L’entreprise Cari anticipe sur l’évolution de la maladie d’un jeune salarié
L'expérience
Fiche rédigée le 04/12/07
Un métier compromis par la maladie
Sébastien a une vingtaine d’années lorsqu’il entre chez Cari, une entreprise en pleine croissance qui commence à compter dans le secteur du BTP. Le jeune homme, embauché en CDI dans le cadre d’un contrat de professionnalisation, intègre la structure Cari Jeunes, où le groupe forme de jeunes recrues sans qualification aux métiers du bâtiment et des travaux publics. Sébastien se destine au secteur des travaux publics comme constructeur en béton armé. Pendant un an, il suit son cursus d’intégration avant de rejoindre définitivement une équipe de chantier. Quelques mois seulement après sa prise de poste, on lui découvre une maladie invalidante, tout juste déclarée, dont l’évolution risque notamment de lui interdire tout port de charge dans un délai de deux à trois ans. La médecine du travail alerte son employeur qui décide d’anticiper en procédant immédiatement au reclassement du jeune homme. « Nous étions confronté à un jeune salarié tout juste formé, connaissant déjà bien l’entreprise, et encore en pleine possession de ses moyens, la maladie n’ayant pas d’impact immédiat. Il était urgent de réagir et de l’orienter sur un poste qu’il pourrait occuper de façon durable, malgré les restrictions à venir », commente Robin Sappe, chargé de mission responsabilité et innovation sociales.
Un reclassement comme grutier
Une réflexion est donc engagée entre l’entreprise, la médecine du travail et le jeune homme, qui souhaite conserver une situation professionnelle stable. Parmi les différentes hypothèses envisagées, le poste de grutier semble le plus adapté aux recommandations médicales et aux besoins de l’entreprise. Pour Laurent, il constitue un bon compromis, puisqu’il lui permet de continuer à travailler sur les chantiers. « Habituellement, précise Robin Sappe, ce type de poste est confié à des personnes ayant une grande expérience car il suppose de connaître parfaitement l’organisation du travail au pied de la grue, précise Robin Sappe. Mais l’idée a été retenue car il y avait une vraie volonté de l’encadrement de trouver une solution durable et Sébastien était par ailleurs très soutenu par l’équipe de chantier. »
Une fois le projet validé, le jeune homme est envoyé pendant 3 semaines dans un centre de formation à Marseille, où il finit par obtenir son Caces (Certificat d'aptitude à la conduite en sécurité) de grutier.
Une reconversion soutenue par l’Agefiph
Pour monter l’opération, l’entreprise fait appel au Sameth (THEME 06), la cellule de maintien dans l’emploi des Alpes-Maritimes, qui la conseille dans la démarche. Elle l’accompagne dans sa demande de reconnaissance du statut de travailleur handicapé et monte le dossier de financement de la formation, dont le coût pédagogique sera en partie pris en charge par l’Agefiph. Cette dernière verse également une subvention au titre du maintien dans l’emploi.
L’entreprise, pour sa part, prend à sa charge les frais de déplacements et d’hébergement de Sébastien durant son temps de formation. Elle doit également gérer son absence à son poste de travail pendant toute cette durée.
« Il est aussi important de souligner les réflexions menées en amont conjointement par la DRH de notre direction des travaux publics et la médecine du travail, en lien avec le salarié lui-même qui a été partie prenante du projet », rappelle Robin Sappe.
Un suivi régulier par le médecin du travail et la DRH
À son retour dans l’entreprise, Sébastien a aussitôt été affecté à un poste de grutier sur un chantier. Après plus d’un an, il a totalement investi son nouveau métier. Son temps de travail se déroule en grande partie aux commandes de l’engin mais aussi sur le chantier lui-même, où il est amené à effectuer certaines tâches.
Jusqu’ici, il n’est soumis à aucune restriction médicale. Il fait en revanche l’objet d’un suivi régulier de la part du médecin du travail et de la direction des ressources humaines. Aucun dispositif particulier n’a été mis en place pour effectuer ce suivi, l’entreprise préférant éviter toute stigmatisation. « Mais nous sommes très attentifs à l’évolution de sa situation, précise Robin Sappe. Au cours de cette opération de reclassement, une relation de confiance s’est instaurée. Sébastien a pu mesurer l’engagement de l’entreprise et n’hésite pas à communiquer sur sa maladie auprès de son encadrement. »
* Pour préserver l’anonymat de la personne, le prénom a été changé.
Le témoignage
Sappe Robin, chargé de mission responsabilité et innovation sociales
«Nous sommes habitués à rechercher des solutions de reclassement en interne »
« Lorsque le cas de Sébastien s’est posé, nous n’avons pas totalement été pris au dépourvu car dans les métiers du
BTP
, nous sommes souvent confrontés à des situations de reclassement de salariés suite à des accidents. Nous sommes donc habitués à rechercher des solutions en interne. La prévention et le maintien dans l’emploi ont longtemps constitué nos uniques points d’entrée dans la politique du handicap. La préparation d’un accord d’entreprise nous conduit désormais à aborder la question de façon globale. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : Cari
- Entreprise : Cari
- Activité : BTP
- Région : Provence-Alpes-Côte-D'azur / Corse
- Effectif entreprise : 2400
- Effectif TH de l'entreprise : 80
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 1
- Accord d’entreprise : NON
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Sappe Robin (chargé de mission responsabilité et innovation sociales) :
RSAPPE@cari.fr - Mise à jour : 20/12/2007
La fiche technique
- Durée de mise en œuvre : 4 mois
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : maladie invalidante
- Aménagements :
- techniques : non
- organisationnels : non
- de formation : oui
- Financement : Cari, Agefiph
- Partenaires : médecine du travail, Sameth (THEME 06), centre de formation