Témoignage Entreprise

L’Écurie de Mâlain aide une jeune femme handicapée à revenir vers l’emploi

En 2010, Pascal Baillargeault, moniteur d’équitation et micro-entrepreneur, décide de donner un coup de pouce à Jade, 25 ans, atteinte d’une maladie invalidante. Pendant un an, il l’accueille et la forme dans son écurie, près de Dijon.

L'expérience

Fiche rédigée le 29/10/11

Passionnée de chevaux

Ancien cadet de la Garde républicaine devenu responsable d’une écurie privé dans l’Yonne, Pascal Baillargeault choisit de s’installer à son compte en 2007. Il crée l’Écurie de Mâlain, dans la vallée d’Ouche, à une vingtaine de kilomètres de Dijon. Il y prend des chevaux en pension, assure leur débourrage, mais propose aussi des sorties, des activités de loisir et se déplace régulièrement pour des cours particuliers d’équitation à domicile. Peu de temps après son installation, Pascal a accueilli pendant quelques mois, avec l’aide de l’Agefiph, une jeune femme handicapée des environs, dans le cadre d’un CDD d’un an, mais la jeune salariée a décroché avant la fin de son contrat. En 2010, lorsqu’il est contacté par Jade, 25 ans, passionnée de chevaux, également handicapée, il décide de renouveler l’expérience.

« Un pied à l’étrier »

La jeune femme a le statut de travailleur handicapé en raison d’une maladie invalidante, mais, précise Pascal Baillargeault, « ses difficultés proviennent surtout de l’instabilité de sa situation personnelle et de son éloignement du monde du travail. » De fait, son état de santé n’implique aucune restriction d’aptitude. Dans le passé, elle a travaillé dans la restauration et sa passion des chevaux l’a conduite à vivre une première expérience comme palefrenière dans une grande écurie, mais la charge de travail était trop lourde.
Le moniteur d’équitation, seul salarié de son entreprise, ne peut se permettre d’embaucher une deuxième personne sur la durée, mais il propose à Jade un contrat d’un an à raison de 20 heures par semaine, « le temps de lui remettre le pied à l’étrier » .
La jeune femme prend en charge une partie de l’entretien des boxes, de la préparation et des soins aux chevaux. Pascal s’efforce aussi de la former à des tâches plus techniques comme le travail à la longe et de la faire progresser à cheval. « J’ai dû m’adapter à son rythme. Il a fallu prendre le temps pour passer les différentes étapes », reconnaît-il.

« Des aides précieuses, mais un engagement de l’entreprise »

Dans le cadre de l’embauche de Jade, Pascal Baillargeault reçoit le soutien de Cap emploi, qui accompagne la jeune femme. « Dans un premier temps, nous avons fait une évaluation en milieu de travail (EMT) avec Pôle emploi, puis Cap emploi nous a aidé pour le montage du dossier de financement. » La petite entreprise bénéficie d’une prime à l’embauche de l’Agefiph et d’exonérations de charges. De son côté, la jeune femme perçoit également des aides personnelles. Pendant ses douze mois passés à l’écurie, un conseiller Cap emploi vient lui rendre visite à plusieurs reprises pour s’assurer de sa bonne intégration. « Toutes ces aides sont précieuses, mais elles n’exonèrent pas l’entreprise d’un véritable engagement, notamment en termes de temps, souligne Pascal Baillargeault. Il faut encadrer la personne, mais aussi assurer les démarches administratives habituelles liées à l’emploi d’un salarié. »

Une étape dans le retour vers l'emploi

« Tout au long de son contrat, Jade a fait preuve d’une grande motivation et d’une réelle implication, poursuit le moniteur. Il fallait en vouloir pour venir tous les jours de Dijon en dépit des aléas des transports. C’est aussi une difficulté qu’il nous a fallu gérer » .
Depuis son départ de Mâlain, la jeune femme a poursuivi ses démarches pour revenir vers l’emploi. « Son passage à l’écurie était une étape et je pense que cela a contribué à la relancer, conclut-il. Elle se bat vraiment pour s’en sortir. Dernièrement, elle m’a dit qu’elle avait trouvé un emploi dans les vignes. Finalement, il apparaît que son handicap est moins lié à son état de santé qu’à la somme de difficultés liées à la précarité de sa situation. »

Le témoignage

Pascal Baillargeault, gérant des Écuries de Mâlain

« C’est moins le handicap qui pose problème que l’apprentissage de la vie au travail »

« Pour une petite structure comme la mienne, accueillir une personne handicapée longtemps éloignée de l’emploi et l’accompagner au quotidien est une tâche assez lourde qui nécessite une vraie implication. C’est moins le handicap qui pose problème que l’apprentissage de la vie au travail. J’estime néanmoins que les deux expériences que j’ai vécues valaient la peine. Elles ont contribué à redonner confiance en elles à des personnes qui, aujourd’hui encore, continue à construire leur avenir professionnel. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Écurie de Mâlain
  • Activité : activités équestre
  • Région : Bourgogne
  • Effectifs entreprise : 2
  • Effectifs TH : 1
  • Contact : Pascal Baillargeault (gérant) -
    baillargeault.pascal@wanadoo.fr
  • Mise à jour : 29/10/11

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : maladie invalidante
  • Aménagements :
    - techniques : non
    - organisationnel : oui
     - formation : non
  • Financements : Écuries de Mâlain, Agefiph, dispositifs de droit commun
  • Partenaires : Cap emploi, Pôle emploi
Publié le 16 novembre 2011