Témoignage Entreprise

Sogea Ouest TP maintien sur les chantiers un salarié atteint d’une maladie évolutive

Employé depuis plus de 15 ans par la filiale du groupe Vinci Construction, Simon a vu ses capacités physiques diminuer du fait d'une maladie chronique évolutive. À sa demande, son employeur a adapté son poste de travail pour lui permettre de continuer à travailler sur le terrain.

« Mon travail, c’est ma vie ! »

« Mon travail, c’est ma vie ! ». Ouvrier des travaux publics au sein de l’entreprise Sogea Ouest TP, Simon y a occupé plusieurs postes : conducteur d’engins, poseur de canalisations, chef d’équipe… Il s’est toujours pleinement investi dans son travail jusqu’à ce que des soucis de santé l’obligent à s’arrêter. Pendant plusieurs mois, il alterne les phases de reprise et les arrêts maladie. Mais sa situation ne s’améliore pas. On lui diagnostique une maladie évolutive qui, à terme, risque d’affecter assez lourdement ses capacités physiques.

Le médecin du travail alerte l’employeur sur le risque d’inaptitude qui se profile. Le principe d’une réorientation professionnelle est un temps envisagé mais les possibilités sont peu nombreuses et Simon n’y adhère pas. Il veut rester sur les chantiers, même s’il a pleinement conscience des limites qui s’imposent à lui.

À l’issue d’une période d’arrêt de près d’un an, une réflexion est lancée pour envisager son maintien dans l’emploi. Compte tenu de son ancienneté, de son expérience et de son fort attachement à l’équipe, tout le monde est prêt à rechercher une solution.

Au côté de l’entreprise et du salarié, plusieurs acteurs se réunissent autour de la table : Trajeoh, la structure interne du groupe Vinci qui gère les actions de maintien dans les différentes filiales, Cap emploi, le service social de la Carsat et le médecin du travail.

Essai encadré et temps partiel thérapeutique

« Nous avons alors engagé une action de longue haleine pour permettre à Simon de reprendre le travail dans les meilleures conditions possibles », explique Renan Le Bon, le responsable d’agence. De fait, la mobilisation des différents acteurs autour du salarié s’étale sur près de trois années.

Le premier questionnement porte sur les capacités du salarié en regard de sa pathologie. Sa maladie a provoqué des changements visibles — tremblements, bégaiements… – qui interrogent son entourage. En dépit des apparences, il conserve toutefois toutes ses facultés cognitives. En 2017, un essai encadré sur le terrain, pris en charge par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), permet de mettre Simon en situation et à chacun d’évaluer la faisabilité d’une reprise du travail. Dans le même temps, il ressort que le salarié présente une importante fatigabilité. Son temps de travail devra être réduit.

Au cours d’un bilan réunissant tous les intervenants sont listés les points positifs et les points de vigilance à observer. Un plan d’action est établi en vue d’organiser la reprise en fonction des contraintes de l’entreprise. Il est acté que Simon reprendra le travail à raison de 2 jours par semaine dans le cadre d’un temps partiel thérapeutique. Pour accompagner sa réintégration, un expert des personnes cérébrolésées est mobilisé dans le cadre des Prestations d’appui spécifique de l’Agefiph.

Une meilleure acceptation du handicap

Simon reprend le travail en novembre 2017. On lui confie des tâches adaptées à sa situation de santé : maniement de la compacteuse, montage de petits ensembles… Son rôle sur les chantiers se situe bien en-deçà de ce qu’il faisait précédemment mais le soutien qui lui est apporté et la bienveillance de l’équipe l’aident à accepter la situation. Malheureusement, de nouveaux arrêts ponctuels viennent régulièrement perturber le processus.

L’une des questions qui se pose à chaque nouvelle reprise concerne sa réintégration dans des équipes sans cesse changeantes. A plusieurs reprises, il faut sensibiliser de nouveau le collectif de travail, réexpliquer le handicap qui l’affecte et remettre en place une organisation de travail. Dans la mesure où il intervient en sureffectif, une demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap est adressée à l’Agefiph. L’aide financière permettra à l’entreprise de compenser la perte de productivité.

Parallèlement, un dossier de demande de pension d’invalidité est monté pour garantir les revenus de Simon et anticiper la suite. La situation nécessite une veille de tous pour requestionner les aménagements et les adapter en fonction de l'évolution de sa situation de santé.

En attendant, l’ancien chef d’équipe continue à être actif sur les chantiers deux jours par semaine. Ces deux dernières années, son état de santé est resté stable. « Ce maintien d’activité y a sans doute contribué. Il a dans tous les cas assurément facilité l’acceptation de son handicap », estime Laetitia Fiat, la chargée de mission Cap emploi qui l’accompagne.

TÉMOIGNAGE

Amélie Péan-Viaud, chargée de mission Trajeo’h « Le facteur déterminant a surtout été la volonté de Simon »

C’est l’investissement de chacun qui a rendu ce maintien dans l’emploi possible mais le facteur déterminant a surtout été la volonté de Simon qui, le premier, a cru en sa capacité à reprendre une place sur les chantiers et fédérer tout le monde dans son sillage.

FICHE D’IDENTITÉ

Entreprise : Sogea

Activité : Construction

Région : Pays de la Loire

Effectif : [à compléter]

Effectif TH : [à compléter]

Contact : Amélie Pean-Viaud, chargée de mission Trajeo’h –

Mise à jour : 04/04/2023

FICHE TECHNIQUE

Nombre de personnes handicapées concernées : 1

Type de handicap : handicap moteur

Aménagements - techniques : non

- organisationnel : oui

- formation : non

Financements : Agefiph, CPAM, Carsat

Partenaires : Trajeoh, Cap emploi, médecin du travail, assistante sociale

Publié le 4 mai 2023