À Saint-Flour, Grégory aménage la ferme familiale pour s’y installer

L'expérience

Fiche rédigée le 27/10/16

Grégory doit se réorienter à la suite d’un accident et rejoint la ferme familiale

Victime d’un accident de moto en 2004, Grégory Daude devient paraplégique. Alors âgé de 16 ans, il doit renoncer au métier d’ébéniste qu’il avait choisi et se réoriente. À Saint-Flour, dans le Cantal, où il réside, il passe un bac professionnel bio-industries de transformation puis enchaîne sur un BTS agricole en sciences et technologies des aliments. À l’occasion des stages qu’il effectue pendant ses études, dans le secteur agro-alimentaire, et plus particulièrement en entreprise fromagère, il comprend que sa vocation n’est pas de se retrouver « enfermé dans des locaux d’analyse » .
Il se décide alors à rejoindre l’exploitation laitière familiale, le GAEC du Chemin de l’Espoir, qui compte 85 hectares de terre en AOC Cantal et 115 vaches montbéliardes. Pour aider sa mère, dont il devient associé, et être pleinement opérationnel, Grégory doit procéder à des aménagements importants.

Des aménagements visant à l’autonomie du jeune exploitant

Priorité est donnée à la construction d’un nouveau bâtiment de stabulation et à l’automatisation de la salle de traite. Le jeune agriculteur a déjà en tête les plans d’un quai déporté sur lequel il pourra glisser son fauteuil afin de fixer les robots de traite aux pis des vaches. L’ergonome mandaté par l’Agefiph confirme ses idées.  Pour les effluents, il s’équipe de râcleurs, automatiques eux aussi, à l’instar de ceux dont sont dotées la plupart des fermes laitières aujourd’hui. Deux tracteurs sont également aménagés grâce à un système de montée/descente. Pour se déplacer dans les champs, Grégory fait l’acquisition d’un quad. L’Agefiph apporte une contribution très partielle sur certains de ces investissements au titre de la compensation du handicap.
Au final, le jeune homme devient autonome dans la plupart des tâches dont il a la charge, à l’exception de l’attelage et du dételage des outils agricoles, pour lesquels son père ou son frère viennent lui prêter main forte.

L’ouverture d’un atelier de transformation en 2015

En 2015, le GAEC s’étoffe. Grégory met à profit ses deux diplômes pour développer la transformation à la ferme de 10 % de la production laitière en desserts glacés. Le reste continue à être envoyé à la coopérative qui produit du cantal, de la fourme d’ambert et du bleu d’auvergne.
Suite à cette innovation, le premier exercice est encourageant. Les recettes gourmandes confectionnées par la mère de Grégory, la commercialisation en circuit court et les visites à la ferme séduisent une clientèle locale et touristique croissante. Et ce toute l’année, puisqu’à la saison des glaces estivales succède celle des bûches et entremets glacés des fêtes de Noël. L’atelier de transformation a été conçu avec un parcours visiteurs aux normes obligatoires d’accessibilité. Grégory découvre et apprécie ce contact commercial qui constitue pour lui l’opportunité de valoriser son métier au service d’une production de qualité.

Le témoignage

Grégory Daude, exploitant GAEC du Chemin de l’espoir

« Quand on a l’envie de faire les choses, on trouve des solutions »

« Je suis fier d’avoir réalisé ce rêve de m’installer en tant qu’exploitant, malgré mon accident. Quand on a l’envie de faire les choses, on trouve des solutions. Je suis comme tout le monde : j’ai un salaire, des projets, je progresse et je maintiens un patrimoine, en dépit d’une situation économique qui, pour nous, agriculteurs, se dégrade progressivement. »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Entreprise : GAEC du Chemin de l’Espoir
• Activité : agriculture
• Région : Auvergne – Rhône-Alpes
• Effectif : 2
• Effectif TH : 1
• Contact : Grégory Daude, exploitant.

La fiche technique

• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : handicap moteur
• Aménagements :
  • techniques : oui
  • organisationnels : non
  • de formation : non
• Financement : Agefiph, GAEC du Chemin de l’Espoir
• Partenaires : Pôle Emploi, cabinet d’ergonome