L’entreprise Arbres et Techniques confrontée au handicap par choix et par nécessité
Métier à risques, prévention et handicap
Sur la page d’accueil du site internet de l’entreprise Arbres et Techniques, on peut voir des hommes casqués et encordés, suspendus à des arbres, tronçonneuse en main. Créée à Gap (Hautes-Alpes) en 2007 par Rémi Brugot et Christophe Meyer, la société était à l’origine spécialisée dans l’élagage des arbres. Au fil des années, elle a diversifié ses activités en développant la menuiserie bois en extérieur, les aménagements paysagers, le débroussaillage et l’entretien d’espaces verts. L’entreprise emploie aujourd’hui une vingtaine de salariés, répartis sur différents métiers et travaille pour des particuliers, des entreprises ou des collectivités.
Du fait de la dangerosité de certaines de ses activités, elle est sensibilisée depuis de nombreuses années aux questions liées à la sécurité et à la prévention. Elle a également été amenée à aborder la thématique du handicap, tantôt par choix, à travers un recrutement, tantôt par nécessité après avoir été confrontée à des situations imprévues. « Nous avons découvert le sujet il y a une dizaine d’années lorsque nous avons embauché Guillaume* qui travaillait alors dans un Esat, se souvient Rémi Brugot. Au sein de l’équipe, il est en charge des travaux de tonte et d’entretien d’espaces vert. C’est une grande satisfaction que d’avoir pu l’intégrer dans l’entreprise où il a su trouver toute sa place, même si cela reste un engagement, au quotidien, en termes d’encadrement. »
Deux avis d’inaptitudes, deux créations de postes
En 2017 et 2018, Arbres et Techniques doit successivement faire face à deux situations difficiles. Dans un premier temps, Jérôme*, chef d’équipe élagueur est contraint de s’arrêter plusieurs semaines en
raison d’un problème de santé. À son retour, il apparaît qu’il ne pourra pas reprendre son poste. « Avec un conseiller maintien en emploi de Cap emploi et le médecin du travail, nous avons réfléchi à une nouvelle organisation permettant de le maintenir sur un poste compatible avec son état de santé », se souvient Rémi Brugot. L’entreprise, qui est en plein développement, décide de créer un poste de technico-commercial. Des financements sont trouvés, notamment auprès de l’Agefiph, pour former le salarié, mettre en place un tutorat interne et aménager son poste de travail.
Quelques mois plus tard, c’est au tour de Lionel* d’être victime d’un grave accident du travail. Compte tenu des séquelles, il est lui aussi contraint d’abandonner son métier de bûcheron. Toujours avec l’appui de Cap emploi et de la médecine du travail, l’entreprise imagine de le faire évoluer sur un poste de suivi des marchés publics, ses missions consistant à effectuer des relevés sur site afin de réaliser des états des lieux. Ce reclassement est validé par le médecin du travail sous couvert d’une reprise en temps partiel thérapeutique et d’un aménagement du poste.
Dans les deux cas, les actions menées contribuent à préserver l’emploi des salariés concernés tout en s’inscrivant dans le développement de l’entreprise.
Le bilan, cinq ans plus tard
Cinq ans plus tard, l’entreprise a poursuivi sa progression, tant en termes de chiffres d’affaires que d’effectifs. Jérôme, l’ancien chef d’équipe élagueur est toujours à son poste où il assume pleinement ses fonctions. Le cas de Lionel s’est avéré plus compliqué. « Nous avons fait le maximum de ce qui était réalisable pour lui permettre de rester dans l’équipe, résume Rémi Brugot. Avec l’aide de l’Agefiph, nous avons aménagé son poste et son véhicule et avons adapté ses horaires. Cela a fonctionné pendant un an et demi, mais cela restait vraiment trop lourd pour lui. Il a finalement dû quitter l’entreprise. »
Quant à Guillaume, l’ancien travailleur d’Esat, il est toujours en poste. Compte tenu des besoins quotidiens en termes d’encadrement, l’entreprise s’est vue accorder une compensation financière au titre de la reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH). Depuis peu, le salarié et son employeur bénéficient par ailleurs du dispositif d’emploi accompagné qui n’existait pas au moment de son embauche.
« A toutes les étapes, l’intervention de Cap emploi a été décisive, conclut Rémi Brugot. Ils ont une vision d’ensemble et une connaissance des dispositifs d’aide que nous n’avons pas. Ce n’est pas notre métier. Leur expertise et l’accompagnement administratif qu’ils proposent est vraiment primordial. »
* Les prénoms des salariés ont été modifiés pour préserver leur anonymat.
TÉMOIGNAGE
Rémi Brugot, co-gérant d’Arbres et Techniques « Chacun d’entre nous peut voir sa vie bouleversée par un handicap »
A tout moment, chacun d’entre nous peut voir sa vie bouleversée par un accident ou une maladie peut bouleverser une vie. Personne n’y échappe. Comme employeur, nous avons estimé indispensable de tout faire pour maintenir nos deux salariés dans l’entreprise en leur proposant de mettre en avant de nouvelles compétences s’appuyant sur leur expérience professionnelle. Même si cela n’a malheureusement pas fonctionné dans la durée pour l’un d’eux, il fallait le faire et nous avons été bien accompagné pour cela
FICHE D’IDENTITÉ
Entreprise : Arbres et Techniques
Activité : élagage, aménagements paysager, entretien de la végétation
Région : PACA
Effectif : 22
Effectif TH : 2
Contact : Rémi Brugot, co-gérant – remi@arbres-et-techniques.fr
Mise à jour : 11/01/2023
FICHE TECHNIQUE
Nombre de personnes handicapées concernées : 3
Type de handicap : handicap intellectuel, maladie invalidante, déficiences motrice
Aménagements - techniques : oui
- organisationnel : oui
- formation : oui
Financements : Agefiph, droit commun, employeur
Partenaires : Cap emploi, médecine du travail, Esat