Témoignage Entreprise

Un double maintien dans l’emploi pour un salarié de VINCI

Guy, 45 ans, salarié d’une filiale du groupe VINCI, doit être reclassé suite à des problèmes cardiaques. Alors qu’une première solution est en cours, une restructuration oblige l’entreprise à lui proposer une nouvelle orientation.

L'expérience

Fiche rédigée le 13/09/11

Victime d’un malaise cardiaque sur un toit

Guy, 45 ans, intègre une filiale rhodanienne du groupe de concessions et de construction VINCI, en novembre 2008, comme installateur de panneaux voltaïques. Il travaille en équipe, se déplace au gré des chantiers chez les particuliers et les professionnels. Chaque jour, en binôme avec un collègue, il monte des échafaudages, grimpe sur les toits, et transporte des panneaux de 15 kg chacun ; un métier très physique auquel il est attaché. Début août 2009, Guy est victime d’un malaise cardiaque pendant sa journée de travail. Il est arrêté pour un mois et demi et fait l’objet d’une déclaration d’inaptitude temporaire par la médecine du travail. De retour dans l’entreprise, il peut reprendre son poste « à son rythme », précise le médecin du travail. Pour sa hiérarchie comme pour Emilie Bruel, chargée de mission handicap du groupe, l’enjeu réside dans la mise en œuvre de cette préconisation.

Un poste de magasinier sur-mesure

La filiale du groupe VINCI choisit de ne pas prendre le risque de faire remonter Guy sur les toits. C’est au sol qu’il travaillera désormais. Oui mais où ? « Avec  le Sameth, la médecine du travail, la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (la Carsat, ex-Cram) et les responsables hiérarchiques de Guy, nous avons trouvé une solution en deux mois, se rappelle Emilie Bruel. L’entreprise n’avait pas de magasinier. Nous avons donc créé un poste sur mesure. Il était chargé de réceptionner les livraisons de marchandises et parfois même, de renforcer les équipes de pose, sans toutefois monter sur les toits » . Très polyvalent, ce poste est parfaitement compatible avec la situation de Guy, qui mène parallèlement une démarche de reconnaissance de son handicap. Le salarié accepte bien volontiers cette reconversion, mais s’inquiète sur les connaissances à acquérir pour remplir ses nouvelles missions.

Huit mois en contrat de rééducation professionnelle

« Il présentait un niveau de formation initiale moyen, confirme Emilie Bruel. Nous avons donc mis en place un contrat de rééducation professionnelle, adossé à un tutorat interne assuré par son chef, à raison de deux heures par jour. Pour guider le salarié, il consigne les tâches quotidiennes à effectuer dans un journal de bord. Ensemble, ils imaginent de nouvelles procédures internes et créent des outils comme, par exemple, un planning hebdomadaire de gestion des stocks. Guy doit bénéficier de deux formations : l’une au maniement d’un logiciel dédié, l’autre à la conduite d’un chariot élévateur. Cette reconversion nécessite au total 8 mois de formation et de tutorat, le temps nécessaire pour être parfaitement autonome au nouveau poste. Un entrepôt et un bureau réservé au nouveau magasinier sont également aménagés.

Une restructuration contraint Guy à une nouvelle reconversion

Malheureusement, Guy ne peut aller au bout de la démarche : l’évolution de l’activité de l’entreprise vers des chantiers de grande taille sur toute la France a rendu le poste de magasinier inadapté. Une nouvelle solution doit être envisagée pour maintenir le salarié dans son emploi. Emilie Bruel fait appel au réseau ressources humaines du groupe qui ne tarde pas à trouver une solution.
VINCI est en effet mandaté pour réaliser les travaux de la nouvelle portion d’autoroute A89 entre Balbigny (Loire) et La Tour de Salvagny (Rhône). En prévision de ce chantier, l’entreprise décide de confier à Guy le poste de contrôleur radar/agent de prévention. La multiplicité des entreprises sous-traitantes et la densité de circulation des véhicules mobilisés sur le chantier nécessitent le recours à une « police » intérieure pour contrôler la vitesse et prévenir les accidents. Guy est placé sous l’autorité du directeur de la prévention. Après une semaine de formation, il acquiert une polyvalence technique qui, conjuguée à son sens de l’initiative, lui permet d’être, là encore, parfaitement autonome. Il est aujourd’hui très satisfait de son métier et rassuré d’être resté dans le groupe.

Le témoignage

Emilie Bruel, chargée de mission handicap

« Faire jouer la solidarité groupe »

« A deux reprises, le groupe VINCI a su construire une solution pour Guy qui avait peu d’ancienneté dans la maison. La volonté de lui retrouver du travail était très forte. Tous les moyens humains et financiers ont été mis en œuvre pour y parvenir. La « solidarité groupe » a également bien joué, grâce à la mobilisation de Trajeo’h, l’association créée au sein du groupe avec l’Agefiph pour gérer les situations de maintien dans l’emploi. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : VINCI
  • Périmètre : Rhône-Alpes-Auvergne
  • Activité : Construction
  • Région : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté
  • Effectifs groupe : 212 000
  • Effectifs TH groupe : 3 390
  • Effectifs périmètre : 10 000
  • Effectifs TH périmètre : 2
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Convention Agefiph : oui (2008-2010)
  • Contact : Françoise Duverger (Responsable Trajeo’h) -
    francoise.duverger@vinci.com
  • Mise à jour : 20/10/11

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : maladie invalidante
  • Aménagements :
  • Techniques : oui
  • Organisationnel : oui
  • Formation : contrat de rééducation professionnelle
  • Financements : VINCI
  • Partenaires : médecin du travail, Sameth, Carsat
Publié le 20 octobre 2011