SoLocal group aide un jeune homme malvoyant à construire son parcours de formation

Des profils rares et très demandés

Spécialisé dans la communication et la publicité digitale locale des entreprises, SoLocal group est surtout connu du public pour ses marques PagesJaunes.fr ou Mappy. L’entreprise emploie 4 600 salariés, principalement sur des métiers liés aux technologies de l'information et de la communication.

Depuis une petite dizaine d’années, le groupe a construit une démarche handicap, d’abord en conventionnant avec l’Agefiph puis à travers deux accords triennaux.

L’une des problématiques de Farida Amrani, en charge de la mission handicap, est de développer le recrutement de collaborateurs handicapés sur le cœur de métier du groupe : l’informatique et les technologies web. Mais les candidats ayant les niveaux de formation attendus dans ces domaines (bac+3 à 5) sont rares sur le marché et tous les grands employeurs du secteur sont à l’affût des profils qui pourraient se présenter.

« En 2015, nous nous sommes rapprochés d’autres entreprises qui connaissaient les mêmes difficultés de recrutement que nous dans l’idée d’imaginer ensemble une solution ». Puisqu’il y a pénurie de candidats, il faut susciter des vocations et aider les personnes intéressées à développer leur employabilité. C’est ainsi que SoLocal Group, en partenariat avec des entreprises comme Sogeti, Cap Gemini, Sopra Steria, Orange, Dassault System et Atos, s’associe à l’université de Cergy-Pontoise pour construire une formation sur mesure en alternance.

Un accompagnement sur mesure pour Maxime

Le projet cible le métier de développeur sur lequel les entreprises ont des besoins clairement identifiés. Il prévoit d’y préparer les candidats en un an via une licence professionnelle Web et Applications Mobiles (LPWAM). L’idée est de constituer un petit groupe d’un douzaine de personnes – ils seront finalement 9 – afin d’assurer une proximité avec les enseignants. Le choix de l’alternance garantit aux étudiants une expérience pratique immédiate en entreprise.

« Il a fallu un peu de temps pour mettre en place le dispositif car, entre les entreprises et l’université, le temps des uns n’est pas toujours celui des autres, et l’enjeu était de faire du sur-mesure », précise Farida Amrani.

La sélection des candidats est assurée par un cabinet de recrutement, en lien avec les acteurs de l’emploi que sont Cap emploi, Pôle emploi et les missions locales.

SoLocal Group retient la candidature de Maxime, un jeune homme malvoyant, issu du Centre de rééducation professionnelle Paul-et-Liliane-Guinot de Villejuif. Il est intégré à l’équipe de développeurs de l’application Android de PagesJaunes, dont il est notamment chargé d’améliorer l’accessibilité. « Avec son tuteur, son manager et son N+2, nous avons préparé sa prise de poste, poursuit la responsable de la mission handicap. La configuration de l’outil informatique a été relativement aisée. Il a surtout fallu veiller à lui trouver un emplacement suffisamment lumineux et l’accompagner, au début, le temps qu’il trouve ses repères dans les locaux de l’entreprise. »

Quelle école pour aller plus loin ?

Au bout d’une année, Maxime décroche sa licence professionnelle. Son projet initial était de se spécialiser pour pouvoir travailler rapidement. Mais compte tenu de son potentiel et des besoins du marché, son manager l’encourage à poursuivre sa formation en s’orientant sur un master de développement informatique. L’entreprise est prête à l’accompagner. Le jeune homme accepte la proposition. Avec l’appui de la mission handicap, il se met en quête d’une école susceptible de l’accueillir. « Nous avons été très désagréablement surpris, confie Farida Amrani. Nous pensions qu’il serait plus facile de travailler avec une école qu’avec l’université, mais la plupart des établissements consultés n’étaient tout simplement pas prêts à accueillir un étudiant malvoyant. »

Au terme d’une course contre la montre, l’IMIE Paris accepte finalement de jouer le jeu. Chez SoLocal, où il signe un contrat de professionnalisation de 2 ans, Maxime reste dans la même équipe et continue à travailler sur les mêmes projets. Du fait de l’évolution de sa déficience visuelle, il utilise de plus en plus un logiciel de reconnaissance vocale pour faire du codage informatique. D’ici septembre 2019, si tout va bien, il sera titulaire d’un master 2 de développeur et aura derrière lui trois années d’expérience professionnelle, à valoriser chez SoLocal ou chez un autre employeur.

Farida Amrani, responsable Mission Handicap & Diversité

« Pour construire ensemble des projets de formation, il faut d’abord parler le même langage »

Prendre en compte le handicap dans le cadre d’une formation suppose de construire un dispositif personnalisé, en dehors des trames habituelles, avec des personnes dédiées, des points réguliers, un calendrier adapté… Avec le temps, nous avons appris à gérer cette individualisation dans l’entreprise mais les universités et les écoles ne sont pas toutes aussi avancées dans ce domaine. Pour construire ensemble des projets de formation, il faut d’abord parler le même langage et intégrer les mêmes logiques.

• Groupe : SoLocal Group
• Entreprise : SoLocal Group
• Région : Ile-de-France
• Contact : Farida Amrani, responsable mission handicap - famrani@solocal.com

• Type de handicap : déficience visuelle
• Aménagements
  • techniques : oui
  • organisationnel : oui
  • formation : oui
• Accord agrée : oui (2e accord)
• Financements : SoLocal group, droit commun
• Partenaires : collectif interentreprises, université de Cergy-Pontoise, IMIE Paris, cabinet de recrutement, service public de l’emploi