Témoignage Entreprise

Un atelier de maintenance vélo « hors les murs » sur le site orléanais de BRGM

Inciter les salariés à utiliser leur vélo plutôt que leur voiture tout en leur proposant un service de maintenance sur site assuré par un Esat, telle est l’initiative prise récemment par le BRGM d’Orléans. Une idée simple qui permet d’allier développement durable et culture de la diversité…


L'expérience

Fiche rédigée le 23/09/08

Souci de l’environnement et partenariat avec le secteur protégé

Le BRGM, dont le centre scientifique et technique est implanté à Orléans, est l’établissement public de référence dans le domaine des géosciences. « C’est parce que nos bureaux sont à la campagne et que la nature de nos missions nous sensibilise à la protection de l’environnement que le BRGM a mis en place un Plan de déplacements d’entreprise (PDE) » indique Laurence Galliard, juriste au sein de l’établissement. Ce programme d’incitation des salariés à l’utilisation de modes de déplacements « doux » (vélo, covoiturage, transports collectifs…) s’est conjugué avec un autre projet : celui de développer un partenariat avec des personnes handicapées et plus particulièrement avec le secteur protégé.

Un atelier vélo deux jours par semaine

« J’avais visité quelque temps auparavant l’Esat de Lignerolles, au nord d’Orléans, se souvient Laurence Galliard. Nous leur avions alors confié quelques missions de restauration en sous-traitance et souhaitions accroître cette collaboration qui nous avait satisfaits. » Le PDE fournit justement une excellente occasion : proposer aux salariés du BRGM un service de maintenance de vélos, une incitation supplémentaire à opter pour le deux-roues. C’est dans ce contexte qu’est imaginée l’installation sur le site du BRGM d’un atelier vélo dont l’activité serait déléguée à l’Esat. Un contrat de prestation de services est établi entre les deux partenaires pour une année renouvelable : depuis le 2 septembre 2008, deux jours par semaine, un moniteur et 10 travailleurs handicapés, salariés de l’Esat, se relaient ainsi sur le site par équipe de trois à 5 personnes.

Des apprentis mécanos encadrés par un moniteur

Le moniteur, chargé d’accompagner matin et soir et d’encadrer durant la journée les équipes de l’Esat, est à l’origine mécanicien auto. Pour être en mesure de se mettre « le nez dans le guidon », il a suivi une formation d’une semaine auprès d’un CFA local. Puis il transmet à son tour une partie de ses connaissances aux apprentis mécanos qui se sont portés volontaires pour l’opération. C’est à cette fin qu’il a confectionné des fiches techniques d’entretien et de maintenance dont le contenu est entièrement illustré par des schémas et photographies, la plupart des apprentis ne sachant pas lire. Ainsi, réglages de freins, de lumière, graissages divers et changements de pièces n’ont plus de secrets pour eux. Le montant total facturé par l’Esat au BRGM est déductible à hauteur de 50 % de la contribution annuelle versée à l’Agefiph.

Un nouveau regard porté sur le handicap

« L’opération est un succès ! L’atelier est débordé, les gens doivent maintenant prendre rendez-vous avant de déposer leur vélo. Je reçois chaque semaine des messages de félicitations de la part de nombreux salariés du site et aussi d’autres établissements du BRGM, en dehors d’Orléans (qui ne sont donc pas concernés par le projet) », déclare Laurence Galliard. « Dès l’ouverture, j’ai pu observer que pas mal de gens allaient déposer leur vélo pour lui donner un coup de neuf : entre 4 et 6 par jour d’ouverture. Sans doute ne l’auraient-ils pas fait si cette initiative n’avait pas été prise. » La juriste note que les travailleurs de l’Esat, « parmi lesquels une jeune femme extrêmement motivée », gagnent un peu plus en confiance chaque jour et  paraissent moins intimidés qu’au début. Ils sont en outre ravis de leur nouvelle activité. Par ailleurs, la présence de ces personnes contribue à changer la représentation du handicap au sein de l’établissement. La directrice de l’Esat de Lignerolles se montre, elle, ravie de cette expérience hors les murs dont l’intérêt et l’enrichissement sont bien supérieurs à ceux qu’aurait généré une délocalisation au sein même de l’Esat.

Le témoignage

Galliard Laurence, juriste

« Peu de moyens pour un grand apport collectif »

« L’idée plaît beaucoup, et j’en suis ravie, parce qu’elle correspond à la réalisation d’un projet idéologique qui touche des hommes et des femmes au demeurant soucieux du respect de l’environnement.
J’insiste également sur le fait que cette action n’a pas nécessité de moyens financiers coûteux ou logistiques élaborés au regard de ce qu’elle apporte à tous aujourd’hui. Je souhaite vivement que ce projet fasse des petits dans d’autres entreprises : je suis prête à aider ceux qui voudront se lancer. Ce n’est pas tant l’organisation matérielle de l’opération qui est délicate, il s’agit surtout de bousculer les mentalités… et ça marche ! »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : BRGM
  • Activité : Recherche - Géosciences
  • Région : Centre
  • Effectif entreprise : 1 060
  • Effectif etablissement : 690
  • Effectif TH de l'etablissement : 11
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,63
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Galliard Laurence (juriste à la direction des ressources humaines) :
    l.galliard@brgm.fr
  • Mise à jour : 16/03/2009

La fiche technique

  • Durée de mise en œuvre : 8 mois
  • Nombre de salariés concernés : 10
  • Type de handicap : moteur, mental
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : non
  • Financement : Agefiph, BRGM
  • Partenaires : Esat de Lignerolles (Loiret)
Publié le 1 juin 2011