Témoignage Entreprise

L’Esat La Mirande accompagne une salariée d’Ehpad en inaptitude dans sa formation comme monitrice d’atelier

Pendant un an, Marina a pu bénéficier d’une parenthèse professionnelle grâce à un Contrat de rééducation professionnelle en entreprise (CRPE) pour préparer son titre de monitrice d’atelier au sein de l’Esat dijonnais.

La découverte d’un nouveau métier

Marina est employée en restauration collective dans un Ephad de la région de Dijon. Souffrant de troubles musculo-squeletiques, elle bénéficie d’un aménagement de poste mais ces adaptations s’avèrent insuffisantes dans la durée. Elle est finalement déclarée inapte à son poste et mise en arrêt maladie par le médecin du travail. La voilà contrainte de faire le deuil d’un métier auquel elle était attachée. Mais quel avenir professionnel envisager ? 

Pendant sa période d’arrêt de travail, Marina est mise en relation avec Cap emploi 21 qui l’incite à réaliser un bilan de compétences. Cette démarche met en lumière son intérêt pour les métiers d’accompagnement de personnes en situation de handicap. Elle se verrait bien éducatrice. Il lui est proposé, dans un premier temps, de s’orienter vers le métier de monitrice d’atelier en Esat, qui n’exige qu’une année de formation. Alors qu’elle est toujours en arrêt de travail, elle réalise deux essais encadrés, financés par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), afin de découvrir la réalité du métier. Les quelques jours qu’elle passe au sein l’Esat Le Mirande de Chenôve, dans l’agglomération dijonnaise, la convainquent de suivre cette voie. La structure, qui est l’un des établissements du groupe mutualiste VYV3 Bourgogne, accepte de l’accueillir le temps de sa formation.

Un CDD pour se former

Afin de permettre à Marina de préparer son titre de monitrice d’atelier, Cap emploi 21 et la CPAM propose la mise en place d’un Contrat de rééducation professionnelle en entreprise (CRPE). Ce dispositif de maintien en l’emploi permet à des personnes reconnues travailleur handicapé de bénéficier de formations pendant leur période d’arrêt de travail pour se réaccoutumer à leur ancien métier ou pour se positionner sur une autre activité chez leur employeur ou au sein d’une autre entreprise. Durant ce temps de formation, le contrat de travail initial est temporairement suspendu et remplacé par un CDD pouvant aller jusqu’à un an. La rémunération est versée pour moitié par la Sécurité sociale et par l’entreprise d’accueil.

« Nous avons accueilli Marina pendant une année dans le cadre de la formation qu’elle a suivie à l’Institut régional supérieur du travail éducatif et social, raconte Emmanuel Germain, le directeur de l’Esat. Avec l’appui de ses collègues et de moi-même, qui étais son tuteur, elle participé à l’encadrement d’une équipe de travailleurs présentant pour la plupart un handicap psychique ou intellectuel. » Validé par le médecin du travail, son poste, axé du petit conditionnement sans port de charges, n’a nécessité aucun aménagement particulier.

A la recherche d’une nouvelle opportunité

A l’issue de cette année de formation, Marina décroche son titre de monitrice d’atelier. « Malheureusement, le poste que nous comptions lui proposer à l’atelier de conditionnement a dû être redéployé sur un autre secteur de l’Esat. Comme sous-traitants, nous sommes constamment soumis à des fluctuations de l’activité », regrette son directeur. Exit le conditionnement. Au sein de l’Esat, les perspectives d’embauche sont plus favorables du côté de la blanchisserie industrielle ou de l’équipe hygiène et propreté mais les restrictions de Marina ne lui permettent pas d’accéder à ces postes. 

Malgré sa déception, son titre professionnel lui ouvre de nouvelles perspectives et les dispositions du CRPE lui garantissent le maintien de son contrat chez son ancien employeur, où elle a conservé son ancienneté et ses acquis.

« Elle a réalisé avec nous la première moitié du chemin, rapporte Emmanuel Germain. Elle est aujourd’hui à nouveau en arrêt de travail et recherche une opportunité dans son métier. Depuis la fin de sa formation chez nous, a eu quelques pistes d’embauche avec, peut-être, une perspective intéressante au printemps prochain. En attendant, elle n’est pas abandonnée à elle-même. Elle a la chance d’être bien accompagnée par Cap emploi et par une assistante sociale de la CPAM qui suit son dossier attentivement pour lui permettre de vivre cette transition dans les meilleures conditions. »

TÉMOIGNAGE 

Emmanuel Germain, le directeur de l’Esat Le Mirande 

« Un an de gagné pour se préparer un nouvel avenir professionnel »

« Nous regrettons de ne pas avoir eu de poste à proposer dans l’immédiat à Marina. Cela étant, nous sommes très fiers d’avoir participé à sa formation. Le Contrat de rééducation professionnelle en entreprise (CRPE) est un outil vraiment intéressant. Il lui a permis de repousser l’échéance d’un licenciement pour inaptitude et de gagner un an sans perte de rémunération pour se préparer un nouvel avenir professionnel. »

Publié le 17 décembre 2024