Norauto met en place une action de formation avant embauche pour recruter des opérateurs services rapides en atelier
L’expérience
Article rédigé le 20/04/09
Une première expérimentation dans la région de Lille
Signataire d’un accord d’entreprise pour l’emploi des personnes handicapées, Norauto, spécialiste de l’entretien et de l’équipement automobile, a réalisé, depuis 2007, une soixantaine d’embauches de travailleurs handicapés sur l’ensemble de ses métiers : métier d’atelier, fonctions administratives et caisse, métiers de la vente. Mais comme tous les recruteurs, l’entreprise peine à trouver des candidats handicapés qualifiés. Elle a donc choisi de mettre en place des actions de formation préalables à l’embauche portant sur le métier où ses besoins sont les plus forts, celui d’opérateur services rapides (OSR) en atelier. Pour ce faire, le groupe peut s’appuyer sur son institut de formation et sur son équipe de 120 formateurs internes. « Dans un premier temps, nous avons décidé d’expérimenter le projet sur la région nord où est implanté le siège de Norauto », explique Marine Dubois, chargée de mission handicap.
Une période d’alternance de 3 mois suivie d’un CDD de 6 mois
Norauto s’appuie sur les réseaux Pôle emploi et Cap emploi pour qu’ils présélectionnent des candidats « Nous avons organisé une journée de recrutement collectif au cours de laquelle nous avons présenté l’entreprise, le métier d’OSR et les contraintes inhérentes au poste de travail, raconte Marine Dubois. Puis nous avons accueilli dans la foulée les candidats intéressés en entretien. Nous en avons retenu quatre en nous focalisant sur leur personnalité et sur leurs motivations : pour l’entreprise, le cursus de formation demande en effet un fort investissement en termes de temps et de ressources. Il nous faut donc des candidats fiables qui ont envie de s’impliquer de façon durable. » Une fois sélectionnés, les candidats sont formés en alternance pendant 3 semaines, à raison de 2 jours dans un centre Norauto agréé pour la formation et 3 jours dans le centre d’intégration pour la mise en pratique. À l’issue du cursus, ils sont embauchés en CDD pour une période de six mois, débouchant sur un CDI. La première promotion conduit ainsi au recrutement de 3 personnes dans la région de Lille, le quatrième candidat ayant abandonné en cours de route.
Une importante phase de mise en place
« La mise en place du cursus a demandé un gros travail de préparation, souligne Marine Dubois. Sur un projet de ce type, il faut identifier les besoins des centres Norauto sur le secteur, mobiliser le service formation et le service RH, mettre en place l’alternance. Il faut surtout organiser le sourcing avec les partenaires extérieurs que sont Pôle emploi, Cap emploi, mais aussi les associations spécialisées voire les entreprises de travail temporaire. Sur le secteur de Lille, où nous sommes implantés, ce travail n’a pas été trop compliqué car nous connaissons bien tous les acteurs. En revanche, la démarche est plus complexe dans les autres régions, où l’on repart pour ainsi dire de zéro. Il est dommage que nous n’ayons pas un interlocuteur au niveau national qui nous permette simplement de dupliquer l’action d’une région sur l’autre. » L’ensemble de l’opération est financé sur le budget de l’accord d’entreprise.
Dupliquer l’action dans d’autres régions et sur d’autres métiers
Après la première expérience menée dans le nord, Norauto a renouvelé l’opération à Mulhouse et à Dijon. « À chaque nouveau projet, nous essayons d’améliorer le processus », précise Marine Dubois. Elle envisage aujourd’hui d’associer de façon plus étroite la médecine du travail à la phase de recrutement, pour éviter les abandons en cours de cursus. « Nous ne choisissons évidemment pas les candidats en fonction de leur handicap. Les éventuelles restrictions d’aptitude relèvent du médecin du travail. C’est la raison pour laquelle nous avons tout intérêt à le faire intervenir le plus en amont possible. » À l’avenir, la chargée de mission handicap envisage d’étendre le projet à d’autres métiers présents dans le groupe, notamment dans le secteur de la vente, où le recrutement est plus difficile encore. « Il y a encore beaucoup de choses à faire, notamment en termes d’évolution professionnelle pour les salariés déjà en poste, conclut-elle. Pourquoi, par exemple, ne pas envisager des passerelles pour permettre à des OSR de devenir mécanicien ? Tout cela demande beaucoup de temps et d’investissement. Il faut avancer pas à pas. »
Le témoignage
Dubois Marine, chargée de mission handicap
« La principale difficulté est de mobiliser les partenaires locaux »
« Bien qu’elles demandent un gros effort de mise en place, ces actions de formation sont vraiment efficaces. La principale difficulté repose sur le fait que, dans chaque nouvelle région, nous devons identifier les partenaires locaux et remettre en place toute l’organisation, ce qui demande beaucoup de temps. En revanche, au-delà du recrutement, il y aussi, au sein de l’entreprise, un impact certain en termes de sensibilisation car le projet accroît la visibilité de la mission handicap et permet une intégration progressive des candidats dans les équipes. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : Norauto
- Activité : Commerce
- Région : Nord-Pas-de-Calais
- Effectif entreprise : 5 500
- Effectif TH de l'entreprise : 140
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 12
- Accord d’entreprise : OUI
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Dubois Marine (chargée de mission handicap) :
mdubois@norauto.fr - Mise à jour : 08/09/2009
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 4 à 6 candidats par session
- Type de handicap : tous types
- Aménagements :
- techniques : si nécessaire
- organisationnels : si nécessaire
- de formation : oui
- Financement : Norauto
- Partenaires : Pôle emploi, Cap emploi, associations spécialisées, entreprises de travail temporaire, médecine du travail