Petit aménagement et grand soulagement pour une chef de rang malvoyante

L’expérience

Fiche rédigée le 25/01/09

Une difficulté de lecture à l’écran très gênante

Catherine*, 42 ans, est chef de rang au Golf de Saint-Julien, l’un des établissements de la Société des Hôtels et du Casino de Deauville, en Basse-Normandie. Elle a été intégrée en CDI en avril 2008 après 4 ans d’extra et d’embauches saisonnières. Souffrant d’une maladie de la rétine qui l’a contrainte à s’arrêter de 2001 à 2004, Catherine est titulaire d’une RQTH depuis cette époque. Au restaurant, aucun aménagement particulier n’avait jusqu’ici été réalisé. L’intéressée, qui est aussi le bras droit du responsable, ne s’est jamais plainte et est connue pour sa discrétion. Pourtant, à l’occasion d’un entretien individuel mené par Zlatka Denié, chargée de mission travailleurs handicapés au sein de la société, celle-ci évoque pour la première fois sa difficulté à reporter les commandes des clients sur l’ordinateur lorsque le soleil tape sur l’écran.

Il suffisait de déplacer l’ordinateur !

Ces entretiens individuels menés avec chacun des salariés handicapés de la société ont pour objectifs d’identifier et de restreindre les facteurs d’aggravation des handicaps. L’idée poursuivie est aussi d’apporter un confort et un bien-être optimum à chacun dans l’exercice de ses fonctions. Zlatka Denié prend donc immédiatement en considération la déclaration de la chef de rang afin qu’elle ne force pas sa vue, au risque de l’abîmer plus encore. Le meuble qui supporte l’ordinateur est tout simplement installé ailleurs, à l’abri des rayons du soleil, par le responsable de Catherine. L’opération ne prend que quelques instants.

Un aménagement de poste en conformité avec la procédure interne

Au terme de l’entretien mené avec Catherine, Zlatka Denié en réfère directement à son responsable. Puis, parce qu’il s’agit d’un cas concret d’aménagement de poste, elle en informe le médecin du travail et le CHSCT, comme le veut la procédure. Enfin, elle appelle le responsable de Catherine et fixe un rendez-vous au restaurant pour convenir ensemble de ce qu’il convient de faire. Lorsqu’elle arrive sur place, l’aménagement a déjà été réalisé. Il demeure le seul, Catherine n’ayant émis aucun autre besoin.

Susciter les échanges avec les salariés le plus souvent possible

Le résultat de cet aménagement a été très apprécié par Catherine mais également par ses collègues qui, fort naturellement, peinaient autant que leur collègue à lire sur cet écran d’ordinateur mal placé. Chacun a ainsi retrouvé un vrai confort de travail. Pour Zlatka Denié, l’initiative de mener des entretiens individuels avec le personnel handicapé a payé. « En dehors de ce contexte, Catherine, qui est pourtant très proche de son responsable, n’aurait pas parlé. Elle n’osait pas prendre en main cet aménagement simple pour une raison que j’ignore : peur d’être jugée, d’être stigmatisée ou d’être taxée de profiter de sa situation de travailleur handicapé ? Quoiqu’il en soit, c’est une question de personnalité. D’où l’intérêt de susciter l’échange le plus souvent possible. »

* Le prénom de la personne a été changé pour préserver son anonymat

Le témoignage

Denié Zlatka, chargée de mission travailleurs handicapés

« Un bon aménagement de poste est souvent question de bon sens »

« Je me souviens qu’après l’entretien avec Catherine, j’ai immédiatement commencé à réfléchir à des solutions pour réduire l’impact du soleil sur cet écran d’ordinateur afin de soulager son inconfort. J’ai d’abord échafaudé des solutions compliquées et forcément un peu coûteuses. Mon responsable m’a immédiatement remise sur le chemin du bon sens : « Il n’y a qu’à changer l’ordinateur de place ! » . Voilà, c’est ce qu’il faut retenir aussi de cette expérience : un bon aménagement de poste est souvent question de bon sens. »

La fiche d'identité de l'entreprise

• Groupe : Lucien Barrière
• Entreprise : Société des Hôtels et du Casino de Deauville
• Etablissement : 1 062
• Activité : Restauration
• Région : Normandie
• Effectif TH de l'entreprise : 14
• Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,68
• Accord d’entreprise : OUI
• Convention Agefiph : NON
• Contact : Denié Zlatka (chargée de mission travailleurs handicapés) :
  zdenie@lucienbarriere.com
• Mise à jour : 17/02/2009

La fiche technique

• Durée de mise en œuvre : moins d'un mois
• Nombre de salariés concernés : 1
• Type de handicap : visuel
• Aménagements :
  • techniques : oui
  • organisationnels : non
  • de formation : non
• Financement : Société des Hôtels et du Casino de Deauville