Témoignage Entreprise

Schneider Electric développe l’alternance pour combler le déficit de formation des personnes handicapées

Sourcing, sensibilisation de l’encadrement, accueil et accompagnement des jeunes... Dans le cadre de son accord de groupe, Schneider Electric a mis en place une politique volontariste pour développer la formation en alternance.


L’expérience

Article rédigé le 22/05/07

Des critères de recrutement élargis

Engagé depuis 20 ans dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées, Schneider Electric s’apprête à signer un nouvel accord de groupe, élargi pour la première fois, à l’ensemble de ses filiales. Le leader de la gestion de l’électricité et des automatismes, le groupe entend poursuivre les efforts entrepris depuis plusieurs années en matière d’embauche. Face à la difficulté pour trouver des candidats handicapés suffisamment qualifiés, il a élargi ses critères de recrutement au niveau CAP-BEP et développé une politique d’alternance par la mise en place des contrats d’apprentissage et de professionnalisation, qui représente un vrai levier d’insertion pour ce public.  « Nous devons d’une part anticiper sur le départ en retraite de notre personnel, d’autre part, faire face à un véritable déficit de candidats formés à nos métiers, encore renforcée par la concurrence à l’embauche, du fait de la pression de la loi », souligne Astrid Perdrix, coordinatrice Diversité.

Un accompagnement tout au long du cursus

Pour mettre en œuvre cette politique, la direction de Diversité travaille sur trois fronts : le sourcing, la sensibilisation des DRH, des directeurs d’unité et des managers, pour développer de nouveaux terrains d’accueil à l’alternance, et bien sûr l’accompagnement des stagiaires. Le groupe propose aux jeunes de les aider à construire leur parcours professionnel et de les accompagner durant tout leur cursus de formation. « Lorsqu’un candidat intègre l’entreprise en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, il est suivi par un tuteur. Le cursus de formation est rythmé par trois rendez-vous : un entretien d’accueil, avec une équipe pluridisciplinaire (manager, tuteur, service de santé), un entretien à mi-parcours, et un entretien pour préparer la sortie. « L’objectif est d’amener chaque candidat vers l’emploi durable, souligne Astrid Perdrix. Les stagiaires et alternants sont présentés au service de recrutement et, dans tous les cas, nous continuons à les accompagner dans leur recherche d’emploi en lien avec notre cabinet partenaire. »

Tous les partenariats sont envisageables

La principale difficulté réside dans le repérage, un constat partagé par son homologue Jacqueline Carré, Coordinatrice Diversité Ile-de-France/Nord. D’une région à l’autre, la situation est très différente. « Le secteur Atlantique, par exemple, est totalement sinistré », précise Astrid Perdrix. Dans le Sud-Est, en revanche, un gros travail de sourcing est réalisé avec un cabinet de recrutement spécialisé. En 2006, Schneider Electric a par ailleurs multiplié les interventions sur les forums de l’emploi (Afij, Apec, semaine pour l’emploi des personnes handicapées...). En région Rhône-Alpes, une opération de repérage à par ailleurs été menée dans des lycées en partenariat avec le rectorat et des directeurs d’établissement. « Toutes les pistes sont explorées et tous les profils sont étudiés, du CAP-BEP au diplôme d’ingénieur », insiste Astrid Perdrix.

Un dispositif de préparation à l’alternance

Malgré tous ces efforts, le volume d’embauche reste insuffisant. Sur environ 400 jeunes recrutés en 2006, une douzaine de candidats handicapés ont été intégrés dans l’entreprise. Pour améliorer l’accompagnement, une formation interne spécifique à été mise en place afin de mieux préparer les tuteurs aux problématiques du handicap. Par ailleurs, un nouveau dispositif d’accueil s’appuyant sur un Contrat d’insertion professionnel intérimaire (Cipi) est en cours d’expérimentation avec l’ANPE. Il s’adresse à un public plus large, plus âgé, et vise à préparer à l’alternance des candidats en situation de rupture. Formés pendant un mois à la culture de l’entreprise, ils sont ensuite accueillis pendant deux mois en intérim en vue de signer, en fin de parcours, un contrat de professionnalisation.

Le témoignage

Perdrix Astrid, coordinatrice Diversité chez Schneider Electric

« Un enjeu à la fois social et économique »

« Chez Schneider Electric, le handicap est intégré dans la politique de diversité, mais il a pris beaucoup d’importance ces dernières années. Dans le cadre de notre prochain accord, le dossier devrait être confié à un chargé de mission à plein temps. C’est pour l’entreprise à la fois un enjeu social et économique. Tout le monde y gagne : les jeunes, qui se voient offrir la possibilité de construire un projet professionnel, et l’entreprise, qui se constitue un vivier de candidats. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Schneider Electric
  • Entreprise : Schneider Electric
  • Activité : industrie de biens intermédiaires
  • Région : France
  • Effectif entreprise : 20 364
  • Effectif TH de l'entreprise : 475 emplois directs
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Accord d’entreprise : OUI
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Astrid Perdrix (coordinatrice Diversité Sud-Est) :
    astrid.perdrix@fr.schneider-electric.com
  • Mise à jour : 20/06/2007

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : tous
  • Type de handicap : tous types
  • Aménagements:
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • formation : oui
  • Durée du projet : selon les contrats (apprentissage, professionnalisation)
  • Financements : Schneider Electric (budget accord)
  • Partenaires : cabinet de conseil RH, service public de l'emploi, Éducation nationale, Association pour faciliter l'insertion des jeunes diplômés (Afij)
Thématique
Publié le 24 septembre 2010