Témoignage Entreprise

Le cabinet d’expertise-comptable Plumalys a choisi de miser sur des collaboratrices handicapées

Mère d’un jeune homme autiste, Chrystèle Lyon-Gabriel, la fondatrice du cabinet, est convaincue du potentiel des profils atypiques. Depuis plus de dix ans, elle l’a toujours vérifié dans ses recrutements.

Trois collaboratrices bénéficiaires de la RQTH

« J’aime les profils atypiques, les personnes ayant eu un parcours un peu sinueux. » Chrystèle Lyon-Gabriel a créé le cabinet d’expertise comptable Plumalys à Courbevoie il y a une quinzaine d’années. A chaque fois qu’elle a été amenée à recruter depuis, elle a toujours souhaité porter son choix sur des candidats « un peu chahutés par la vie » en raison d’une maladie ou d’un handicap. Le fait qu’elle soit la mère d’un jeune homme autiste n’est probablement pas étranger à cette singularité. Mais ses choix sont également managériaux.  « Même si je n’en fais pas une règle absolue, mon expérience montre que ces personnes ont souvent une vraie envie de travailler. Je préfère miser sur des collaborateurs portés par une forte motivation que sur des candidats trop sûrs d’eux du seul fait de leur diplôme. »

Son cabinet, qui accompagne principalement des entreprises spécialisées dans les prestations de services, emploie aujourd’hui trois collaboratrices : toutes sont bénéficiaires de la RQTH.

Une petite équipe soudée et solidaire

Personnellement investie dans le monde du handicap, Chrystèle Lyon-Gabriel source  généralement ses candidats en utilisant ses propres réseaux. « Il n’est pas facile de trouver les bonnes personnes, même en passant par les canaux spécialisés », constate-t-elle. Sa méthode est immuable. « On commence toujours par une période à temps partiel qui permet à la personne de trouver ses marques et éventuellement ses limites, puis on monte progressivement en puissance vers un temps plein. » Chrystèle Lyon-Gabriel mise davantage sur l’adaptabilité, l’ouverture d’esprit et l’envie d’apprendre des personnes qu’elle choisit que sur leur parcours de formation. Elle forme donc elle-même ses collaboratrices.

Au quotidien, l’experte-comptable privilégie une grande souplesse dans l’organisation du travail. « Je sais qu’elles sont très investies dans leur travail. Il y a donc une grande confiance entre nous. Si elles doivent s’absenter ou partir plus tôt pour un rendez-vous médical, on s’arrange. Nous sommes une petite équipe très soudée, avec un bon esprit et beaucoup d’entraide. »

Le cabinet s’est par ailleurs engagé très tôt sur la voie de la dématérialisation. Cela lui a permis de développer le télétravail. « Quand la crise sanitaire est survenue en 2020, nous avions une longueur d’avance sur d’autres cabinet car nous étions déjà habituées au travail à distance et équipées en conséquence. »

Un projet client autour de personnes autistes de haut niveau

Les trois collaboratrices de Plumalys présentent des handicaps très divers qui n’ont pas nécessité d’aménagements particuliers, hormis la souplesse des horaires et l’acquisition de petit matériel que le cabinet a choisi d’autofinancer, compte tenu des faibles coûts. Les deux dernières salariées embauchées l’ont été dans le cadre d’un reclassement professionnel, l’une ayant précédemment travaillé comme secrétaire, l’autre – actuellement en alternance – dans le secteur du marketing.

Forte de ses convictions et de ses expériences personnelles et professionnelles, Chrystèle Lyon-Gabriel accompagne actuellement un de ses clients dans la création d’un service qui emploierait uniquement des personnes autistes de haut niveau. « Nous ne savons pas encore quelle forme juridique prendra ce service. Peut-être passerons-nous par la création d’une entreprise adaptée ? Dans tous les cas, il y aura un encadrement spécialisé. Nous prévoyons une large mobilisation du télétravail qui est particulièrement adapté aux personnes autistes. »  Ce service devrait démarrer avec une petite équipe de 3-4 personnes.

TÉMOIGNAGE

Chrystèle Lyon-Gabriel, gérante du cabinet Plumalys « Si on est capable de s’adapter pour les Jeux olympiques, pourquoi pas dans le travail ?

Le handicap fait peur à beaucoup d’employeurs. Ils passent à côté de personnes présentant des ressources formidables. Toute la question est de savoir s’adapter, prendre en compte la singularité de ces personnes. Si on est capable de le faire pour des athlètes en vue des Jeux olympiques, pourquoi ne le ferait-on pas dans le travail ?

FICHE D’IDENTITÉ

Entreprise : Plumalys

Activité : Service aux entreprises

Région : Ile-de-France

Effectif : 4

Effectif TH : 3

Contact : Chrystèle Lyon-Gabriel, gérante - clyon@cabexco.fr

Mise à jour : 02/11/2022

FICHE TECHNIQUE

Nombre de personnes handicapées concernées : 3

Type de handicap : tous types

Aménagements

- techniques : oui

- organisationnel : oui

- formation : non

Financements : employeur, droit commun

Partenaires : -

Publié le 21 novembre 2022