Témoignage Entreprise

Le handicap chez Fountaine Pajot : question de culture d’entreprise plutôt que de stratégie

Dès sa création, il y a 30 ans, le chantier Fountaine Pajot a intégré le handicap dans sa gestion des ressources humaines. Les questions de recrutement et d’intégration font aujourd’hui partie des procédures ordinaires, sans qu’aucun dispositif spécifique ne s’avère nécessaire.

L'expérience

Article rédigé le 30/05/07

Des recrutements tout au long de l’année

En plus de 30 ans, quelque 1 600 catamarans à voile et à moteur sont sortis du chantier Fountaine Pajot, implanté sur deux sites, à Aigrefeuille et à La Rochelle. À la fin des années 1990, l’entreprise a connu un fort développement et a vu ses effectifs doubler, puis tripler, pour arriver aujourd’hui à environ 320 personnes à temps plein et 70 intérimaires. Le chantier recrute toute l’année, en fonction des commandes et du lancement de nouveaux modèles. Alors que 90 % des emplois proposés sont concentrés sur des postes de production, l’entreprise dépasse depuis plusieurs années le taux d’emploi légal et continue à intégrer régulièrement des travailleurs handicapés. Selon Claude Barrault, directeur des ressources humaines, c’est plus une question de culture d’entreprise que de stratégie.

Une grande force : l’encadrement

« Depuis toujours, Fountaine Pajot a eu la volonté de travailler avec des personnes handicapées. L’embauche et l’intégration de ces salariés dans nos ateliers se font naturellement, sans la moindre difficulté. » L’entreprise recrute au niveau CAP et BEP à des postes de stratifieurs de menuisiers, d’accastilleurs. Lorsqu’une spécialisation est nécessaire – notamment pour les stratifieurs, travaillant sur les matériaux composites –, des formations en interne ou dans des centres spécialisés sont proposées. « Notre grande force réside dans l’encadrement, souligne Claude Barrault. Nos chefs d’équipe ou d’atelier sont très proches des nouveaux arrivants. Lorsqu’il s’agit d’une personne handicapée, nous les informons des éventuelles restrictions et cela ne pose pas de problème. Il y a quelques années, nous avons par exemple recruté presque coup sur coup cinq personnes malentendantes et nous avons appris petit à petit à communiquer. Là encore, cela s’est fait naturellement. »

Des partenaires proches de l’entreprise

Avec les années, une collaboration régulière s’est développée avec différents partenaires comme le Medef Charentes-Maritimes ou Cap emploi 17, qui connaît bien l’entreprise, son activité et ses besoins. La structure propose spontanément des candidats à l’embauche lorsque ceux-ci se présentent. Par ailleurs, l’entreprise travaille avec quatre agences de travail temporaire, dont certaines sont très axées sur l’emploi des personnes handicapées. « Ils savent que le handicap n’est pas pour nous un tabou et ils nous envoient régulièrement des candidats », commente Claude Barrault, pour qui l’intérim reste la meilleure porte d’entrée vers l’emploi durable. Plus de la moitié des salariés handicapés recrutés chez Fountaine Pajot l’ont été par ce biais. En dix ans, l’entreprise n’a sollicité l’Agefiph qu’à deux reprises : pour l’aménagement du poste de travail d’un électricien qui avait des difficultés à un bras. Et pour l’intervention d’un traducteur LSF au cours de la formation de deux salariés malentendants.

Appel à candidatures

Treize salariés handicapés travaillent aujourd’hui chez Fountaine Pajot. L’entreprise compte par ailleurs parmi ses fournisseurs un Esat (Établissement et service d'aide par le travail) qui réalise l’essentiel du précâblage pour les électriciens du chantier. « Rien de nous obligeait à choisir cet établissement. Notre directeur des achats, également sensibilisé à la question du handicap, a simplement estimé qu’il proposait des produits de qualité à des prix concurrentiels », explique Claude Barrault. Dans l’immédiat, sa préoccupation porte sur 12 contrats de professionnalisation pour lesquels il n’arrive pas à trouver de candidats, handicapés ou non. « Dans une région comme la nôtre, le recrutement reste assez difficile, d’autant plus qu’il y a une forte concurrence des emplois saisonniers. Notre filière souffre également d’un déficit d’image, bien que les conditions de travail n’aient plus rien de comparable avec ce qui a été dans le passé. »

Le témoignage

Barrault Claude, Directeur des ressources humaines de Fountaine Pajot

« Embaucher un travailleur handicapé, ce n’est pas forcément compliqué »

« Du fait de mon passé dans une association de formation, qui faisait notamment la promotion des travailleurs handicapés, il m’a toujours paru normal de faire appel à leurs compétences. Chez Fountaine Pajot, le handicap ne suscite pas d’appréhension. Il faut dire aussi que nous n’avons jamais eu de mauvaise expérience. Au contraire : les salariés handicapés font montre d’une grande motivation, peut-être du fait de leur parcours difficile. Lorsque je suis sollicité, je suis toujours prêt à venir expliquer qu’embaucher un travailleur handicapé, ce n’est pas forcément compliqué. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Compagnie du catamaran
  • Entreprise : Fountaine Pajot
  • Activité : Industrie des biens d’équipement
  • Région : Poitou-Charentes
  • Effectif entreprise : 390 (intérimaires compris
  • Effectif TH de l'entreprise : 13
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 5
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Claude Barrault (Directeur des ressources humaines) :
    fountaine-pajot@fountaine-pajot.com
  • Mise à jour : 22/06/2007

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 13
  • Type de handicap : tous types
  • Aménagements :
    • techniques : non
    • organisationnels : oui
    • formation : oui
  • Durée du projet : -
  • Financements : Fountaine Pajot
  • Partenaires : Cap emploi 17, agences d'intérim
Thématique
Publié le 29 septembre 2010