Presta Carrosserie adapte un poste de travail pour un salarié devenu paraplégique
Paraplégique suite à un accident
Cédric Beauvais et Nicolas Lemaître travaillent ensemble depuis de nombreuses années. À l’époque où le premier dirigeait sa première entreprise de carrosserie, à Alençon, le deuxième lui louait une partie de ses locaux et y travaillait à son compte comme mécanicien.
Mais en 2006, Nicolas, âgé de 27 ans, est victime d’un accident de moto qui le prive de l’usage de ses jambes. Contraint, désormais, de se déplacer en fauteuil, il est convaincu qu’il ne pourra plus jamais travailler dans un garage, ni même exercer un métier manuel. Après une longue période pour se reconstruire et un bilan de compétences, avec Cap emploi, il envisage une reconversion comme dessinateur-concepteur assisté par ordinateur. Mais le projet n’aboutit pas. En remettant la main sur ses outils, chez lui, Nicolas réalise qu’il est encore capable de bricoler un moteur ou de manipuler un arc à souder. Et pourquoi pas essayer de retravailler avec son cousin Cédric ? Désormais installé dans une zone artisanale des environs d’Alençon, celui-ci gère, seul, sa nouvelle entreprise, Presta Carrosserie, et a régulièrement besoin de mains supplémentaires.
Un CDI à temps partiel
Cédric Beauvais, qui connaît les compétences de Nicolas – y compris en carrosserie puisqu’il est titulaire d’un CAP dans ce domaine – est près à tenter l’expérience, tant par solidarité familiale que par besoin de main d’œuvre. L’idée est présentée à Cap emploi et à la médecine du travail. Nicolas effectue d’abord un stage de quatre mois chez Presta Carrosserie pour s’assurer de la faisabilité du projet. À l’issue de cette période, il signe un CDI. Dans l’intervalle, une étude ergonomique est réalisée. Elle aboutit à l’acquisition de deux appareils de levage, cofinancés par l’Agefiph, qui permettent d’incliner les véhicules pour les mettre à hauteur du fauteuil roulant. Le contrat de Nicolas est à temps partiel car il a besoin de soins, le matin, et présente une certaine fatigabilité : de fait, ses bras sont sollicités en permanence, tant pour travailler que pour se déplacer.
Conjuguer compétences et compensation
En deux ans, l’expérience a montré qu’on peut travailler en carrosserie tout en étant en fauteuil. Nicolas intervient sur les bas de caisse, là où les véhicules encaissent généralement les chocs. Il soude, ponce, pratique le débosselage, peint les pièces détachées. L’entreprise a peu à peu fait l’acquisition de petit matériel pour lui simplifier la tâche et lui permettre de travailler plus en sécurité. Il porte, par exemple, un tablier de cuir pour ne pas brûler ses jambes, insensibles, pendant les travaux de soudure.
« Je connaissais ses compétences et sa manière de travailler, je ne suis donc pas surpris que tout se passe bien, note Cédric Beauvais. Mais j’ai quand même dû embaucher une autre personne car il y des tâches sur lesquelles Nicolas ne peut pas m’aider. Par exemple, il faut être deux pour monter un capot ou une porte de voiture. »
Le carrossier envisage de monter un dossier de reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH) afin de compenser la moindre productivité de Nicolas, liée à ses difficultés de déplacement en fauteuil dans l’atelier, à sa fatigabilité et au temps d’installation du matériel et de véhicules, qu’il ne peut pas conduire.
TÉMOIGNAGE
Cédric Beauvais, gérant de Presta Carrosserie « Finalement, pour être carrossier, les bras et la tête suffisent ! »
FICHE D'IDENTITÉ
Entreprise : Presta Carrosserie
Activité : Industrie automobile
Région : Normandie
Effectifs : 2
Effectifs TH : 1
Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
Accord d’entreprise :
Contact : Cédric Beauvais, gérant
Mise à jour : 14/01/2016
FICHE TECHNIQUE
Nombre de personnes handicapées concernées : 1
Type de handicap : déficience motrice
Aménagements
- techniques : oui
- organisationnel : oui
- formation : non
Financements : Presta Carrosserie, Agefiph,
Partenaires : Cap emploi Orne, médecine du travail