Témoignage Entreprise

Un ancien ébéniste devient micromécanicien chez Foretec

Du travail du bois à l’endoscopie industrielle, il n’y a qu’un pas ! Ni la petite entreprise Foretec de Montbrison ni Jean-Marc, candidat à l’embauche quinquagénaire, ne l’auraient imaginé au départ. Mais l’expérience l’a confirmé.


L'expérience

Article rédigé le 7/03/2012

Cap emploi, pourquoi pas ?

Fin 2009, l’entreprise Foretec décide d’élargir ses activités. Spécialisée dans le négoce de systèmes d’endoscopie industrielle, la petite société de Montbrison (Loire) fait le choix de fabriquer elle-même certains des produits figurant à son catalogue. Elle doit donc embaucher un technicien suffisamment minutieux pour monter les minuscules caméras de contrôle motorisées utilisées dans des secteurs aussi divers que l’aéronautique, le nucléaire ou la chimie. Jean-Marc Defour, le gérant de Foretec, recherche une personne ayant des compétences dans les domaines de la micromécanique et de la microélectronique. Étant membre d’un club d’entreprises, des collègues lui suggèrent d’élargir sa recherche de candidats potentiels à Cap emploi. « Je n’avais pas d’a priori particulier à l’encontre des personnes handicapées et j’ai pensé que c’était une chance supplémentaire de trouver la bonne personne. »

L’expérience et le geste sûr

Un descriptif du poste à pourvoir est établi avec un conseiller Cap emploi. Il en ressort que le candidat devra faire preuve de dextérité et d’une grande précision d’exécution. L’équipe de l’entreprise étant réduite (8 personnes), Jean-Marc Defour est également très sensible au savoir-être. Très rapidement quatre candidatures arrivent sur le bureau du chef d’entreprise. « En lisant les CV, j’avoue que j’ai été un peu dérouté car aucun des candidats n’avait l’expérience attendue en micromécanique. Mais Cap emploi m’a encouragé à les recevoir et à tester leur capacité. » Deux d’entre eux sont retenus et effectuent un court essai dans le cadre de l’évaluation en milieu de travail, proposée par Pôle emploi. Il en ressort que Jean-Marc, ancien ébéniste âgé d’une cinquantaine d’année, répond parfaitement aux critères du poste. S’il est un peu intimidé par ce métier qu’il ne connaît pas, il a la patience, le geste sûr pour manipuler les fils et les pièces de quelques millimètres, et surtout le souci du travail bien fait. Il affiche par ailleurs une véritable motivation. Le temps de tester ses nouveaux produits sur le marché, Jean-Marc Defour lui propose un CDD de 12 mois.

Formé par l’ingénieur maison

Pour se former à son nouveau métier, le nouveau salarié est accompagné pendant plusieurs semaines par l’ingénieur maison qui a lui même développé les produits. Au fur et à mesure, des fiches d’instruction de montage sont réalisées pour aider Jean-Marc. Elles seront de toutes façons utiles à l’avenir en cas de nouvelle embauche. Avec l’aide de Cap emploi, un léger aménagement de poste est également réalisé. Jean-Marc souffre de problèmes de dos et son travail, exécuté le plus souvent en position assise, rend nécessaire l’acquisition d’un siège ergonomique. « Cap emploi m’a bien orienté dans les demandes d’aides adressées à l’Agefiph car j’avoue que ces choses-là me dépassent un peu », reconnaît le gérant de Foretec.

Un processus d’embauche tout à fait classique

À l’issue de son CDD, Jean-Marc est confirmé en CDI. En un an, il a progressivement acquis les compétences qui lui manquaient au fur et à mesure du lancement des nouveaux produits. « Finalement, dès l’instant où le contact a été établi avec Cap emploi, nous avons suivi un processus d’embauche on ne peut plus classique, conclut Jean-Marc Defour. Le handicap n’est jamais entré en ligne de compte. Je me serais sans doute posé des questions si l’on m’avait proposé des candidats déficients visuels ou présentant des difficultés motrices des membres supérieurs. Mais les critères avaient été bien posés dès le départ avec Cap emploi. Ils ont su viser juste du premier coup. Pour le reste, étant très proche de mon équipe, je recrute beaucoup au feeling. » Quant à la question de l’âge du salarié, Jean-Marc Defour la balaie d’un revers de main : « Toute cette problématique autour des seniors est assez agaçante. Quant on a la chance de trouver des gens compétents qui ont envie travailler, on ne regarde pas plus leur âge que leur handicap. »

Le témoignage

Jean-Marc Defour, gérant de Foretec

« Si j’avais fait l’erreur de m’en tenir à son CV, je n’aurais pas embauché Jean-Marc »

« Le rôle de Cap emploi a été déterminant dans cette embauche. Je cherchais un candidat maîtrisant la micromécanique et Jean-Marc s’est présenté avec un passé d’ébéniste. Il ne connaissait rien au métier et se posait lui-même des questions sur sa capacité à réaliser ces tâches. Si j’avais fait l’erreur de m’en tenir à son CV, je ne l’aurais pas reçu en entretien. Cap emploi a insisté, à juste titre, en me recommandant de lui faire faire un test de microsoudure. Test qu’il a passé sans difficulté et qui a rassuré tout le monde. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Forectec
  • Activité : Industrie des biens qu'équipement
  • Région : Rhône-Alpes
  • Effectifs : 8 salariés
  • Effectifs TH : 4
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Contact : Jean-Marc Defour (gérant) –
    jmdefour@foretec.fr
  • Mise à jour : 7/03/12

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    - techniques : oui
    - organisationnel : non
    - formation : oui
  • Financements : Foretec, dispositif de droit commun, Agefiph
  • Partenaires : Cap emploi, Pôle emploi
Publié le 7 mars 2012