Servier assure le maintien dans l’emploi et le suivi d’un manager atteint d’une maladie évolutive de l’œil
Une maladie diagnostiquée tardivement
Entré chez Servier il y a 26 ans, François-Alexandre est responsable des infrastructures informatiques sur le vaste site de production de Gidy, près d’Orléans, qui emploie un peu plus 800 salariés. Il dirige une équipe de six collaborateurs auxquels s’adjoignent des prestataires extérieurs. Depuis toujours, le quinquagénaire présente des troubles oculaires mais pendant très longtemps, ceux-ci ne l’ont pas véritablement gêné. C’est seulement à l’approche de la quarantaine qu’un diagnostic est clairement posé : il est atteint d’une maladie dégénérative de la rétine qui réduit progressivement son champ visuel. « C’est une pathologie qui évolue par paliers. Je vais très certainement perdre la vue mais j’ignore dans quel délai : d’ici 5, 10, 20 ans ? On ne peut pas savoir. »
François-Alexandre attend encore quelques années avant d’évoquer sa situation au sein de l’entreprise dans la mesure où elle n’affecte en rien son quotidien professionnel. Ce n’est qu’en 2015 que les premiers effets concrets se font sentir : sa maladie ayant franchi un nouveau palier, il n’est plus en mesure de prendre le volant. Sa voiture lui est pourtant indispensable pour rejoindre son lieu de travail, situé à l’écart de l’agglomération d’Orléans. Le moment est venu d’alerter son employeur. Première étape : un rendez-vous avec l’assistante sociale présente toutes les semaines dans l’entreprise.
Des solutions issues d’une réflexion collective
« Le maintien dans l’emploi est l’un des axes forts de la politique handicap des laboratoires Servier, explique Marie Labrette, référente handicap attachée à la direction des ressources humaines du site de Gidy. Nous communiquons régulièrement sur le sujet en direction des collaborateurs pour les sensibiliser et les rassurer. Nous travaillons par ailleurs en lien étroit avec le service de santé au travail et l’assistante sociale pour accompagner les salariés concernés et leur proposer des solutions en cas de restrictions médicales. »
Dans le cas de François-Alexandre, une réflexion collective associant ces différents acteurs est immédiatement engagée. En lien avec le médecin du travail, un opérateur spécialisé, le Service interrégional d’appui aux adultes déficients visuels (SIADV), est sollicité pour venir évaluer sa situation au-delà de la seule question des trajets domicile-travail. Il préconise l’acquisition d’un logiciel conçu pour les personnes déficientes visuelles. Cet outil spécifique permet de travailler sur ordinateur via un dispositif vocal. Le financement de l’étude ergonomique, du logiciel et de la formation nécessaire à son utilisation est assuré par l’association HandiEM qui pilote l’accord de branche du LEEM (Les Entreprises du Médicaments) en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap, auquel est rattaché le groupe Servier.
HandiEM prend également en charge le taxi qui véhicule quotidiennement le responsable informatique entre son domicile et son lieu de travail.
Un suivi annuel par l’assistante sociale
« En amont de ces interventions, nous avons monté le dossier de RQTH avec l’assistante sociale, raconte François-Alexandre. Cela m’a notamment permis d’obtenir de la MDPH le financement d’une formation à la mobilité pour m’apprendre à me déplacer avec une canne blanche. Je suis obligé d’anticiper tout ce que je peux sans savoir à quel rythme la maladie va évoluer. »
En attendant, le responsable informatique poursuit normalement son activité. Dès le départ, il a expliqué sa situation à ses collaborateurs. Au quotidien, l’équipe fait preuve de bienveillance et se montre attentive à son égard. Lors de ses déplacements voire de ses voyages à l’étranger, il veille à se faire accompagner par des collègues.
Depuis 2015, le suivi de la situation de François-Alexandre est assuré par l’assistante sociale avec qui il fait le point tous les ans. « Je réalise un bilan médical tous les 2-3 ans, précise-t-il, et je n’hésiterai pas, le cas échéant, à faire part de toute difficulté nouvelle car nous sommes dans une relation de confiance. Je sais que l’entreprise fera le nécessaire pour adapter mon poste au fur et à mesure. La principale question reste de savoir si je serai en mesure d’assurer mes fonctions de manager jusqu’au bout.
TÉMOIGNAGE
Marie Labrette, référente handicap « Nous travaillons en confiance sur le sujet du maintien »
Le dispositif que nous avons mis en place chez Servier autour du maintien dans l’emploi, en lien avec le pôle santé au travail nous permet de détecter et d’accompagner les collaborateurs en difficulté. Nous connaissons bien nos équipes et travaillons en confiance sur le sujet.
FICHE D’IDENTITÉ
Entreprise : Servier
Activité : Industrie
Région : Centre-Val de Loire
Effectif : 600
Effectif TH : taux d’emploi de 5,62 %
Accord agréé : entreprise rattachée au 4e accord de branche du LEEM (Les Entreprises du Médicaments) Contact : Marie Labrette, référente handicap – marie.labrette@servier.com
FICHE TECHNIQUE
Nombre de personnes handicapées concernées : 1
Type de handicap : handicap visuel
Aménagements - techniques : oui
- organisationnel : oui
- formation : non
Financements : HandiEM
Partenaires : médecin du travail, assistante sociale, Service interrégional d’appui aux adultes déficients visuels (SIADV)