Témoignage Entreprise

Les Ecuries du Patys forme une jeune palefrenière multidys en alternance

Au terme d’une scolarité difficile, Léa, 17 ans, a trouvé et confirmé sa vocation au sein des écuries de Benjamin Negron qui a tout de suite repéré sa capacité à communiquer avec les chevaux.

Une jeune femme en recherche d’une alternance

Instructeur diplômé de Saumur et cavalier professionnel, Benjamin Negron a pris les rênes des Ecuries du Patys depuis une dizaine d’années. Situé à Grans, près de Salon-de-Provence, le domaine de 1,5 hectare, créé par son père, accueille une trentaine de chevaux à l’année et propose différentes prestations : commerce et travail des chevaux, pension, enseignement, compétitions…

Benjamin Negron connaît bien le handicap. Blessé au pied, il est lui-même reconnu travailleur handicapé et bénéfice d’une aide humaine, financée par l’Agefiph, pour entretenir et faire vivre ses écuries. « J’accueille par ailleurs régulièrement des stagiaires et des apprentis mais il n’est pas toujours facile de trouver des candidats motivés. Quand j’ai rencontré Léa, j’ai tout de suite pressenti que j’avais affaire à une personne d’exception. » 

Âgée de 16 ans, la jeune femme achève une scolarité difficile en raison de nombreux troubles dys. Au cours de différents stages, elle s’est découvert une passion pour les chevaux et a l’intention d’en faire son métier. Lorsqu’elle se présente aux Écuries du Patys, elle est inscrite au CFA Provence en vue d’y préparer un CAP de palefrenier-soigneur et cherche, avec l’aide de Cap emploi 13, un employeur pour réaliser son projet d’alternance. 

Mobilisation d’une prestation d’appui spécifique

Deux jours d’essai suffisent à convaincre Benjamin Negron de la profonde motivation de Léa et de sa capacité exceptionnelle à communiquer avec les chevaux. Afin de mettre en œuvre les moyens de compensation nécessaires pour contourner ses troubles cognitifs, une prestation d'appui spécifique (PAS), financée par l’Agefiph, est mobilisée. 

Au CFA, la jeune femme bénéficie d’une aide humaine pour suivre les cours. Elle est aussi équipée d’un stylo numérique d’aide à la lecture. Aux écuries, on s’organise pour lui permettre de travailler dans les meilleures conditions. « Les trois quarts de ses tâches sont effectuées en binôme car elle a besoin d’être accompagnée, explique le gérant. Nous avons mis en place différents outils pour contourner ses difficultés de lecture : des échanges vocaux via Whatsapp ou encore des pictogrammes et des codes visuels pour lui permettre d’accéder à toutes les informations concernant les chevaux. Elle sait précisément quelles rations, quels médicaments donner à chacun. » 

Afin d’éviter les imprévus qui la déstabilisent, le travail est organisé selon un planning détaillé. « En un sens, c’est une contrainte très bénéfique car elle me permet de me discipliner ! », remarque Benjamin Negron.

Une perspective d’embauche définitive

Quand elle est aux écuries, Léa travaille 6 h par jour. Elle assure les soins des chevaux, les fait travailler à la longe et participe à l’entretien des écuries. « Dans la journée, de nombreuses tâches supposent d’utiliser le tracteur. La conduite est encore un peu compliqué pour Léa, poursuit le gérant. Nous avons donc trouvé un véhicule à trois roues d’utilisation très simple, avec un système marche avant/marche arrière. C’est beaucoup plus adapté. » Ces efforts d’adaptation ne font que renforcer la motivation et la confiance en soi de la jeune femme. Elle s’est d’ailleurs inscrite pour passer son permis de conduire. 

Alors que la fin de son apprentissage approche, Benjamin Negron a d’ores et déjà pris sa décision d’embaucher Léa définitivement. Afin d’anticiper, une demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH) est actuellement instruite par l’Agefiph. Si elle aboutit, une aide financière viendra compenser les charges supplémentaires supportées par l’entreprise du fait du handicap malgré les aménagements déjà réalisés.

TÉMOIGNAGE

Benjamin Negron, gérant des Ecuries du Patys

« On est vraiment accompagnés de façon très efficace »

« Dès le départ, nous avons travaillé avec Cap emploi et l’Agefiph. Ils se sont déplacés pour venir nous voir plusieurs fois et assurent un bon suivi. On est vraiment pris en main et accompagnés de façon très efficace. »

Publié le 16 septembre 2024