Le groupe CIME s’ouvre au handicap sous l’impulsion d’une chargée de ressources humaines engagée
L'expérience
Fiche rédigée le 21/09/11
Une affaire de conviction
Propriété d’Alsace Médias, le groupe CIME (Communication et Imprimés Multimédia de l’Est) est l’un des derniers groupes régionaux de presse gratuite indépendant dans un secteur largement dominé par de grands groupes nationaux. Spécialisé dans l’édition, la commercialisation d’espaces, l’imprimerie et la distribution, il emploie sur le Grand Est 120 salariés à plein temps auxquels s’ajoutent 400 distributeurs intermittents. Ses trois entités répondent aujourd’hui pleinement à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés. Ce résultat est le fruit d’une démarche de longue haleine engagée en 2007 par Christelle Aranya, chargée de ressources humaines, qui a décidé, à l’époque, de s’emparer du sujet. « Le groupe n’était pas très au fait de la question du handicap et se contentait de payer la contribution à l’Agefiph. Mes parents travaillant dans le domaine, j’étais déjà sensibilisée et persuadée que beaucoup de choses étaient possibles. J’ai obtenu le soutien de ma direction pour engager une démarche cohérente afin d’ouvrir l’entreprise au handicap.
Cible n° 1 : les managers
Officiellement missionnée par le groupe, Christelle Aranya cible en premier lieu les managers qui doivent, à terme, devenir les relais actifs du projet handicap. Lors des réunions de cadres et des entretiens individuels, elle s’attaque aux préjugés, argumente sur la diversité des situations et la primauté des compétences ; ses interventions lui permettent d’identifier les managers les plus ouverts sur la question, à qui elle pourra proposer d’éventuels candidats. Un diagnostic-conseil, financé par l’Agefiph, confirme ses propres conclusions sur les pistes à suivre et permet de donner davantage de poids à sa démarche. Peu à peu, elle est identifiée comme référente handicap et engage les premières actions, des aménagements de poste destinés à des salariés déjà présents dans l’entreprise.
En matière de recrutement, elle se rapproche de Cap emploi. Sa première requête concerne un poste de chargé d’affaires. « La demande, qui était mal cadrée par rapport à la réalité des profils disponibles, n’a pas abouti. Mais je n’ai pas baissé les bras pour autant. J’ai pris l’habitude de communiquer toutes mes offres à Cap emploi. » Sur la durée, ce réflexe lui permet de voir arriver des candidatures intéressantes.
Toujours là pour rassurer
En 2010, Christelle Aranya a par exemple réussi deux recrutements. Celui d’une secrétaire commerciale et celui d’une bobinier-receveur en imprimerie, déjà repéré au cours de l’opération « Un jour, un métier en action », organisée par l’Agefiph. « Lors des entretiens, je ne connaissais rien de leur handicap et me suis donc concentrée uniquement sur leurs compétences. Ensuite, j’ai eu plusieurs échanges avec les managers concernés qui se posaient des questions, s’inquiétaient tantôt sur les capacités des personnes, tantôt sur leur intégration au sein de l’équipe. Mes arguments ont finalement porté et la garantie de bénéficier d’un accompagnement, assuré par moi-même mais aussi par Cap emploi, a définitivement contribué à les rassurer.
Dans les deux cas, de petits ajustements ont été nécessaires pour installer les deux nouvelles recrues à leur poste. À sa demande, la secrétaire commerciale, sensible au bruit, a été placée dernièrement dans un bureau individuel. Quant à l’opérateur d’imprimerie, il a suivi une petite formation pour se familiariser avec son poste. « Une fois passée cette première étape, toutes les appréhensions qui avaient été formulées ont été levées, constate la chargée de ressources humaines. Ni les managers ni les salariés n’ont eu à me solliciter par la suite. Mais ils savent que je suis à leur disposition à tout moment. »
Un travail sur la durée
La présence rassurante de la référente handicap et sa mobilisation permanente, en interne comme à l’externe, ont permis aux trois entités du groupe Cime d’atteindre le taux de 6 %. Mais Christelle Aranya poursuit sa mission avec le même enthousiasme et reste en relation constante avec Cap emploi. « L’important est de travailler sur la durée, souligne-t-elle. On ne trouve pas toujours les candidats au moment où on le voudrait, mais ce n’est pas un drame. Il faut se donner du temps, persévérer de manière à saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. Recruter des personnes handicapées est bien moins compliqué qu’on ne l’imagine, à condition de bien préparer le terrain en interne et de ne pas se tromper sur les profils. C’est là où les échanges avec un partenaire comme Cap emploi sont très utiles. Pour le reste, les personnes handicapées ne sont pas plus exigeantes que les autres et montrent au quotidien qu’elles sont tout aussi compétentes. »
Le témoignage
Christelle Aranya, chargée de ressources humaines
« Il faut prendre le temps de rassurer et d’échanger »
« S’il est évident que la motivation principale de beaucoup d’entreprises est d’accéder au plus vite au taux de 6 % de salariés handicapés, les démarches de sensibilisation interne et de recrutement n’ont pas d’effets immédiats. C’est une affaire de patience. Il faut prendre le temps de convaincre et de rassurer les interlocuteurs internes et d’échanger avec partenaires extérieurs. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : Cime
- Activité : Communication
- Région : Alsace
- Effectifs groupe : 150 salariés et 400 distributeurs intermittents (répartis sur trois établissements)
- Effectifs TH : 12
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,6
- Contact : Christelle Aranya (chargée de ressources humaines) -
caranya@cime.fr - Mise à jour : 20/10/11
La fiche technique
- Actions : diagnostic-conseil, aménagements de postes, sensibilisation des managers, accompagnement interne
- Type de handicap : tous types
- Financement : groupe CIME, Agefiph,
- Partenaires : Cap emploi