Témoignage Entreprise

STEF-TFE met en place une hotline à la disposition de ses salariés pour les informer sur les démarches de reconnaissance

Dans le cadre de son accord d’entreprise, le groupe de transport et de logistique a confié à un prestataire extérieur la gestion d’une permanence téléphonique destinée à renseigner les salariés sur les démarches liées au handicap et sur la politique de l’entreprise.


L’expérience

Article rédigé le 07/09/09

Un service destiné aux salariés

En décembre 2006, le groupe STEF-TFE signe un accord d’entreprise d’une durée de trois ans pour l’emploi et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées. Pour le spécialiste européen de la logistique du froid, l’enjeu est de répondre à l’obligation d’emploi posée par la loi Handicap de 2005, tout en prenant en compte la réintégration des emplois dits « exclus » dans l’assiette de calcul de la contribution Agefiph. Avec quelque 3 500 chauffeurs salariés, l’impact de la nouvelle loi est particulièrement lourd : la contribution à l’Agefiph est purement et simplement doublée. L’accord d’entreprise fixe un certain nombre d’objectifs en termes de recrutement, de maintien dans l’emploi, communication/sensibilisation. Comme la plupart des entreprises, STEF-TFE s’interroge sur la présence, parmi ses effectifs, de salariés handicapés qui n’auraient pas déclaré leur situation. « Au début de la démarche, il avait été évoqué l’idée d’adresser un courrier à l’ensemble des salariés, mais elle a été abandonnée car en général, les gens ne sont pas rassurés à l’idée de déclarer leur handicap », confie Robert Isabella. Il semble plus judicieux, en revanche, de mettre à disposition des salariés une ligne téléphonique anonyme où les salariés pourront se renseigner sur les démarches, sur leurs droits et se rassurer quant à l’éventuelle déclaration de leur handicap. »

Des actions de communication et de sensibilisation

La hotline de STEF-TFE est mise en place dès la signature de l'accord. Elle est assurée par le cabinet de consultants qui a accompagné l'entreprise dans la démarche. « Tout salarié peut y recourir quand il le souhaite, de façon strictement anonyme. Le prestataire lui fournit tous les renseignements dont il a besoin sans jamais lui demander son nom » . À elle seule, cette permanence téléphonique ne suffit évidemment pas. Dès 2007, l'entreprise lance une campagne de communication en direction des salariés. Une première brochure présentant les engagements de l'entreprise leur est adressée. Parallèlement, 470 directeurs de site, responsables RH et coordonnateurs syndicaux participent à des journées de sensibilisation entre 2007 et 2008. Mi-2008, alors que l'accord d'entreprise parvient à mi-parcours, un bilan intermédiaire est également diffusé auprès du personnel à la demande des partenaires sociaux. À chacune de ces occasions, l'existence et la vocation de la hotline sont rappelées.

Un climat de confiance renforcé

« Nous avons enregistré 35 appels en 2007 et 49 en 2008, comptabilise Robert Isabella. C'est peu au regard du nombre de salariés du groupe, mais, outre la progression, il est intéressant de constater que le bilan intermédiaire à lui seul a suscité plus d'une trentaine d'appels. C'est ce qui nous a décidés à maintenir le dispositif. » Chaque appel ne se traduit pas nécessairement par une déclaration, mais la hotline permet de renforcer le climat de confiance entre les salariés et l'entreprise. Par ailleurs, la nature des questions posées est utile pour évaluer l'impact de la communication autour de l'accord. Parmi les thèmes les plus souvent abordés (qui sont communiqués à la mission handicap), on retrouve la démarche de la demande de RQTH et l'intérêt qu'elle peut représenter pour le salarié ; les procédures d'accompagnement mises en place par le groupe ; le rôle du médecin du travail ; le fonctionnement du mi-temps thérapeutique ; les difficultés relationnelles avec la hiérarchie directe du fait de telle ou telle inaptitude ; les risques de licenciement pour inaptitude et les recours possibles.

Un outil au service de la politique de STEF-TFE

Si son impact direct est difficilement mesurable, le dispositif a contribué à l'avancée de la politique handicap du groupe qui passe d'un taux d'emploi de 2,78 avant la signature de l'accord à 3,54 % fin 2008. Sur le plan des effectifs, STEF-TFE est ainsi passé de 277 salariés handicapés à 442. « Pour la seule année 2008, nous avons enregistré 63 reconnaissances, ce qui montre bien que les salariés sont moins réticents à faire connaître leur handicap. » Robert Isabella note par ailleurs que la hotline ne sert pas seulement aux salariés. « Par ce biais, j'ai également été interpellé par un médecin du travail que je ne connaissais pas et qui voulait attirer mon attention sur l'un de nos sites. » Convaincue de l'utilité de ce service, l'entreprise envisage d'afficher le numéro dans l'ensemble de ses sites. »

Le témoignage

Isabella Robert,

DRH

 adjoint du pôle transport

« Les déclarations des salariés sont en premier lieu liées aux engagements de l’entreprise et aux actions qu’elle mène »

« Il ne faut pas se faire d’illusion sur ce type de dispositif. Une hotline comme la nôtre a certes une vraie utilité, mais le nombre d’appels reste relativement limité. L’objectif n’est pas d’identifier les gens pour pouvoir déclarer leur handicap, mais de leur permettre d’accéder à toutes les informations utiles en vue d’engager une démarche de reconnaissance dans laquelle l’entreprise n’a pas à intervenir. Par ailleurs, c’est un bon indicateur des questions que se pose le personnel. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les déclarations des salariés sont en premier lieu liées aux engagements de l’entreprise et aux actions qu’elle mène. S’il n’y a pas de signes forts de la part de l’employeur, les gens n’auront pas confiance. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : STEF-TFE
  • Entreprise : STEF-TFE
  • Activité : Transport et logistique
  • Région : France
  • Effectif entreprise : 15 000
  • Effectif TH de l'entreprise : 442
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 14,94
  • Accord d’entreprise : OUI
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Isabella Robert (DRH adjoint du pôle transport) :
    robert.isabella@stef-tfe.com
  • Mise à jour : 07/09/2009

La fiche technique

  • Diagnostic : oui (3 mois)
  • Accord : 2007 -2009 (3 ans)
  • Budget accord : 550 000 euros (2007)
  • Cofinancements : STEF-TFE, Agefiph
Publié le 24 septembre 2010