Témoignage Entreprise

Un groupe de travail interentreprises réfléchit avec l'Agefiph sur le maintien dans l’emploi dans les métiers de la prop

De mars 2006 à janvier 2007, le Fonds d'action pour la réinsertion et l'emploi (Fare), six grandes entreprises du secteur de la propreté, des acteurs de l’emploi ont mené une réflexion à l’initiative de l’Agefiph sur la question du maintien dans l’emploi, l’un des grands enjeux de ce secteur professionnel.


L'expérience

Fiche rédigée le 20/01/08

Le maintien dans l’emploi, un enjeu pour le secteur de la propreté

Depuis 1995, le Fonds d'action pour la réinsertion et l'emploi (FARE) met en œuvre la politique de développement de l'emploi définie par la Fédération des Entreprises de Propreté (FEP). Son action s'appuie sur deux grandes missions : d'une part, l'aide et l'appui aux demandeurs d'emplois désireux d'intégrer le secteur professionnel de la propreté et des services associés, d'autre part, l'accompagnement des quelque 15 000 entreprises du secteur dans l'optimisation de leur gestion des ressources humaines.

Depuis sa création, le Fare, signataire d'une convention de partenariat avec l'Agefiph, s'est par ailleurs doté d'une mission handicap. Elle apporte une aide aux entreprises du secteur à travers des actions de conseil, de formation et de sensibilisation, à s'ouvrir aux travailleurs handicapés et à remplir leur obligation d'emploi.
« Ces dernières années, le secteur a beaucoup œuvré en matière d'insertion professionnelle des personnes handicapées. Certaines entreprises ont formalisé des politiques d'emploi, d'autres ont d'ores et déjà atteint le taux de 6 %. S'il est difficile de s'appuyer sur des statistiques, il est certain que la dynamique est lancée et que les outils existent en matière de recrutement », commente Sandrine Razeghi, chef de projet handicap.

En revanche, le maintien dans l’emploi reste une démarche encore mal maîtrisée du fait des spécificités de la profession. C’est la raison pour laquelle, en 2006, le Fare, six grandes entreprises ainsi que des acteurs de l’emploi des personnes handicapées acceptent de constituer un groupe de réflexion sur cette question, animé par Cinergie.

De nombreux freins existant dans les métiers de la propreté

Aux entreprises participantes s’adjoignent des acteurs du maintien dans l’emploi (Sameth, médecin du travail, ergonome), l’un des objectifs étant d’apporter un éclairage sur les missions et les contraintes de chacun. « Cela nous a permis de prendre conscience que les partenaires ne se connaissent pas toujours bien. »
Au fil des réunions, le groupe analyse les pratiques, échange les expériences et réfléchit sur des cas concrets rencontrés dans les entreprises. « Le maintien dans l’emploi se pose de façon très particulière dans nos métiers, souligne Sandrine Razeghi, notamment du fait de l’éloignement entre l’encadrement et les équipes de terrain œuvrant chez les clients. Dans ces conditions, il est difficile de repérer les salariés en difficulté et d’anticiper sur les situations d’inaptitude. » D’autres freins viennent encore compliquer la démarche : le faible niveau de qualification des salariés du secteur (91 % d’agents de service) qui réduit les possibilités de reclassement, les contraintes horaires, la réalité des métiers et l’acceptation par le salarié de sa nouvelle situation. Enfin, Sandrine Razeghi évoque la grande diversité des réseaux d’intervenants sur le territoire qui rend plus complexe encore la mise en place de process au niveau des entreprises.

