Témoignage Entreprise

Les ingénieurs de Thales mettent leur savoir-faire au service des personnes handicapées

Dans le cadre de son accord d’entreprise, le groupe Thales a introduit un volet spécifique concernant l’innovation technologique. Objectif : concevoir et développer des outils permettant de faciliter l’accès des personnes handicapées à l’éducation, la formation et l’emploi.


L'expérience

Article rédigé le 05/11/07

Une volonté d’anticiper sur l’avenir

Engagé depuis 1992 dans une politique d’emploi des personnes handicapées, le groupe Thales a signé en 2007 un nouvel accord de groupe en faveur de l’emploi des personnes handicapées pour une durée de quatre ans. Comme les précédents, ce plan d’action fixe des objectifs sur les axes traditionnels que sont le recrutement et le maintien dans l’emploi. Mais du fait de la spécificité de l’activité du groupe, il prévoit également un volet consacré au développement de technologies nouvelles destinées à faciliter l’accès des personnes handicapées à la formation, à l’emploi ou tout simplement à les aider dans leur vie quotidienne. « Une politique d’emploi s’inscrit nécessairement dans la durée. Il est donc intéressant d’intervenir en amont. Nous en sommes d’autant plus convaincus que nous sommes directement confrontés à la pénurie de jeunes diplômés handicapés. En leur donnant les outils qui leur permettront de suivre les cours, de se former dans des domaines a priori peu accessibles, nous travaillons pour l’avenir », argumente Gérard Lefranc, directeur de la mission Insertion.

Des outils pour faciliter l’accès à la formation

Ces dernières années, Thales a ainsi élaboré différents outils déjà utilisés dans des établissement scolaires, des universités, des centres de formation. C’est le cas du dispositif mis au point qui permet de transposer le contenu d’un tableau noir sur un écran d’ordinateur, via une caméra vidéo. Le système, diffusé en partenariat avec IBM  , est déjà en service dans des centres d’Angers et de Clermont-Ferrand, et dans des établissements scolaires et universitaires de Nice. Cette solution technique est un précieux outil pour les malvoyants, mais pourrait, intéresser à terme, les personnes à mobilité réduite, dans le cadre de l’enseignement à distance via Internet.
Autre projet totalement novateur, le dispositif Handi-aérosurveillance qui a permis, en 2006, à deux trentenaires de devenir les premiers pilotes d’avion professionnels handicapés d’Europe. Le prototype a été réalisé avec Dassault Aviation à la demande de l’association Castel Mauboussin qui forme des personnes handicapées moteur au pilotage. Sa mise en service a conduit à la promulgation d’un arrêté ministériel autorisant les personnes handicapées à accéder à la licence de pilote professionnel.

Une diversité d’intervenants indispensable

Pour mener à bien ces projets, aucune cellule d’innovation n’a été mise en place. Les idées naissent au gré des rencontres et des nombreux partenariats établis par la mission insertion. « Nous ne sommes en aucun cas prescripteurs. L’objectif n’est pas d’innover pour innover mais de répondre à des demandes ou à des besoins que nous identifions. »
Chaque projet mobilise des ingénieurs de Thales, des associations partenaires, des personnes handicapées, des médecins et dans certains cas, d’autres entreprises possédant un savoir-faire spécifique. « Cette pluridisciplinarité est la condition de l’innovation », souligne Gérard Lefranc.

Pour mener à bien ces recherches, les ingénieurs de Thalès donnent de leur temps de travail et les financements sont mobilisés en fonction de la nature des projets et des partenaires, l’Agefiph étant régulièrement sollcitée.

Des projets tous azimuts

Chaque année, de nouvelles idées voient le jour. C’est ainsi que Thales a développé avec l’association Les Mirauds Volants le système Soundflyer, un équipement stéréophonique d’aide au pilotage pour des personnes  déficientes visuelles ; ou encore deux méthodes d’apprentissage sur Cédérom à la langue des signes française et au langage parlé complété avec différentes associations de déficients auditifs (Anpeda, ALPC, IVT).
Actuellement un groupe d’ingénieurs travaillent à l’adaptation d’un viseur de casque de pilote d’avion de combat à l’usage des personnes malvoyantes. Autre projets à l’étude : la conception d’une prothèse exosquelettique qui permettra à des personnes d’exécuter des mouvements simples et de gagner en autonomie (en partenariat avec l’Association des paralysés de France) et l’élaboration d’un Cédérom pour des enfants autistes de classe de maternelle, avec l’hôpital Robert-Debré.

Le témoignage

Lefranc Gérard, directeur de la mission Insertion chez Thales

« Une maturité nécessaire en matière de politique du handicap »

« L’engagement de Thales en matière d’insertion des personnes handicapées ne date pas d’hier. Il a aujourd’hui assez de maturité pour que nous puissions lancer tous ces projets qui ne seraient pas envisageables sans le réseau de partenaires associatifs, que nous avons développé au fil des années, et sans l’engagement des équipes et des managers. Le volet innovation figure explicitement dans notre accord d’entreprise. Il est fortement encouragé par la direction du groupe. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Thales
  • Entreprise : Thales
  • Activité : Industries des biens intermédiaires
  • Région : France
  • Effectif entreprise : 31 000
  • Effectif TH de l'entreprise : 1 310
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Accord d’entreprise : OUI
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Lefranc Gérard (directeur de la mission Insertion) :
    gerard.lefranc@thalesgroup.com
  • Mise à jour : 02/01/2008

La fiche technique

  • Accord : 2008-2011 (4 ans) – 6e accord d'entreprise
  • Types de handicap : tous types
  • Financement : Thales, Agefiph, aides diverses en fonction des projets
  • Partenaires : institutions diverses du secteur de l'éducation et de la formation, associations de personnes handicapées, autres entreprises, partenaires de l'emploi et de l'insertion
Thématique
Publié le 23 septembre 2010