Socmi intègre un travailleur handicapé dans son projet de développement

L'expérience

Fiche rédigée le 11/05/11

Une candidature bienvenue

Implantée à Barbazan-Debat (Hautes-Pyrénées), près de Tarbes, la société Socmi est spécialisée dans la chaudronnerie. La petite PME, créée en 2006 par Dominique Janeczek, emploie trois salariés et travaille essentiellement pour l’industrie.
Depuis plusieurs années, le patron de l’entreprise consacre une partie de son temps au développement d’un nouveau produit qui devrait, dans un proche avenir, lui assurer de très importants débouchés auprès des éleveurs de canard à foie gras. « Un jour, raconte-t-il, l’un d’eux m’a demandé de lui fabriquer des cages de gavage collective. C’est assez rare car le gavage se fait plutôt en cages individuelles. Mais à partir de 2015, cette pratique sera interdite. Tous les éleveurs devront donc se mettre à la page. Pour nous, c’est une opportunité unique. »
Dominique Janeczek se met donc en tête de créer un modèle de cage adapté et de déposer un brevet. Il faut faire vite et son activité l’empêche de consacrer tout le temps nécessaire à son projet. Embaucher un salarié supplémentaire ? Pas évident pour une PME en période de crise… En 2010, la candidature d’Hervé, travailleur handicapé tout juste inscrit au Centre de formation d’apprentis de l’industrie de Midi-Pyrénées, tombe à point nommé.

Des compétences et une maturité professionnelle

Âgé de 42 ans, Hervé est titulaire d’un CAP d’électricien. Suite à un accident, il a perdu l’audition à une oreille, mais aussi le sens de l’équilibre. Plus question de travailler en hauteur. Jugeant ce handicap trop contraignant, son précédent employeur l’a licencié pour inaptitude. Depuis, il est accompagné par Cap emploi. « Accueillir un quadragénaire en apprentissage n’est pas chose courante, explique Dominique Janeczek, mais j’ai justement été sensible au fait qu’Hervé ait déjà un parcours et une maturité professionnels. Il présente par ailleurs une certaine polyvalence et des compétences en électricité que nous n’avons pas. Bref, il était exactement la personne dont j’avais besoin pour mon projet. »
Hervé est donc immédiatement embauché en contrat d’apprentissage, accessible sans limite d’âge pour les personnes handicapées. Il partagera désormais son temps entre l’entreprise et le CFAI MP de Tarbes afin d’y préparer un CAP « Réalisation en chaudronnerie industrielle » . Étant déjà titulaire d’un CAP, il ne doit se former que sur la pratique, ce qui réduit le temps de formation à une année.

Une intégration immédiate 

Au moment de la signature du contrat, Dominique Janeczek échange à plusieurs reprises avec Cap emploi, mais aucun accompagnement n’est nécessaire. Hervé est un travailleur expérimenté et motivé. Il s’intègre sans difficulté dans l’entreprise et s’investit immédiatement sur le projet, dont la réussite assurera non seulement l’avenir de la société mais aussi son propre emploi. « Quant à son handicap, il n’a aucune incidence sur son travail », précise Dominique Janeczek. Aucun aménagement n’a été nécessaire.
En embauchant Hervé, Socmi a bénéficié d’une subvention de l’Agefiph au titre de l’aide à l’apprentissage et d’une prime à l’insertion. L’entreprise devrait également percevoir une aide du conseil général des Hautes-Pyrénées. « L’aspect financier est un plus, mais il n’a pas été déterminant, souligne Dominique Janeczek. Compte tenu de l’âge et de l’expérience d’Hervé, il m’a d’ailleurs paru légitime de le rémunérer à 100 % du Smic, sans tenir compte du fait qu’il soit apprenti. »

Un élément moteur pour l’entreprise

Après plusieurs mois passé chez Socmi, l’apport d’Hervé a été déterminant dans l’élaboration des cages de gavage pour lesquelles un brevet a finalement été déposé. Dominique Janeczek se félicite d’avoir trouvé un salarié engagé, qui a tout de suite appréhendé les enjeux et a su devenir un élément moteur, malgré son statut apprenti. « Même si, au regard du poste qu’il occupe, le handicap est totalement neutre, Hervé correspond à l’image que je me fais des travailleurs handicapés : des gens motivés, soucieux de bien faire, qui affichent ce petit supplément de volonté. Dès l’instant où le potentiel est là et où les éventuelles restrictions d’aptitude peuvent être surmontées, je ne vois pas ce qui peut retenir un employeur d’embaucher une personne handicapée. »
Dans le cas d’Hervé, l’avenir est assuré. Son patron lui a d’ores et déjà annoncé qu’il signerait un CDI sitôt terminé son contrat d’apprentissage.

Le témoignage

Dominique Janeczek, gérant de la société Socmi

« L’apprentissage constitue un excellent compromis pour une petite entreprise comme la nôtre »

« Si je n’avais pas été sollicité pour un contrat d’apprentissage, je n’aurais sans doute pas songé à recruter un travailleur handicapé en alternance. La formule constitue pourtant un excellent compromis pour une petite entreprise comme la nôtre qui se doit d’être prudente. L’arrivée d’Hervé m’a permis de développer mon projet et évitant les risques financiers liés à une embauche directe. Le fait qu’il ait déjà un passé professionnel et des compétences compense largement son manque d’expérience en chaudronnerie. »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Entreprise : Socmi
• Activité : chaudronnerie
• Région : Midi-Pyrénées
• Effectif entreprise : 4
• Effectif TH de l'entreprise : 1
• Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
• Contact : Dominique Janeczek (gérant) :
  chaudronnerie.socmi@laposte.net
• Mise à jour : 11/05/2011

La fiche technique

• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : auditif
• Aménagements :
  • techniques : non
  • organisationnels : non
  • de formation : oui
• Financement : Socmi, Agefiph, conseil général des Hautes-Pyrénées
• Partenaires : Cap emploi, Centre de Formation d'Apprentis de l'Industrie de Midi-Pyrénées (CFAI MP)