Socotec Industries imagine une solution en deux temps pour le maintien dans l’emploi d’un technicien
L’expérience
Article rédigé le 29/04/09
Une première mesure provisoire suite à un avis d’inaptitude
Âgé de 49 ans, Francis* est technicien de levage depuis 1982 chez Socotec Industries, spécialiste de la maîtrise des risques dans différents univers professionnels (industrie, immobilier, santé). Le groupe possède plus d’une quarantaine d’implantations dans toute la France. Francis, lui, travaille dans l’une des petites agences d’Ile-de-France, qui compte 24 salariés. Atteint d’une maladie évolutive, il obtient une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé en 2003 du fait de certaines restrictions d’aptitudes. L’avis d’aptitude stipule notamment que Francis ne peut plus porter de chaussures de sécurité, pourtant indispensables dans son travail. Il est donc provisoirement affecté à un poste de coordination dans une autre agence. Conformément aux préconisations du médecin du travail, le salarié se voit par ailleurs fournir un véhicule à boîte automatique. Lorsque cette mission temporaire arrive à terme, l’entreprise doit le réaffecter à son poste initial. Retour à la case départ, nouvelles difficultés au quotidien, nouveau problème avec les chaussures de sécurité. De plus, Francis est contraint à de nombreux arrêts de travail du fait de son état de santé.
Agir à la fois sur le court terme et sur le long terme
Dans l’impasse, le responsable de la petite agence francilienne qui emploie Francis fait appel à Christian Cogez, chargé de relations sociales du siège, qui est précédemment intervenu sur le dossier. « Lors de la première déclaration d’inaptitude, nous n’avions trouvé qu’une solution transitoire avec le médecin du travail, raconte ce dernier. Cette fois-ci, nous avions vraiment besoin d’une ressource extérieure. » Le Sameth est consulté. Il propose une action en deux temps : pour parer à l’urgence, le temps de travail de Francis est réduit à 70 %, la perte de salaire étant compensée par une pension d’invalidité accordée par la sécurité sociale. Parallèlement, un contact est pris avec un centre de rééducation fonctionnelle concepteur de matériel, chargé d’adapter des chaussures de sécurité à la pathologie de Francis, en lien avec le médecin du travail. Mais à plus long terme, un reclassement de Francis semble inévitable. Il effectuera donc un « bilan de maintien » (l’équivalent d’un bilan de compétences adapté aux personnes à aptitudes réduites) en vue d’élaborer un nouveau projet professionnel.
Un même niveau d’information pour tous les intervenants
La réflexion autour de la situation de Francis est menée par l’ensemble des intervenants : le salarié lui-même, l’entreprise et la médecine du travail, le Sameth jouant le rôle de pivot. « De cette manière, chacun dispose à tout moment du même niveau d’information », insiste Christian Cogez. Pour Francis, cette mobilisation est primordiale : l’intérêt porté à son cas et les mesures proposées le rassurent quant à son handicap et à son devenir professionnel. Dans l’immédiat, pour lui permettre de reprendre pied dans son travail de technicien après ses nombreuses absences, un système de tutorat est mis en place. Quant à la réflexion sur le long terme, elle permet de dégager des perspectives d’avenir. Le bilan de maintien met, en effet, en évidence ses compétences dans le domaine informatique. Dans les années 1990, il a quitté Socotec pour une parenthèse comme technicien de maintenance informatique dans une SSII et il est aujourd’hui encore investi comme animateur dans un club informatique. Il est donc convenu qu’il suivra une formation d’un an dans un CRP pour devenir technicien d’assistance informatique. La mise en œuvre de la démarche de maintien dans l’emploi est cofinancée par l’Agefiph. Quant à la formation, elle sera prise en charge par le Fongecif et le Cnasea.
Un pas supplémentaire en matière de maintien dans l’emploi
Grâce à ce nouveau projet, Francis est sorti de l'impasse. « Le bilan de maintien a contribué à le valoriser et à lui redonner confiance », explique Christian Cogez. En revanche, l'entreprise n'est pas encore fixée sur ce qu'elle pourra lui proposer à terme. » Des contacts ont été pris avec le département informatique de Socotec qui s'est déclaré ouvert, mais ne peut s'engager sur un poste pour l'instant. Dans tous les cas, le Sameth continuera à suivre l'évolution de Francis tout au long de sa formation et l'orientera, le cas échéant. Pour Christian Cogez, le travail mené avec les différents partenaires crée un véritable précédent dans l'entreprise. « Toute la question est aujourd'hui de savoir comment nous pouvons transposer la démarche à d'autres cas d'inaptitude à venir. Il est certain qu'au niveau de l'entreprise, nous avons franchi un pas supplémentaire en matière de maintien dans l'emploi. »
* Le nom de la personne a été modifié pour préserver son anonymat.
Le témoignage
Cogez Christian, chargé de relations sociales chez Socotec Industries
« La bonne volonté ne suffit pas, il faut aussi s’appuyer sur une expertise »
« Chez Socotec, nous avons signé une charte sur l’emploi et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées car il y a une vraie volonté au sein de l’entreprise. Mais en la matière, la bonne volonté ne suffit pas. À lui seul, l’exemple de la démarche menée autour de Francis montre que le maintien dans l’emploi suppose une expertise, une connaissance des dispositifs. L’intervention du
nous a permis de construire une réponse portant à la fois sur le court terme et sur le long terme. Elle a aussi permis de réinstaurer un dialogue avec le salarié qui était très inquiet et avait du mal à accepter sa situation de handicap. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : Socotec Industries
- Activité : Maîtrise des risques
- Région : Ile-de-France
- Effectif entreprise : 690
- Effectif TH de l'entreprise : 24
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
- Accord d’entreprise : NON
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Cogez Christian (chargé de relations sociales) :
christian.cogez@socotec.fr - Mise à jour : 09/09/2009
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : moteur
- Aménagements :
- techniques : oui
- organisationnels : oui
- de formation : non
- Financement : Agefiph, Gers Initiatives
- Partenaires : Sameth, médecine du travail