Témoignage Entreprise

Les centres de formation Abskill de Dijon et Chalon, champions de l’emploi et du maintien dans l’emploi

Abkill
D’année en année, au gré des recrutements et des actions réalisées au bénéfice de collaborateurs en situation de handicap, l’organisme de formation a acquis une réputation d’employeur handiaccueillant. Il affiche un taux d’emploi inédit de 36 % !

Être imaginatif pour aller chercher des candidats

Né de la fusion, en 2021, de trois organismes de formation professionnelle, le groupe Abskill s’appuie aujourd’hui sur une cinquantaine de centres répartis sur l’ensemble du territoire et spécialisés dans différents domaines : le bâtiment, l’industrie, les travaux publics, les transports, la logistique et la prévention/sécurité. Chacun fonctionne de façon autonome.

Fernand Duchêne dirige les centres de Chalon-sur-Saône et de Dijon qui emploient 40 personnes environ et présentent une particularité très rare : un taux d’emploi de 36 % de salariés reconnus travailleurs handicapés, soit six fois le taux d’emploi préconisé par la loi.

« Globalement, les différents centres du groupe sont assez avancés en matière d’emploi des personnes en situation en handicap mais nous nous situons effectivement très au-delà de la moyenne. Cela s’explique en partie par notre implantation géographique et par les difficultés que nous avons à recruter et à fidéliser des formateurs, notamment dans certains domaines techniques. Il faut donc être imaginatif pour aller chercher des candidats et ne pas hésiter à sortir des canaux de recrutement traditionnels. »

C’est toutefois le hasard des opportunités qui a conduit, au départ, la structure à intégrer des collaborateurs en situation de handicap. L’organisme de formation a su s’adapter aux problématiques de ces salariés et a progressivement été identifié comme un employeur handiaccueillant, notamment par Cap emploi qui est un partenaire très proche.

Expérience, empathie et motivation

« Pour peu qu’on en ait la volonté, la formation est un secteur très propice au recrutement de personnes en situation de handicap, analyse Fernand Duchêne. Nos formateurs sont généralement des professionnels qui ont tout un parcours derrière eux. Parmi eux se trouvent souvent des personnes qui ne peuvent plus exercer d’activité pour des raisons de santé ou d’usure professionnelle, et qui ont choisi de se reconvertir dans la formation pour continuer leur activité d’une autre manière en transmettant leur savoir. »

En dépit de cette évidence, trop de freins et de clichés subsistent quant à la capacité de ces personnes à exercer et à partager leurs talents. « Pourtant, ce n’est pas parce qu’un maçon devient allergique au ciment qu’il n’a plus rien à apporter professionnellement ! », s’insurge le directeur du centre Abskill pour qui les éventuelles contraintes liées à un handicap disparaissent très vite derrière les avantages. « Les gens dont nous parlons ont souvent été confrontés à des situations difficiles et se sont pris quelques portes dans la figure, analyse-t-il. Ce vécu leur apporte une ouverture à l’autre, des savoir-être et une capacité d’empathie très intéressants pour nous. Dans des activités à forte contrainte physique, ils savent par ailleurs mieux que personne porter les messages de prévention auprès de leurs stagiaires en les incitant à se protéger et à adopter les bons gestes et postures. » Fernand Duchêne note par ailleurs que ces collaborateurs font bien souvent preuve d’une motivation et d’une loyauté vis-à-vis de leur employeur particulièrement appréciable dans un secteur très concurrentiel

Des aménagements au cas par cas

Qu’ils soient récemment arrivés ou en poste depuis longtemps, les salariés d’Abskill bénéficient d’aménagements divers lorsque leur handicap le nécessite. « En termes de proportion, je pense que nous sommes à peu près dans la moyenne communément admise de 15 % d’aménagements techniques », précise Fernand Duchêne. Et de citer les exemples de deux collaboratrices qui ont vu leurs postes de travail respectifs équipés de matériel spécifique (bureau réglable en hauteur, sièges assis-debout, outils informatiques adaptés…) en raison de problèmes physiques. Dans les deux cas, l’entreprise a été conseillée par Cap emploi et à reçu des financements de l’Agefiph. Des aménagements de véhicules ont également été réalisés dans les mêmes conditions pour des formateurs en déplacement.

Les aménagements organisationnels sont plus fréquents. « On adapte par exemple des horaires pour des soins. Nous avons également élargi le champ d’intervention d’un formateur ayant des restrictions de déplacement en raison de problèmes de dos. Compte tenu de son domaine de compétences plutôt rare, il était amené à se rendre régulièrement dans différents centres. Nous l’avons formé pour pouvoir assurer d’autres formations sur un périmètre géographique plus restreint et sollicitons des intervenants extérieurs pour les interventions plus lointaines. » Dans ce cas spécifique, le surcoût occasionné est pris en charge par l’Agefiph dans le cadre d’une Reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH).

« Pour résumer, complète Fernand Duchêne, la prise en compte du handicap s’inscrit chez nous dans une culture bien ancrée et une vraie relation de confiance avec les différents interlocuteurs que sont la médecine du travail, Cap emploi et l’Agefiph. »

TÉMOIGNAGE

Fernand Duchêne, directeur de centres de Dijon et Chalon

« Avant tout une question de volonté »

 Le handicap dans l’entreprise, c’est avant tout une question de volonté. Personnellement, je suis sensibilisé sur le sujet et n’ai aucune angoisse là-dessus. Cela suppose, c’est vrai, une compréhension des problématiques et une adaptation des organisations aux éventuelles contraintes qu’elles peuvent

représenter. Mais l’entreprise y trouve largement son compte en retour, en particulier en termes d’engagements. »

Publié le 14 mars 2025