Témoignage Entreprise

Le Centre Logistique Leroy Merlin de Dourges organise le reclassement d’un ancien chef d’équipe

Atteint d’une maladie invalidante, Michaël ne peut plus assumer son travail de chef d’équipe dans le vaste entrepôt de Dourges (Pas-de-Calais). Il doit changer de métier. Encore faut-il, au préalable, accepter l’idée du handicap.


L'expérience

Fiche actualisée le 03/07/2018

Une première alerte d’apparence bénigne

Michaël travaille depuis près de 17 ans au Centre Logistique Leroy Merlin implanté sur la plateforme multimodale Delta 3 de Dourges (Pas-de-Calais). Dans le vaste entrepôt de 65 000 m2 s’activent quelque 400 salariés, magasiniers pour la grande majorité d’entre eux. Aux commandes de leur chariot, ils manipulent des dizaines de milliers de colis, destinés aux différents magasins de la chaîne.
Après quelques années au sein de l’entreprise, Michaël se voit confier la responsabilité d’une équipe de 20 personnes, dont il coordonne le travail au quotidien. Il briefe chacun sur ses missions, s’assure que les plannings sont respectés et veille à la fluidité de l’activité. Toujours en mouvement, il parcourt chaque jour des kilomètres à pied entre les différents secteurs du bâtiment. Mais en 2010, il se plaint de douleurs récurrentes dans tout le corps. L’entreprise fait appel au service de santé au travail et au Sameth (aujourd’hui Cap emploi) qui préconise l’achat de chaussures adaptées. En apparence, tout semble rentrer dans l’ordre, mais la situation du salarié est en réalité beaucoup plus grave…

Première étape : une démarche d’acceptation

Michaël est en réalité atteint d’une maladie invalidante qui évolue de façon chronique, par paliers. Elle se manifeste à intervalles plus ou moins longs et de façon plus ou moins virulente. Alors que ses capacités physiques ne semblent pas altérées, la maladie le contraint certains jours à rester allongé.
Plusieurs années s’écoulent ainsi avant que les difficultés répétées du chef d’équipe finissent par alerter l’entreprise. D’abord enclin à minimiser les choses, Michaël ne peut plus nier les difficultés qu’il rencontre et la nécessité de prendre des mesures, indispensables pour l’entreprise comme pour lui-même. Une nouvelle fois sollicité, le Sameth invite Michaël à réaliser un bilan de compétences afin d’envisager un reclassement professionnel. L’idée de changer de métier et de ne plus être chef d’équipe est difficile à admettre. « Le travail réalisé a été décisif pour lui. Il l’a conduit à analyser sa situation, à l’accepter et à réaliser qu’il était capable de faire autre chose. Le bilan de compétences a vraiment permis ce déclic », explique Fabienne Kaj, responsable RH du site.

Un changement de métier assumé

Au terme de la démarche, l’entreprise propose à Michaël de passer employé administratif à la gestion des stocks. Cette mission, plus administrative et plus sédentaire, est beaucoup plus adaptée à ses capacités physiques. Elle lui permet aussi de passer en horaires de jour alors qu’il devait jusque-là assurer un travail posté.
Suivant les préconisations du médecin du travail et du Sameth, l’entreprise réalise quelques aménagements sur son poste de travail. Elle fait notamment l’acquisition d’un siège assis debout sur mesure. Pour prendre en main son nouveau poste, Michaël bénéficie par ailleurs d’une mesure de tutorat pendant plusieurs semaines.
Son reclassement est aujourd’hui effectif depuis un an et demi. « La transition est réussie, confirme Fabienne Kaj. L’élément décisif aura vraiment été l’accompagnement qui a précédé. Avant d’être professionnelle, c’était une démarche éminemment personnelle. Il y avait un cap à franchir et un tabou à lever dans un milieu où reconnaître son handicap reste perçu comme un signe de faiblesse. »
Michaël ne craint plus aujourd’hui d’évoquer sa situation et ses difficultés. Il a même accepté de témoigner dans la presse locale pendant la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées. Du côté du Sameth son dossier est clos au plan administratif, mais le contact est maintenu au cas où une nouvelle intervention devrait être envisagée.

Le témoignage

Fabienne Kaj, responsable RH du site de Dourges

« Le sujet du handicap est très difficile à aborder »

« Dans nos équipes, le sujet du handicap reste très difficile à aborder. Les idées préconçues et les représentations sont particulièrement tenaces. Pour beaucoup de collaborateurs, l’idée de se reconnaître en situation de handicap est inconcevable. Cela exige une grande vigilance de notre part et nous oblige à réaliser un travail permanent de sensibilisation. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Centre Logistique Leroy-Merlin Dourges
  • Groupe : Leroy-Merlin
  • Activité : logistique
  • Région : Hauts-de-France
  • Effectifs : 400
  • Effectif TH : 17
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Contacts :  Fabienne Kaj, responsable RH de site - fabienne.kaj@leroymerlin.fr

La fiche technique

  • Nombre de personnes handicapées concernées : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    - techniques : oui
    - organisationnels : oui
    - formation : oui
  • Financements : employeur, Agefiph
  • Partenaires : Sameth, organisme bilan de compétences
Publié le 7 septembre 2018