Un ajusteur réembauché par son employeur cinq ans après son licenciement pour inaptitude
L'expérience
Fiche rédigée le 02/03/09
François, ajusteur, licencié pour inaptitude
La mécanique de précision et le traitement de surface pour les grands donneurs d’ordre de l’industrie aéronautique constituent le cœur de métier de la société Chatal, installée à Herbignac, en Loire-Atlantique, et à Redon, en Ille-et-Vilaine. En mai 1999, l’établissement d’Herbignac embauche François à un poste d’ajusteur. Souffrant de problème de dos, il est titulaire de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Deux ans après son embauche, le salarié est arrêté pendant près de douze mois en raison de son état de santé. À son retour dans l’entreprise, en mars, le médecin du travail déclare un avis d’inaptitude définitive à son poste d’ajusteur. « À l’époque, se souvient Marie-Laure Bellorge, assistante RH, l’entreprise était plus petite. Une procédure de reclassement a été entamée mais n’a pas abouti, faute de poste et malgré toute notre bonne volonté pour garder François » . Le salarié demande à être licencié et quitte donc l’entreprise.
Une période d’essai, cinq ans plus tard, pour un éventuel retour
François reste en lien avec son ex-employeur et vient de temps en temps saluer ses anciens collègues. Marie-Laure Bellorge assure « qu’il restait très motivé pour retravailler et retrouver son poste d’ajusteur » . De son côté, l’entreprise se dit prête à le réintégrer si son état de santé le lui permet. Après cinq années d’absence, François revient effectuer chez Chatal une EMT (évaluation en milieu de travail), initiée par Pôle emploi. Cette dizaine de jours de stage se révèle positive pour le salarié comme pour l’employeur. François est plus que jamais décidé à réintégrer son poste. Le médecin du travail, qui avait entre temps prononcé une inaptitude temporaire, du fait de l’amélioration de l’état de santé du salarié, lui donne le feu vert mais à temps partiel (19 heures par semaine) et suggère l’achat d’un siège ergonomique à usage personnel.
François réintégré à temps partiel
Au vu du rapport du médecin du travail, la société Chatal se met en relation avec Cap Emploi pour monter le dossier Agefiph de François. Ayant déjà perçu une prime à l’insertion pour l’embauche du salarié en 1999, l’entreprise ne peut y prétendre une seconde fois. En revanche, elle reçoit une prime initiative emploi et une aide pour l’acquisition du fauteuil ergonomique. A l’atelier, son responsable de production organise le planning en fonction du nouvel aménagement horaire de François qui, à sa demande, ne travaille que le matin, de 7h30 à 12h15.
Chatal sollicite le Sameth pour une analyse préventive des postes
« François conserve des douleurs physiques et porte en permanence un corset. Mais il est très heureux de retravailler et tout se passe bien », assure Marie-Laure Bellorge. Au sein de l’entreprise, tout le monde éprouve une réelle satisfaction d’avoir participé à la réinsertion professionnelle d’un ancien salarié. « Depuis cette expérience, nous avons engagé une démarche en partenariat avec le Sameth en direction des salariés en situation de handicap. Le Sameth est venu dans l’entreprise une demi-journée pour observer les différentes situations de travail et pour rencontrer les personnes qui avaient déjà manifesté des difficultés à leurs postes ou que nous avions identifiées. Cette démarche doit nous conduire à des solutions permettant d’anticiper les situations de difficulté et d’augmenter les possibilités de solutions. »
Le témoignage
Bellorge Marie-Laure, assistante RH
« François n’a jamais lâché, nous non plus »
« L’expérience de la réintégration de François, cinq ans après son licenciement pour inaptitude, nous a tous beaucoup apporté. C’est une belle leçon de ténacité. Il n’a jamais lâché, mais nous non plus. Cet exemple illustre également les valeurs qui portent notre entreprise familiale : le respect de la personne et de la fonction. Elle ouvre aujourd’hui la voie à une structuration de notre démarche pour intervenir plus en amont d’une situation vécue comme problématique par un salarié. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : Chatal SAS
- Activité : mécanique de précision
- Région : Bretagne
- Effectif entreprise : 208
- Effectif TH de l'entreprise : 8
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,15
- Accord d’entreprise : NON
- Convention Agefiph : NON
rh.chatal@chatal.com - Mise à jour : 20/04/2009
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : moteur
- Aménagements :
- techniques : oui
- organisationnels : oui
- de formation : non
- Financement : Chatal, Agefiph
- Partenaires : Pôle emploi, Cap Emploi, médecin du travail, Sameth