Témoignage Entreprise

Treize ans d’évolution professionnelle au sein du CIC pour Philippe Révillon, cadre bancaire et athlète paralympique

S’il accumule les médailles depuis son entrée en compétition en 1997, Philippe Révillon poursuit également une carrière de cadre bancaire au siège nantais du CIC. Son employeur soutient l’athlète mais veille également à l’évolution professionnelle du salarié.


L’expérience

Fiche rédigée le 02/04/08

Des diplômes et des médailles

En mars 1995, le siège de CIC Banque CIO–BRO à Nantes recrute Philippe Révillon au sein de sa direction Marketing à un poste d’adjoint au responsable du marketing direct. Malgré le manque d’expérience caractéristique de tout jeune diplômé arrivant sur le marché du travail, le jeune homme, alors âgé de 25 ans, présente le profil  pour accéder à cette fonction : parcours secondaire et universitaire sans faute, diplôme de l’ESCA d’Angers et troisième cycle en sciences de la communication obtenu à Nantes, esprit créatif et personnalité ouverte. Pour son recruteur de l’époque, ses qualités et sa personnalité justifient pleinement l’embauche.
Pourtant, Philippe présente deux particularités : d’une part, il est reconnu travailleur handicapé du fait de sa petite taille et de difficultés de mobilité (il se déplace en fauteuil). D’autre part, c’est un sportif très engagé qui pratique la natation.
Cette passion le conduit à débuter officiellement la compétition en 1997 au sein de la Fédération Française Handisport pour atteindre un niveau international au championnat d’Europe de natation de 1999 (deux médailles d’argent). Dès lors, il est présent à tous les grands rendez-vous internationaux, notamment les Jeux paralympiques de Sydney (2000), puis ceux d’Athènes (2004), où il enrichit son palmarès de nouvelles médailles (bronze et argent) et il se prépare depuis 9 mois en vue de ceux de Pékin.

Pas de freins à la mobilité interne

Le handicap de Philippe ne constitue en aucun cas un frein à son intégration dans l’entreprise. Malgré sa mobilité réduite, il gère parfaitement ses déplacements, en toute autonomie, et conduit sa propre voiture pour venir travailler. Le siège de la banque est quant à lui totalement équipé et ne présente pas de difficultés d’accessibilité.
Philippe a bénéficié du dispositif d’accueil mis en place par la banque pour tout nouvel embauché et sa personnalité et ses compétences lui ont permis de s’intégrer très rapidement au sein de son équipe.

«Comme tout nouvel arrivant, Philippe a dû trouver sa place dans l’entreprise», note Sylvie Gellard, chargée de mission emploi au sein de la DRH. Au bout d’un an, il se voit confier un poste de Rédacteur Marketing direct puis, en 2001, il rejoint le service formation, à la DRH, où il est chargé de concevoir les outils pédagogiques utilisés lors des formations internes. Une nouvelle étape est franchie en 2006, lorsqu’il rejoint la plateforme SVP Banque-assurance, où il est chargé de conseiller par téléphone les collaborateurs du réseau sur l’utilisation des applicatifs informatiques internes utilisés pour toutes les opérations de la clientèle «Cette nouvelle fonction lui a demandé un gros effort en matière de formation, car n’ayant pas d’expérience du métier d’agence, il a dû acquérir des connaissances et des compétences complètement nouvelles pour lui. Il s’est bien adapté à son nouvel emploi et s’est totalement investi. Il a pratiquement atteint aujourd’hui le même niveau de performance que ses collègues », constate Sylvie Gellard.

