LISI Aerospace accueille deux travailleuses d’Esat dans le cadre d’une mission de digitalisation

A la tête de trois activités distinctes que sont l’aéronautique, les fixations pour automobiles et les prothèses chirurgicales, le groupe français LISI a pour cœur de métier la forge de métaux tels que le titane ou les alliages à base de nickel. Spécialisée dans la production de vis et d’écrous destinés à l’aéronautique, son usine de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) connaît une belle expansion depuis quelques années. Elle embauche et investit en proportion. Mais les mètres-carrés au sol se raréfient et en attendant de déménager, à l’été 2019, dans une usine flambant neuve qui accueillera l’ensemble du personnel dans des conditions optimales, la direction doit trouver des solutions pour trouver de la place. Christine Jouve, directrice des ressources humaines, a l’idée de confier la digitalisation d’archives administratives à l’Esat Les Dolmens de Martiel.

L’établissement est un partenaire de longue date de l’entreprise. Tous les matins, depuis 8 ans, deux travailleurs de l’Esat partent pour l’usine LISI au volant d’un petit fourgon. Ils y déposent les 600 bacs qu’ils ont nettoyés la veille et en reprennent 600 autres. De retour aux Dolmens, chacun de ces bacs est placé dans un tunnel de lavage, installé par LISI dans les locaux de l’Esat sous le regard attentif de six travailleurs à temps plein qui contrôlent la qualité du nettoyage tout en triant les bacs abîmés ou cassés.

Forte de cette expérience, Christine Jouve a l’idée de confier ses archives aux Dolmens. « Dans la perspective de notre déménagement, nous avons souhaité réduire le volume d’archives des RH qui se compte actuellement en dizaines de mètres linéaires en les digitalisant. »

Fabien Marty, le directeur adjoint de l’Esat,  et une autre membre de sont équipe, étudient la faisabilité du projet qui consistera à numériser l’ensemble de ces documents. En réunion pluridisciplinaire sont pré-identifiés plusieurs profils de travailleurs en capacité de réaliser cette mission et volontaires pour aller travailler de façon temporaire « hors-les-murs ». Laurence et Marion sont finalement choisies. Elles sont accompagnées par un moniteur chez LISI les deux premiers jours, le temps de trouver le mode opératoire le plus adapté pour dégrafer, scanner, archiver numériquement puis détruire les documents papier. Un référent du service RH est à leur disposition pour répondre à leurs questions et besoins. Toutes deux signent des clauses de confidentialité. Une fois passées ces étapes, elles sont ensuite laissées en pleine autonomie.

Les deux travailleuses sont ravies de l’expérience qui leur ouvre les portes d’un univers nouveau, celui d’une entreprise du milieu ordinaire. Au terme de leur mission, qui a duré deux mois, elles se disent prêtes à recommencer si l’opportunité se présente.

Fabien Marty souligne combien ces missions en milieu ordinaire sont valorisantes et permettent aux personnes d’exprimer pleinement toutes leurs capacités. « Quand une entreprise du milieu ordinaire nous propose d’intervenir dans ses murs, le plus compliqué pour nous est de bien évaluer la mission et d’identifier les tâches réalisables par les travailleurs, estime-t-il. Dans le cas de LISI Aerospace, la réussite tient également à la volonté du directeur, très sensible à la notion d’intégration, et à l’implication des équipes mobilisées sur ce projet ».

Se projetant déjà sur le site de la future usine, Christine Jouve, pour sa part, étudie la faisabilité d’un détachement quotidien ou bi-hebdomadaire de deux travailleurs de l’Esat Les Dolmens, pour l’entretien des espaces verts dont la superficie sera plus conséquente que sur le site actuel. D’autres projets, beaucoup plus ambitieux, devraient par ailleurs se préciser dans les mois à venir. Affaire à suivre…

Christine Jouve, directrice ressources humaines de l’usine LISI Aerospace de Villefranche-de-Rouergue

« Ici, le handicap n’est pas un concept »

« Laurence et Marion, les deux travailleuses d’Esat, sont ici comme chez elles. Elles ont bénéficié d’un bel accueil et ont été intégrées comme n’importe quel salarié chez nous. La cohabitation se fait donc naturellement. Je la trouve très intéressante parce qu’elle fait évoluer nos mentalités et qu’elle aide à aller vers plus de tolérance. Ici, le handicap est visible. Ce n’est pas un concept. »

Groupe : LISI

Entreprise : LISI Aerospace Villefranche-de-Rouergue

Activité : industries des biens intermédiaires

Région : Occitanie

Effectif groupe : 18 000

Effectif usine : 638

Effectif TH usine : 42

Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 12

Accord agréé : non

Convention : non

Contact : Christine Jouve, directrice des ressources humaines de l’usine de Villefranche-de-Rouergue - christine.jouve@lisi-aerospace.com

Mise à jour : 16/05/19

Nombre de personnes handicapées concernées : 1

Type de handicap : déficience mentale

Aménagements

- techniques : non

- organisationnel : oui

- formation : non

Financements : droit commun, Agefiph

Partenaires : Esat Les Dolmens