Un CDD à mi-temps pour préparer une reprise d'entreprise

L’expérience

Article rédigé le 22/04/08

Une affaire de cordonnerie à reprendre

David Tavernier a installé son affaire en 1991 à Amiens, en bordure de la zone d’activité des Montières. Artisan cordonnier, il travaille seul et propose à ses clients toutes sortes de services : réparation de chaussures, ressemelage, fabrication de clés, de plaques gravées etc. Depuis deux ans, pour des raisons de santé, il cherche à céder son activité mais, bien que les affaires marchent bien, il ne trouve pas de repreneur.
Fin 2007, l’une de ses connaissances, Jean-Charles Dieu, lui fait part de sa situation. Ancien salarié du bâtiment âgé de 45 ans, il a fait une grave chute, subi quatre opérations du dos et  changé plusieurs fois de métier sans parvenir à retrouver une situation stable. Sa proposition : apprendre le métier de cordonnier avec David et, à terme, reprendre son fonds de commerce.

Un CDD pour assurer la transition

Suivi par Cap emploi, Jean-Charles fait part de son projet à son conseiller qui le soutient dans la démarche. David Tavernier lui propose de l’embaucher en CDD à mi-temps (20 heures par semaine) pour une durée d’un an, l’entreprise ne pouvant employer un salarié à temps complet. Durant cette période, il pourra se former aux différentes techniques de la profession. « C’est un métier relativement accessible. En six mois, on en acquiert facilement les bases », explique le cordonnier. Lorsqu’il n’est pas à l’atelier, Jean-Charles propose différents services à des particuliers contre rémunération en chèques emploi service, ce qui lui permet de compléter ses revenus.

Une aide de l’Agefiph pour amortir les charges

Sur le plan administratif, l’embauche est vite formalisée. « Mon comptable s’est occupé du contrat et des différentes déclarations. De son côté, Cap emploi a monté le dossier Agefiph qui m’a permis de percevoir une aide financière. Elle m’a été versée rapidement, ce qui n’est pas anodin car, pour une petite affaire comme la mienne, les charges pèsent lourd », confie Davis Tavernier.
Bien que l’intégration de Jean-Charles ne pose pas de problème particulier, le conseiller Cap emploi prend régulièrement des nouvelles et passe de temps en temps à l’atelier. « Je pense qu’il est important pour une structure comme Cap emploi de s’assurer que la voie choisie est la bonne. »

Un métier adapté sans contrainte physique

Au terme de son contrat, Jean-Charles, dont l’intérêt pour le métier se confirme, devrait donc reprendre l’affaire et devenir son propre patron. « C’est une belle opportunité, confirme David Tavernier. À Amiens, nous sommes une dizaine de cordonniers et, paradoxalement, la conjoncture est plutôt bonne pour la profession. »
Quant au handicap, il ne constitue en rien un frein. « Bien au contraire, c’est un métier tout à fait adapté : pas de port de charge, pas d’efforts soutenus, pas de positions contraignantes. La variété des tâches permet de travailler assis ou debout. »

Le témoignage

Tavernier David, gérant

« Dans tout cela, le handicap ne pèse pas bien lourd »

« La rencontre avec Jean-Charles a été une opportunité pour l’un comme pour l’autre. Aujourd’hui, il apprend un nouveau métier et se prépare à s’installer à son compte. De mon côté, j’ai trouvé un repreneur et en attendant cette échéance, il m’apporte une aide précieuse. Le soutien de l’

Agefiph

 nous permet d’assurer la transition. Et dans tout cela, le handicap ne pèse pas bien lourd. » »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Entreprise : Cordonnerie Tavernier
• Activité : cordonnerie
• Région : Picardie
• Effectif entreprise : 2
• Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
• Accord d’entreprise : NON
• Convention Agefiph : NON
• Contact : Tavernier David (gérant) :
• Mise à jour : 20/05/2008

La fiche technique

• Nombre de personnes concernées : 1
• Type de handicap : moteur
• Aménagements :
  • techniques : non
  • organisationnels : non
  • formation : non
• Financement : Cordonnerie Tavernier, Agefiph
• Partenaires : Cap emploi