L’Institut National de l’Audiovisuel (INA) sous-traite la restauration de films d’archives à une entreprise adaptée
L'expérience
Fiche rédigée le 14/11/08
Un marché de contrôle qualité attribué à une entreprise adaptée
Mémoire vivante de la radio et de la télévision françaises, l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) est aussi le leader mondial en recherche et en expérimentation sur l’image et le son. Au tournant des années 1999-2000, l’institution s’engage dans un vaste plan de sauvegarde et de numérisation des archives menacées de dégradation et de destruction par le temps. L'Ina lance progressivement plusieurs appels d’offres pour en confier une partie à des prestataires extérieurs.
Le prédécesseur de Jean Varra, actuel directeur adjoint à la direction des archives, travaille alors ponctuellement avec ANR Services, une entreprise adaptée gérée par l’ANRH (Association pour l’insertion et la réinsertion professionnelle et humaine des handicapés). L’établissement, implanté à Saint-Denis la Plaine, en région parisienne, se voit attribuer un premier marché de contrôle qualité des fichiers numériques produits par les différents prestataires dans le cadre du plan de sauvegarde. « Sans discrimination positive ! », assure Jean Varra. Cette commande importante nécessite d’organiser les équipes et les moyens, à l’INA comme au sein de l’entreprise adaptée.
7 salariés handicapés au sein de l’INA
Sept salariés handicapés d’ANR Services, volontaires pour réaliser cette mission, intègrent les locaux de l’INA, supervisés par un chef d’équipe en liaison permanente avec un responsable qualité de l’Institut. Ils sont formés pendant près d’une semaine au contrôle de la qualité des fichiers d’archives numérisées provenant d’une trentaine de prestataires extérieurs. Cette tâche requiert une bonne dose d’interprétation et sollicite leur capacité de jugement, mais aussi leur sens de l’initiative et de l’analyse. Tout se passe bien. Les nouveaux collaborateurs deviennent rapidement autonomes et donnent pleinement satisfaction à l’INA qui, en 2005, convaincu par ce « galop d’essai », consulte ANR Services sur un autre marché, axé lui, sur la remise en état mécanique de films TV sur pellicule.
L’entreprise adaptée s’organise et investit
L’offre d’ANR Services est retenue. L’entreprise adaptée se voit accorder ce second marché pour une durée de 3 ans. Cette fois-ci, la prestation sera assurée dans ses propres locaux. Pour démarrer le contrat, elle s’adjoint les compétences d’un consultant extérieur puis procède ensuite à l’embauche d’un professionnel du montage, chargé d’encadrer un pool de 7 personnes handicapées moteur. L’INA se rend régulièrement chez son prestataire pour former l’équipe aux différentes tâches et au matériel utilisé. « Refaire les scotchs, restaurer ce qui est abîmé ou cassé, re-synchroniser les images et les sons, séparés, en vrac dans des boîtes, tout cela exige d’être très attentif, soigneux, organisé et patient », souligne Jean Varra.
D’où une petite sélection parmi les volontaires pour retenir celles et ceux qui présentent ces dispositions. Le chef d’équipe assure le contrôle et l’avancement des tâches en liaison technique avec l’INA.
Pour travailler, ANR Services fait l’acquisition de trois tables de montage et de six enrouleuses. Ce contrat représente 10 % de l’objectif de restauration annuelle de l’Ina, soit 700 heures de film pour un chiffre d’affaires de 300 à 350 000 euros par an sur 3 ans.
Confiance et contrat renouvelés
« Si la prise en main des équipements s’est faite relativement rapidement, en l’espace de quelques jours, l’apprentissage de la diversité des situations rencontrées a été beaucoup plus long », se souvient Jean Varra. Aujourd’hui, l’entreprise est parfaitement autonome et fournit un travail de qualité. Le contrat a été reconduit en 2008 pour une année, renouvelable deux fois au maximum.
« Si la proposition d’ANR Services a été retenue, assure Jean Varra, ce n’est pas par philanthropie mais bien parce qu’elle était pertinente dans son approche, son sérieux et de plus, tout à fait compétitive sur le plan financier. Nous nous devions d’être vigilants, d’une part parce que nous avons déjà essuyé des échecs avec d’autres structures, et d’autre part parce que les films que nous confions sont des exemplaires uniques, irremplaçables. »
Le témoignage
Varra Jean, directeur adjoint à la direction des archives
« Le rôle du personnel d’encadrement de l’entreprise sous-traitante est primordial »
« Nos travaux exigent de l’attention et de la constance. Sans cela, la qualité et la productivité ne sont pas au rendez-vous. Il faut donc que l’entreprise comprenne nos besoins et qu’elle les transmette à ses salariés.
ANR
Services est à l’écoute sur ce point. C’est un vrai succès et cela tient notamment au personnel d’encadrement, qui est réactif, impliqué, autonome et très sympa ! Les échecs que nous avons connus dans le passé avec d’autres établissements de ce type étaient précisément liés, me semble-t-il, à des problèmes de structure et de mode d’encadrement du personnel. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : INA (Institut national de l'audiovisuel)
- Activité : archivage audiovisuel
- Région : Ile-de-France
- Effectif entreprise : 1 000
- Effectif TH de l'entreprise : 30
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 25
- Accord d’entreprise : NON
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Varra Jean (adjoint à la direction des archives) :
jvarra@ina.fr - Mise à jour : 02/02/2009
La fiche technique
- Nom de l'entreprise adaptée : ANR Services (ANRH)
- Effectifs impliqués : 7 + 7 détachés
- Implantation : Paris + Ile de France
- Nature des prestations : restauration mécanique de films anciens et contrôle qualité de fichiers d'archives numérisés
- Temporalité des contrats : 1 an renouvelable 2 fois maximum