Témoignage Entreprise

Les Porcelaines de la Fabrique recrutent une ancienne hôtesse de caisse

Licenciée de la grande distribution en raison d’une inaptitude, Frédérika a intégré la manufacture de porcelaine implantée près de Limoges. L’adaptation de son poste a conduit la direction à envisager d’autres aménagements dans ses ateliers à titre préventif.

Un recrutement via Cap emploi

Implantée à Saint-Brice-sur-Vienne (Haute-Vienne), Les Porcelaines de la Fabrique comptent parmi la quinzaine de manufactures spécialisées dans la production de la fameuse porcelaine de Limoges. Créée en 1825, l’entreprise familiale fournit de la porcelaine blanche aux grandes marques de luxe. Labellisée « Entreprise du patrimoine vivant », elle s’appuie sur un marché très porteur et voit ses productions diffusées partout dans le monde. Pour répondre à une demande croissante, notamment en Chine, l’entreprise vient d’agrandir son unique site de production qui emploie une soixantaine de salariés. « Nous avons par ailleurs été amenés à recruter suite à de nombreux départs en retraite », précise la gestionnaire des ressources humaines, Véronique Betoule. C’est dans ce contexte qu’elle a embauché Frédérika, venue de la grande distribution et en recherche d’emploi suite à un licenciement pour inaptitude. La candidature de l’ancienne hôtesse de caisse lui a été communiquée par Cap emploi.

Une formation au poste avec Pôle emploi

Mère de trois enfants, dont deux porteurs d’autisme, Véronique Betoule est sensibilisée à la question du handicap. L’entreprise accueille régulièrement des stagiaires de classes spécialisées et participe chaque année au Duoday. « Cela étant, il n’est pas toujours aisé d’intégrer le handicap dans une entreprise industrielle. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte », estime-t-elle.

Atteinte de fibromyalgie, Frédérika présente toutes les qualités pour occuper le poste de garnisseuse proposé par la manufacture. Le travail, qui consiste à tailler des anses puis à les coller sur les corps de tasses, ne requiert pas de qualifications particulières mais exige beaucoup de patience et une grande minutie. Après avoir réussi les tests, l’ancienne hôtesse de caisse intègre l’entreprise dans le cadre d’une action de formation préalable au recrutement (AFPR) de deux mois et demi qui lui permet de se former dans l’entreprise, d’acquérir les bons gestes tout en étant rémunérée.

Une réflexion globale sur l’ergonomie des postes

Sur préconisation de la médecine du travail, Frédérika est positionnée sur un temps partiel de 24 h par semaine et bénéficie d’un aménagement de poste, cofinancé par l’Agefiph. Après l’intervention d’un ergonome missionné par Cap emploi, elle est équipée d’un siège adapté et d’une table de travail réglable en hauteur.

L’intervention de l’ergonome permet par ailleurs de révéler les besoins d’une collègue de Frédérika dont le poste de travail est également aménagé. Elle conduit également la direction à envisager une amélioration de l’ergonomie des postes de travail. « Les salariés ont pu essayer et choisir des modèles de sièges plus confortables. Nous sommes par ailleurs en train de nous équiper de tables électriques. Jusqu’ici, le réglage en hauteur se faisait de façon très artisanale avec les moyens du bord ». Réalisées à titre préventif, ces améliorations sont quant à elles à la seule charge de l’entreprise, sans intervention de l’Agefiph.

TÉMOIGNAGE

Véronique Betoule, gestionnaire des ressources humaines « Il a fallu expliquer qu’une adaptation de poste n’est pas un privilège »

Quand nous avons aménagé le poste de Frédérika, nous avons dû faire preuve de pédagogie vis-à-vis des autres salariés. Nous avons pris soin d’expliquer aux équipes qu’une adaptation de poste n’est pas un privilège mais qu’elle vise à compenser un handicap. Ce n’est pas une évidence pour tout le monde.