Suite à un diagnostic, Helpi se met en mouvement sur l’emploi des personnes handicapées

Le handicap, l’entreprise Helpi le côtoie depuis sa création en 2015. Quotidiennement, les collaborateurs de cette société spécialisée dans les services à domicile interviennent – entre autres – chez des personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Sur le volet emploi, en revanche, l’entreprise était encore, il y a peu, beaucoup moins à l’aise. « Nous avions la volonté de recruter des collaborateurs en situation de handicap, dans la continuité de notre politique Diversité, mais nous ne savions pas comment aborder le sujet », reconnaît Noémie Gobé, la directrice des ressources humaines. 

Quels leviers activer pour ouvrir l’entreprise à ces candidats ? Comment les intégrer et les accompagner ? Comment mobiliser les encadrants des huit agences, réparties sur les départements des Ardennes et de la Marne ? 

En 2022, alors que l’entreprise vient de signer la charte de la Diversité, elle se voit conseiller, par le groupe Malakoff Humanis, dont elle est cliente, de réaliser un diagnostic action, cofinancé par l’Agefiph. « Nous avions besoin d’un regard extérieur pour analyser nos pratiques et nous aider à définir un plan d’actions. Le diagnostic a été un élément déclencheur. Il nous a permis de nous mettre en mouvement sur le sujet et d’obtenir les premiers résultats assez rapidement », poursuit Noémie Gobé. 

Concrètement, la direction des ressources humaines échange avec un consultant au cours de deux réunions en visioconférence. Tout est passé au crible : les valeurs de l’entreprise, son organisation, ses métiers, ses méthodes de recrutement… La thématique RH est d’autant plus stratégique qu’Helpi a connu un très fort développement ces dernières années. Ses effectifs ont presque triplé suite au rachat successif de plusieurs concurrents. 

Le diagnostic aboutit à une série de préconisations à partir desquelles l’entreprise détermine sa feuille de route. « On ne nous a rien imposé, souligne Noémie Gobé. Nous avons construit notre projet en fonction de nos priorités et laissé certaines propositions de côté. »

Première action engagée en mai 2023 : la remise à plat du processus de recrutement. « Il ne s’agit pas de tout révolutionner mais de faire en sorte que la thématique handicap soit présente à toutes les étapes », poursuit la DRH. L’entreprise retravaille ses supports de recrutement, ses offres d’emploi. Elle intègre la notion de handicap dans les dossiers de candidature de stagiaires, dans les trames d’entretiens et les questionnaires proposés au moment de l’embauche ou à l’issue de la période d'essai.

« L’enjeu est, d’une part, de rassurer les candidats, de les encourager à évoquer les besoins spécifiques qu’ils peuvent éventuellement présenter, d’autre part, de leur faire comprendre que nous avons les clés en main pour prendre en compte ces besoins. Cela peut passer par des aménagements de poste, l’organisation du temps de travail ou encore des aides pour réaliser certaines tâches. » La thématique handicap s’invite aussi dans les entretiens annuels et les entretiens professionnels afin de prévenir d’éventuelles situations d’inaptitude de salariés déjà présents dans l’entreprise.

Dès le mois de juin 2023, deux assistantes en ressources humaines sont missionnées en tant que référentes handicap pour orienter, informer et accompagner les personnes concernées. Parallèlement, un travail de sensibilisation est engagé en direction des encadrants des différentes agences, invités à participer à des ateliers sur le handicap. 

Quelque mois plus tard, en novembre 2023, d’autres ateliers sont proposés cette fois aux intervenants à domicile dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Ils participent à des séances de questions/réponses et à des mises en situation, via notamment l’utilisation d’une combinaison spécifique reproduisant les effets du vieillissement et de certains handicaps. « Il est important de se rendre compte que tout un chacun peut être porteur de handicap à un moment de sa vie. Cela contribue à démystifier le sujet », note Noémie Gobé. De fait, des salariés en poste ont pris l’initiative, depuis, d’évoquer leur situation. Une auxiliaire de vie a notamment pu être reclassée sur un poste en agence. Pour compléter la démarche de sensibilisation, Helpi prévoit de former les membres du CSE d’ici l’été 2024. 

Depuis le diagnostic, nous avons pris un élan. Nous nous sentons beaucoup plus à l’aise sur le sujet. Au fond, les préconisations qui nous ont été faites reposent sur des idées assez simples à mettre en œuvre même s’il s’agit ensuite d’une démarche qui doit s’inscrire dans la durée.

Entreprise : Helpi

Activité : services aux personnes

Région : Grand Est

Effectif : 550

Effectif TH : 34

Contact : Noémie Gobé, DRH – noemie.gobe@helpi.fr

Mise à jour : 07/02/2024

Prestation réalisée : diagnostic action 

Financements : Agefiph, Malakoff Humanis

Partenaires : cabinet de conseil