Une méthodologie commune pour guider la réflexion et l’analyse

Concrètement, les réunions du groupe de travail se déroulent mensuellement de mars 2006 à janvier 2007 au siège de l’Agefiph. Une association de médecins du travail engagés contre l’exclusion professionnelle des personnes handicapées anime les discussions et fournit un cadre méthodologique détaillant les étapes-clés du maintien dans l’emploi, du signalement à la mise en œuvre de solutions, en passant par la construction d’un projet avec le salarié et les partenaires extérieurs.
« À partir d’une grille d’analyse commune, résume Sandrine Razeghi, chacun a pu ainsi esquisser des pistes d’actions, imaginer des outils, mettre en place des process correspondant à l’histoire, à la culture, au fonctionnement de sa propre entreprise, l’objectif ultime étant d’élaborer une stratégie propre afin d’intégrer le maintien dans l’emploi dans le management de l’entreprise. »

Pour la chargée de mission handicap du Fare, l’un des principaux enseignements concerne la pluridisciplinarité à mettre en œuvre dans les démarches de maintien dans l’emploi. « La confrontation des points de vue et des compétences à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise permet de découvrir de nouvelles marges de manœuvre qui ne pourraient être envisagées par un intervenant unique. »

Une priorité pour le FARE : adapter la réflexion aux PME

À l'issue de ce travail de réflexion, les entreprises participantes ont pris des initiatives et expérimenté de nouvelles manières de faire. Le Fare, pour sa part, a intégré la question du maintien dans l'emploi dans les modules d'accompagnement qu'elle propose aux entreprises. « Pour nous, l'enjeu principal est aujourd'hui d'adapter la réflexion aux PME qui constituent les 3/4 de nos interlocuteurs. Si elles sont, de fait, proches de leurs salariés et donc plus réactives en cas d'inaptitude, elles n'ont, le plus souvent, pas de service RH et ne sont pas outillées pour mener à bien les démarches qui reste assez complexe.

Pour Sandrine Razeghi, ce travail de réflexion interentreprises engagée avec l'Agefiph est une grande première. « Tout l'intérêt a résidé dans la confrontation entre la méthodologie et la réalité du terrain. Nous avons réalisé qu'à partir de cas individuels, on peut modéliser les choses. En revanche, une solution applicable dans telle entreprise ne l'est pas forcément dans telle autre. Il appartient à chacun d'élaborer sa propre stratégie. »

Si vous souhaitez plus d’informations sur ce groupe de travail, l’tient à votre disposition une synthèse des réflexions menées par le groupe de travail (demande à établir par mail à l’adresse suivante : s-roy@agefiph.asso.fr).

Le témoignage

Razeghi Sandrine, chef de projet handicap au

« Une grille d’analyse commune pour esquisser des solutions pragmatiques »

« Le maintien dans l’emploi est une démarche très complexe dans la mesure où il s’agit d’apporter une réponse individuelle à un cas particulier, et ce dans le délai très bref, car le plus souvent, l’entreprise n’a pas anticipé la situation d’inaptitude du salarié. Dans le secteur de la propreté, le maintien dans l’emploi existe, malgré les freins et les difficultés propres à la profession. Mais jusqu’ici, il n’y avait pas de formalisation des pratiques. C’est l’un des mérite de ce groupe de travail que d’avoir travaillé sur une grille d’analyse commune qui permet désormais à chaque entreprise d’esquisser des solutions pragmatiques. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Fédération des Entreprises de Propreté (branche professionnelle)
  • Entreprise : FARE (Fonds d’action pour la réinsertion et l’emploi)
  • Activité : Fédération des Entreprises de Propreté
  • Région : France
  • Effectif entreprise : 397 600 dans la branche professionnelle
  • Convention Agefiph : OUI
  • Contact : Razeghi Sandrine (chef de projet handicap) :
    srazeghi@fare.asso.fr
  • Mise à jour : 17/02/2009

La fiche technique

  • Durée de l'action : réunions mensuelles de mars 2006 à janvier 2007
  • Participants au groupe de travail : Agefiph, Fare, entreprises Onet, Renosol, Gom Propreté, ISS France, Samsic, Sin & Stes, Cap Emploi 75, Sameth (Cellule Maintien 75, HEDA 13), services de santé au travail (CMIE 75, association interprofessionnelle de la médecine du travail 63, CIAMT 75, cabinet d'ergonome.
  • Partenaires : association Cinergie
Thématique
Publié le 27 septembre 2010