STMicroelectronics prépare des futurs candidats à l’embauche grâce à un dispositif innovant alliant préformation et inté
L'expérience
Article rédigé le 7/03/2012
Élever le niveau de formation des personnes handicapées
Depuis 2003, le groupe franco-italien STMicroelectronics, premier fabricant mondial de semi-conducteurs a mis en place une politique de RSE (responsabilité sociale des entreprises) intégrant, pour la partie sociale, différentes initiatives, dont la signature d’accords locaux pour l’emploi des personnes handicapées. En janvier 2010, cette démarche a été élargie au plan national par la signature d’un accord de groupe.
Dans le cadre du volet recrutement de son projet handicap, STMicroelectronics a porté depuis plusieurs années sa réflexion sur la question de l’employabilité des personnes handicapées. Dès 2008, son usine de Rousset (Bouches-du-Rhône) a expérimenté avec l’Afpa un dispositif de Formation d’Adaptation aux Métiers (FAM) permettant à des candidats handicapés n’ayant pas les pré-requis d’accéder au titre professionnel de Conducteur d’installation de machine automatisée (Cima). Généralisé à toute la France en 2010, ce dispositif a permis de former et de recruter une quarantaine d’opérateurs en salle blanche.
« Forts de cette première expérience, nous avons aussi voulu donner accès à un niveau de formation supérieur et ne pas nous cantonner à un seul métier en offrant également d’autres perspectives aux personnes handicapées pour répondre aux besoins de tous les services de l’entreprise », explique Claude Boumendil, responsable du Pôle RH-RSE France.
Construire et valider un projet professionnel
Un nouveau projet a ainsi vu le jour autour de deux sites importants du groupe, implantés à Grenoble et à Crolles (Isère). Il s’est construit sur le Contrat d’insertion professionnelle intérimaire (CIPI), qui a pour objet de faciliter l’insertion ou la réinsertion dans l’emploi de personnes sans emploi via une période de formation (théorique et pratique) suivie d’une mission d’intérim. STMicroelectronics et une entreprise de travail temporaire partenaire ont imaginé un parcours en trois temps : tout d’abord, les personnes suivent une formation de trois semaines, au cours de laquelle elles peaufinent leur projet professionnel, reprennent confiance en elles-mêmes et apprennent à se présenter et à parler de leur handicap. Vient ensuite une période pratique d’une semaine en immersion dans l’entreprise dans le cadre d’une évaluation en milieu de travail (EMT) : les personnes intègrent une équipe, découvrent le métier ; des liens se créent avec le personnel. Dans un troisième temps, les candidats effectuent une mission d’intérim de sept semaines qui les place dans les conditions réelles de travail. « Au terme de ce parcours, les candidats peuvent entamer une formation qualifiante au sein d’un centre de formation identifié en amont, dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. Certains peuvent être ensuite embauchés directement en CDI », détaille Claude Boumendil.
Partenariat autour du sourcing
« Dans ce type de projet, le nerf de la guerre, c’est bien sûr le sourcing, poursuit le responsable du Pôle RH-RSE. À partir d’un cahier des charges élaboré en interne, nous avions travaillé avec l’entreprise de travail temporaire et Cap emploi Isère. Nous avons ciblé des personnes en reconversion ou des jeunes sans emploi ayant déjà une amorce de projet professionnel. Chaque candidat est passé devant un petit jury associant STMicroelectronics, l’entreprise de travail temporaire et le Cap emploi. » .
Pour cette phase expérimentale, sept personnes présentant des profils et des handicaps très divers ont été retenues. « Chacune avait un projet différent : l’une voulait s’orienter vers le service achat, l’autre vers les ressources humaines, une troisième vers le support à la fabrication… Peu importent ces choix. La formation de départ est totalement indifférenciée. »
Quant aux éventuels besoins d’aménagement, ils ont été identifiés en amont avec le service médical. « Mais, souligne Claude Boumendil, ils ne représentent généralement pas un grand investissement : un aménagement d’horaire, un grand écran d’ordinateur... ce n’est pas le point principal, seuls comptent le projet et les compétences. »
Une possible évolution interentreprises
Démarré en avril 2011, le programme a permis à cinq des sept candidats d’arriver au terme du parcours à mi-juillet. Dès septembre, ils ont signé leur contrat de professionnalisation, les uns à Grenoble, les autres à Crolles.
« Évidemment, ce projet s’appuie sur le travail en amont déjà réalisé au sein du groupe dans le cadre de l’accord, notamment en terme de sensibilisation, précise Claude Boumendil. Les candidats n’arrivent pas en terre inconnue. Les équipes sont déjà préparées. Par exemple, le fait qu’à son arrivée dans l’entreprise une personne en situation de handicap se voie immédiatement associer un tuteur ou un référent est entré dans notre mode de fonctionnement. Il se justifie d’autant plus pour un contrat de professionnalisation. »
Avant d’envisager une possible extension de l’expérience sur d’autre sites du groupe, STMicroelectronics prévoit de renouveler prochainement l’opération, dans l’Isère toujours, mais cette fois-ci en partenariat avec d’autres entreprises afin d’élargir les possibilités d’orientations des futurs candidats.
Le témoignage
Claude Boumendil, responsable projet RSE France
« Le Cipi fait un peu figure de sas de sécurisation »
« Le dispositif que nous avons mis en place autour du CIPI fait un peu figure de sas de sécurisation pour l’ensemble des acteurs : d’une part, pour les personnes qui ont le temps de mûrir leur projet et de vérifier la pertinence de leur choix ; d’autre part pour l’entreprise, et notamment pour le service qui les accueillera, dans la mesure où la période de formation puis la période d’intérim donnent le temps à chacun de se connaître et de créer des liens. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : STMicroelectronics (Isère)
- Groupe : STMicroelectronics France
- Activité : industrie microélectronique
- Région : Rhône-Alpes
- Effectifs France : 11 000
- Effectifs Grenoble-Crolles : env. 6 000 personnes
- Effectifs TH Grenoble-Crolles : env. 150 personnes
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 9
- Accord de groupe : oui
- Contact : Claude Boumendil, responsable du Pôle RH-RSE France –
claude.boumendil@st.com - Mise à jour : 27/03/12
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 7
- Type de handicap : tous types
- Aménagements :
- techniques : oui
- organisationnel : oui
- formation : oui - Financements : STMicroelectronics, Opca
- Partenaires : Cap emploi, ETT, Pôle emploi, centres de formation