Temps de travail aménagé pour cause d’entraînement

Tout au long de son parcours au sein de l’entreprise, Philippe n’a pas eu besoin de dispositif d’accompagnement spécifique. Le CIC a simplement sollicité l’Agefiph en 2001 pour l’acquisition d’un fauteuil électrique et d’un fauteuil de bureau ergonomique adapté à sa taille. « Ses collègues l’aident éventuellement en cas de besoin pour de petits gestes quotidiens, mais cela se fait le plus naturellement du monde », commente Sylvie Gellard. Il est probable en revanche qu’il ait dû déployer beaucoup d’énergie à son arrivée dans l’entreprise, car son handicap s’ajoutait à l’époque aux difficultés d’intégration ordinaires d’un jeune salarié. « Il est évident que la direction des ressources humaines et sa hiérarchie directe l’ont suivi de très près à l’époque, comme nous continuons à le faire aujourd’hui. »
En effet, chaque nouvelle échéance sportive suppose un temps important d’entraînement et de préparation. La banque a ainsi aménagé le temps de travail du salarié pour mieux soutenir l’athlète : de dix jours de congés accordés pour les premiers championnats d’Europe en 1999, l’entreprise a accepté de passer à un mi-temps de 9 mois, rémunéré à 90 % du salaire, pour la préparation des Jeux d’Athènes en 2004, et il bénéficie d’un mi-temps rémunéré à 100 % pendant un an depuis septembre 2007, en vue des Jeux de Pékin, à l’automne 2008. « C’est un effort financier de la part de l’entreprise, mais aussi un effort de l’équipe de travail et de l’encadrement qui acceptent de s’organiser en conséquence durant cette période », souligne Sylvie Gellard.

Un soutien pour l’athlète, des exigences vis-à-vis du salarié

Aux yeux des salariés du siège, Philippe Révillon est aujourd’hui une personnalité et chacune de ses performances sportives est portée avec fierté. «Après ses performances aux Jeux d’Athènes en 2004, dans les couloirs, on l’interpelait, on l’encourageait, on le félicitait  et ses succès ont été fêtés comme il se doit. Il ne viendrait à l’idée de personne aujourd’hui de contester les aménagements de son temps de travail consentis par l’entreprise » . Au-delà du cercle de ses collègues de travail, le parcours sportif de Philippe Révillon a été valorisé au travers des supports de communication interne et de communiqués de presse. « Le soutien accordé à l’athlète n’enlève rien aux exigences vis-à-vis du salarié », précise Sylvie Gellard
Quant à son évolution professionnelle, elle n’est pas terminée. Dans la perspective d’une réorganisation partielle des services du siège, Philippe Révillon a émis le souhait d’aller travailler en agence. « Sa demande sera évidemment étudiée. Nous ne sommes pas opposés à cette reconversion, mais il faudra trouver l’agence et l’équipe susceptibles de l’accueillir. Pour le reste, seuls sa personnalité, ses compétences et son engagement professionnel seront déterminants. »

Le témoignage

Gellard Sylvie, chargée de mission emploi au sein de la

DRH

« Sur le plan professionnel, Philippe ne bénéficie d’aucun privilège »

« Comme tout salarié, Philippe a ses points forts et ses faiblesses. Son parcours d’athlète lui confère un statut un peu particulier au sein de l’entreprise, mais sur le plan strictement professionnel, il ne bénéficie d’aucun avantage particulier. Son handicap est évidemment pris en compte et les différents postes qu’il a occupés jusqu’ici ont été choisis avec soin en fonction de ses souhaits, de ses compétences, de sa mobilité réduite et de son engagement sportif. Au-delà de ses performances sportives, il est unanimement reconnu pour son dynamisme et son investissement personnel. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Crédit Mutuel CIC
  • Entreprise : siège CIC Banque CIO-BRO (Nantes)
  • Activité : banque, assurance
  • Région : Pays de la Loire
  • Effectif entreprise : 3 144 (CIC Banqie CIC-BRO)
  • Effectif etablissement : 541 (siège)
  • Effectif TH de l'entreprise : 19
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,19
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Gellard Sylvie (chargée de mission Emploi au sein de la DRH) :
    gellarsy@cic.fr
  • Mise à jour : 23/04/2008

La fiche technique

  • Ancienneté du salarié dans l'entreprise : 13 ans
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui (pour raisons sportives)
    • formation : oui
  • Financement : CIC, Agefiph
Publié le 27 septembre 2010