lui qui a trouvé la solution technique et le prestataire qui la commercialisait, précise le gérant de Technic Façades. C’est lui aussi qui a fait le lien avec la médecine du travail » . L’Agefiph a, quant à elle, cofinancé l’équipement.

Un salarié toujours en poste, un employeur satisfait

Grâce à cet aménagement, Vincent a pu conserver son activité professionnelle « et moi, mon salarié », souligne le gérant. Au cours des 5 dernières années, Vincent n’a plus fait de crise. « Il n’a jamais manqué une journée de travail non plus, ce qui est très rare dans nos métiers !, remarque l’employeur. En fait, il ne s’arrête jamais. Récemment, on lui a fait savoir qu’il était éligible à l’aide à l’aménagement du temps de travail, l’une des dernières dispositions de l’Agefiph au profit des salariés handicapés seniors et qui vise à réduire leur temps de travail sans diminution de salaire. Et bien, il l’a refusée ! Non, lui, ce qu’il veut, c’est « travailler comme les autres » . Un trait de caractère que Demba Coulibaly rencontre fréquemment chez les seniors, qu’il juge « plus stables dans des métiers tels que les nôtres et, bien sûr plus expérimentés. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’avais embauché Vincent. », souligne-t-il.

Récemment, le réseau Arme (Animation régionale maintien dans l’emploi) du Languedoc-Roussillon a choisi le cas exemplaire de Technic Façades pour tourner un reportage visant à promouvoir le maintien dans l’emploi.

Le témoignage

Coulibaly Demba, gérant de Technic Façades

« J’ai fait ce qu’il fallait pour garder Vincent et son savoir-faire »

« Alors que j’en ai vu quelques-uns courir après une reconnaissance du statut de travailleur handicapé pensant qu’elle leur apporterait le sésame pour ne plus travailler, j’ai rencontré Vincent qui lui, en est titulaire et ne veut que travailler. S’il n’a pas fait mention de son statut ni de sa maladie au départ, c’était sans doute par crainte de ne pas décrocher de travail. J’avoue que je ne l’aurais peut-être pas embauché de peur d’un accident. Mais lorsqu’il a eu son malaise, il était déjà bien intégré dans l’entreprise et je ne voulais pas perdre son savoir-faire. J’ai donc fait ce qu’il fallait pour le garder. Par ailleurs, cela m’a permis de découvrir les services de l’

. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Technic Façades
  • Activité : Construction
  • Région : Languedoc-Roussillon
  • Effectif entreprise : 12
  • Effectif TH de l'entreprise : 1
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Contact : Coulibaly Demba (gérant) :
    contact@technicfacades.fr
  • Mise à jour : 17/11/2009

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : maladie invalidante
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : non
    • de formation : non
  • Financement : Agefiph
  • Partenaires : médecine du travail, Sameth
Publié le 28 septembre 2010