Témoignage Entreprise

Le Fare construit un dispositif sur-mesure pour sécuriser les parcours d’alternance dans le secteur de la propreté

Chaque année, le secteur de la propreté intègre 350 alternants handicapés en contrat de professionnalisation. Pour ce faire, le Fare, organisme créée par la Fédération des entreprises de propreté (FEP), a mis en place un dispositif sur mesure pour accompagner les candidats et leurs employeurs.


L'expérience

Fiche rédigée le 20/01/2014

L’alternance en réponse à une exigence de professionnalisation

Depuis une vingtaine d’années, le secteur de la propreté mène une politique active en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Pour mobiliser ses 24 600 entreprises adhérentes, de la TPE au grand groupe national, la FEP, l’organisation patronale représentative de la profession, s’est dotée d’une structure nationale, le Fare (Fonds d’action pour la réinsertion et l’emploi), œuvrant sur la thématique du handicap, mais aussi sur d’autres sujets : les politiques de développement durable, la prévention et la santé au travail, la formation et la qualification.
Dans le cadre d’une convention avec l’Agefiph, ce fonds d’action travaille notamment au développement de l’alternance des personnes handicapées.
«  Cet engagement ne concerne, du reste, pas seulement les personnes handicapées, souligne Sandrine Razeghi, chef de projet handicap. Face à la demande des clients, les entreprises de propreté doivent aujourd’hui répondre à une exigence de professionnalisation. L’alternance est donc devenue l’une des principales voies d’accès à nos métiers. Le public handicapé n’est pas différencié. Il fait l’objet des mêmes modalités de recrutement, suit les mêmes formations pour accéder au même certificat de qualification professionnelle (CQP). Il bénéficie simplement, si nécessaire, de modalités d’accompagnement spécifiques. »

Le projet d’orientation validé étape par étape

Le Fare propose ainsi aux candidats handicapés intéressés par les métiers de la propreté un parcours individuel en amont du contrat d’alternance pour valider leur choix. La première étape consiste en un « bilan d’orientation propreté » (BOP). « C’est un entretien d’environ 30 mn réalisé en face à face avec un formateur, précise Sandrine Razeghi. Il permet à la fois d’aborder les capacités professionnelles et les motivations de la personne et d’envisager avec elle les différentes possibilités qui s’offrent à elle. Il ne s’agit pas ici seulement d’évaluer le candidat, mais aussi de lui donner un maximum d’informations pour lui permettre de s’orienter en toute connaissance de cause. » L’étape suivante consiste en un entretien avec un médecin du travail pour informer sur les contraintes des postes d’un point de vue strictement médical. Si sa situation le permet, elle peut ensuite accéder directement à un contrat de professionnalisation dans une entreprise du secteur. La partie formation est assurée par l’un des nombreux organismes habilités par la profession. Mais la personne peut aussi passer par une phase de préparation dans le cadre de dispositifs de type Action préalable à l’alternance (APA) ou Préparation opérationnelle à l’emploi (POE), pilotés localement par les acteurs de l’emploi et de la formation (Pôle emploi, OPCA, organisations professionnelles) en lien avec l’Agefiph. Ce sas permet, selon les cas, de répondre à des besoins spécifiques en termes de remise à niveau, d’accompagnement social ou de compensation du handicap, l’objectif étant de sécuriser en amont le parcours d’alternance à venir.

Communiquer en direction des employeurs et des candidats

La promotion de l’alternance des personnes handicapées nécessite un travail permanent de sensibilisation et de communication en direction des employeurs. « Avec nos partenaires, notamment Cap emploi, Alther et les délégations régionales de l’Agefiph, nous multiplions les initiatives locales pour convaincre les entreprises de la pertinence de la formule et les aider à conduire leurs projets. Nos métiers sont réputés difficiles, mais tous les postes sont a priori accessibles à des personnes handicapées. Dans 80 % des cas, aucun aménagement n’est nécessaire. Nous insistons également sur les compétences que peuvent apporter des personnes en reconversion professionnelle. »
Côté recrutement, il faut aussi battre en brèche les idées reçues sur la profession et faire connaître les métiers. « La propreté ne se limite pas à des tâches standardisées. Elle recouvre une grande diversité de situations de travail faisant appel à des compétences et des qualités humaines très variée. »

Le témoignage

Sandrine Razeghi, chef de projet national handicap

Sandrine Razeghi

« La véritable clé de la réussite, c’est la communication entre tous les protagonistes »

« La réussite d’un projet d’alternance se détermine en amont avec les candidats et les différents partenaires que sont les employeurs et les intervenants extérieurs. La véritable clé de la réussite, c’est la communication entre tous les protagonistes à chaque étape. Nous veillons aussi particulièrement à ce que les candidats reçoivent toute l’information nécessaire pour bien mûrir leur projet d’alternance. Quels sont les métiers qui s’offrent à eux ? Dans quelles conditions pourront-ils travailler ? Sur quel type de chantier, dans quel type d’entreprise ? Le caractère volontaire de la démarche est fondamental. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Organisme : Fare
  • Activité : secteur de la propreté et services associés
  • Région : France
  • Convention Agefiph : 2013-2015
  • Contact : Sandrine Razeghi (chef de projet national handicap) – srazeghi@fare.asso.fr

La fiche technique

  • Nombre de personnes handicapées concernées : environ 350 par an
  • Type de handicap : tous types
  • Financements : employeurs, Agefiph, Opca, dispositif de droit commun
  • Partenaires : Cap emploi, Pôle emploi, médecine du travail, organismes de formation
Thématique
Publié le 6 février 2014